Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
Le Conseil national du Mouvement Républicain et Citoyen a été marqué par une intervention tonique de son président d’honneur, qui est apparu « dans une grande forme intellectuelle et physique », selon les mots de Georges Sarre, épaté, et même ému, au constat du tour de force réalisé par Jean-Pierre Chevènement dans sa démarche d’approche de candidature.
A croire qu’il a beaucoup appris de son expérience 2002.
Ce que je retiens de son discours et de sa réponse à ma question précise à ce sujet, c’est qu’il s’est engagé dans la phase finale précédant sa décision d’être candidat à l’élection présidentielle.
Il lui reste à vérifier qu’il peut réunir les 500 parrainages d’élus, d’une part, et qu’il aura l’espace politique suffisant pour rassembler bien au-delà du MRC, d’autre part.
Sur ce point, il semble persuadé que le projet du PS ne répond pas correctement à ce qu’attendent les Français.
Il a indiqué les principaux points qui font problème.
Le premier, c’est l’Europe : le projet du PS n’est pas clair et peut même se révéler dangereux. Redressement ou enfoncement ? Processus constituant ou traité institutionnel ? Ce qui est en cause dans l’Europe, c’est ce qui constitue la 3ème partie du traité constitutionnel. Le redressement économique et social n’est pas possible sans changer profondément les statuts et les orientations données à la Banque Centrale Européenne, sans coopérations renforcées en dehors des traités, sans le choix d’une Europe à géométrie variable, à trois cercles (les pays de la zone euro, les 25 et les voisins proches), sans réformer les règles de l’OMC et protéger l’économie européenne.
Le second point porte sur les institutions françaises : le projet du PS n’est pas clair et comporte même des incohérences graves. Il ne tire pas les conséquences du quinquennat. Comment revaloriser le Parlement sans faire le choix d’un système présidentiel, sachant qu’il n’est pas envisageable de remettre en cause l’élection présidentielle au suffrage universel ? Il y a des solutions pour séparer clairement les pouvoirs exécutif et législatif, les amener à coopérer et, en cas de conflit entre eux, rendre le peuple juge en organisant de nouvelles élections présidentielle et législatives.
Les autres points de divergence concernent les choix industriels (le projet du PS n’est pas clair, face à la nécessité de maîtriser les centres de décision, d’orienter l’épargne salariale, afin de constituer des noyaux durs pour lutter contre les OPA) et les choix énergétiques (le PS est tenté de renoncer à l’EPR et au renouvellement des centrales nucléaires arrivant en fin de vie à partir de 2020, alors que l’énergie nucléaire est tout à fait appropriée à lutter conre l’effet de serre).
En outre, ce qui est écrit sur les Etats Unis d’Amérique est jugé parfaitement insuffisant. On ne peut pas se limiter à refuser l’anti-américanisme de principe et l’atlantisme à la britannique…
Face à ces lacunes du PS, d’un côté, et à la gestion erratique et dangereuse de Sarkozy de l’autre, Jean-Pierre Chevènement considère qu’il faut élever le débat.
Il a conseillé aux dirigeants du MRC de ne pas se précipiter pour traiter des élections législatives, ajoutant que celles-ci seront abordées différemment « selon que l’élu à l’Elysée sera Sarko, Ségolène ou moi ! ».
Et il a conclu son intervention par sa nouvelle devise « Même mort, je reviens ! », complétée par cette pensée « Mourir n’est pas grave. Ce qui est très important, c’est d’être en conformité avec son idéal ».
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