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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Ségolène Royal prône une nouvelle méthode et le contrat première chance

 

Une femme libre et créative, volontaire et réactive

 A trois semaines de l’échéance, Ségolène Royal a ressenti le besoin d’innover en lançant un nouveau projet de contrat pour les jeunes qui sortent à 16 ans du système scolaire. Elle précise son approche originale de la politique sociale et il est clair que, proche du but, elle va insister sur ce qui la différencie à la fois de la droite et du centre, afin de solliciter l’électorat de gauche et faire sortir de leur tanière les sceptiques de la politique qui ont tendance à penser que tout se vaut et que le vote est sans enjeu réel.

 Ci-après, deux articles de presse, l’un d’une femme, Myriam Lévy, dans Le Figaro (31 mars) qui accompagne la candidate dans sa campagne et écrit à chaud, l’autre d’un homme, Renaud Dely, dans Libération (28 mars) qui commente la démarche de la candidate et analyse à froid ses orientations.

 D’abord, un extrait de l’article de Myriam Lévy.

 « Ségolène Royal revient sur le terrain social »

 « La candidate a proposé un nouveau contrat aidé pour les jeunes non qualifiés dans l'artisanat et le petit commerce.  

CE SERA le « contrat première chance ». Par opposition, bien sûr au contrat première embauche, le CPE tant décrié par la gauche, auquel Jacques Chirac renonçait il y a un an jour pour jour, le 31 mars 2006.

 Hier, Royal fêtait cet enterrement à Clermont-Ferrand, en tenant meeting dans un lieu pour jeunes : le B Box, plus grande boîte de nuit monosalle d'Europe, qui peut accueillir 3 500 personnes.

 Mais c'est dans la petite salle des fêtes de la mairie de Guéret qu'elle a énoncé sa proposition de nouveau contrat aidé pour les jeunes sans qualification. Une façon aussi, pour elle, de s'échapper du débat sur la sécurité. Un contrat qui s'ajoute aux 500 000 emplois-tremplins de six mois pour les jeunes qualifiés - qu'elle a déjà prévu de créer dans les entreprises et les associations. Le « contrat première chance », une expression employée par l'entourage de la candidate, concernera les entreprises de l'artisanat et du commerce, c'est-à-dire les très petites entreprises (TPE, moins de dix salariés).

 « Il y a, d'un côté, 500 000 offres d'emploi » qui ne trouvent pas preneur dans le commerce et de l'artisanat (bâtiment, restauration, ­ser­vice...) « et de l'autre, 190 000 jeunes qui sortent chaque année du système scolaire sans qualification. » Pendant un an, ces jeunes seront payés à un niveau qui sera « à négocier localement », salaires et charges étant pris en charge par l'État et les régions, qui piloteront l'expérience et apporteront un appui en formation, notamment sous la forme de tutorat.

 Plaidoyer pour le service public

 Royal se réclame du parrainage de Jacques Delors, et de sa proposition de « Chantier national pour les jeunes sans qualification ». « En contrepartie, je demanderai aux artisans et aux commerçants de respecter ces jeunes, de ne pas leur confier que des tâches d'exécution, car ils sont parfois découragés par les tâches qu'on leur donne » et, « si le jeune fait ses preuves, qu'on peut lui faire confiance, je demanderai à l'artisan de le recruter sur un emploi stable et durable », dit-elle, sans pouvoir préciser comment elle fera » (…).

 

Renaud Dely accompagne son titre du commentaire suivant « Ségolène Royal prône le social «sur mesure» et s'émancipe des dogmes socialistes ».

 « Le discours d'une autre méthode »

 « A moins de trois semaines de l'échéance, Ségolène Royal garde son cap mais accélère. Elle tente de donner le rythme de la fin de campagne. A l'automne, c'est parce qu'elle assurait le tempo des débats qu'elle avait pris l'ascendant sur Nicolas Sarkozy. L'ex-ministre de l'Intérieur a repris la main à compter du congrès de l'UMP, mi-janvier. Puis, la frénésie Bayrou est venue perturber la joute élyséenne. Cette fièvre centriste quelque peu retombée, Ségolène Royal cherche à la fois la bonne distance vis-à-vis de son camp et la bonne hauteur de vue par rapport aux Français pour conforter sa dimension présidentielle.

 C'est cette démarche qu'elle s'efforce de mettre en oeuvre tout au long de l'entretien qu'elle a accordé hier à Libération.  «L'identité» républicaine contre le «nationalisme» de la droite, «l'unité nationale» opposée au «communautarisme» d'un Nicolas Sarkozy «dangereux» parce que porteur de troubles dans les banlieues : Ségolène Royal met l'accent sur les valeurs et se veut candidate des sécurités, de toutes les sécurités, qu'elles soient sociale, civile, policière, etc.

 Cultivant son credo de «l'ordre juste», la présidente de la région Poitou-Charentes se penche en priorité sur le sort des classes populaires dont elle sait le rôle décisif pour l'issue du scrutin. Une leçon de plus du 21 avril 2002, la campagne de Lionel Jospin étant érigée en antimodèle dans tous les domaines.

 Pour reconquérir ces catégories défavorisées qui avaient fait défaut à l'ancien Premier ministre, Ségolène Royal avance des solutions qui se veulent synthèse de la première et de la deuxième gauche, et respectueuses d'une négociation sociale qu'elle rêve appuyée sur un «syndicalisme de masse». Surtout, elle plaide pour une nouvelle méthode, celle d'une politique sociale qui fait du «sur mesure» pour recoudre les fractures d'une société émiettée au sortir de douze ans de chiraquisme, un bilan dont elle veut faire supporter le fardeau au candidat de l'UMP.

 Pas de trace de «nous», du PS et de ses éléphants, c'est une femme à la fois seule, «libre» et «responsable» qui s'exprime pour nouer un lien direct avec les Français. L'attitude n'est pas sans s'inspirer de la tradition plébiscitaire gaullienne. Elle la conduit à s'émanciper des dogmes socialistes. Foin de ce qu'elle considère comme des «tabous» de la gauche, Royal refuse, presque par réflexe, de se plier à l'orthodoxie du PS sur l'école, le travail ou l'entreprise. A coups d'études d'opinion, elle s'est convaincue qu'elle a tout à gagner à décoiffer les siens. Car elle reste certaine de les retrouver au second tour contre Sarkozy.

 Pour rassembler large face à l'épouvantail de l'UMP, Royal cultive donc une «force tranquille» toute mitterrandienne testée lors des coups de vent traversés par sa campagne. Lors de la compétition interne, elle avait habilement joué de la victimisation pour surligner les critiques de Strauss-Kahn et Fabius.

 Là encore, elle pense avoir trop encaissé, enduré, subi de chausse-trapes et de moqueries pour ne pas espérer un ultime mouvement de sympathie en sa faveur. A ce titre, l'abjuration d'Eric Besson fait figure de cas d'école et semble trop grosse pour être parfaitement honnête. Voilà l'ex-dirigeant PS rallié à Nicolas Sarkozy pour faire barrage à la candidate du parti qui l'a fait élire député : un signe de plus qu'au moment du sprint, tous les moyens sont bons à la droite pour faire barrage à Royal ».

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