Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
La majorité présidentielle se fera au second tour
Ce dimanche, Ségolène Royal a eu l’occasion de s’exprimer dans Le Journal du Dimanche, en répondant aux questions de Pascale AMAUDRIC et Florence MURACCIOLE. Lire cet entretien sur http://www.lejdd.fr/?/ portant le titre « Les Français ne regretteront pas leur audace ». Voici un extrait avec la question qui obnubile certains socialistes.
« Que répondez-vous à ceux qui disent que, pour faire perdre Sarkozy, mieux vaut voter Bayrou au premier tour ? Ségolène Royal : "Souhaiter la défaite de Nicolas Sarkozy, ce n'est pas souhaiter la défaite d'un homme. C'est vouloir mettre un terme à la politique suivie depuis cinq ans et empêcher une droite encore plus dure de continuer les dégâts. Comment pourrait-on y parvenir en votant pour le président d'une formation politique, l'UDF, qui fait partie de la majorité, est présente au gouvernement et vote dans toutes les collectivités territoriales avec l'UMP, sans exception ? François Bayrou est une personnalité respectable, mais il n'a ni programme ni équipe. Des millions de Français se sentiraient floués si le second tour les privait d'un véritable choix. Ma vision pour la France, c'est de réconcilier la solidarité, la responsabilité individuelle et l'efficacité économique, en remplaçant la loi du plus fort par la loi du plus juste. Je suis prête". Par ailleurs, Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l’Assemblée nationale depuis 1997, s’est exprimé sur le même sujet dans www.lefigaro.fr le 13 avril dernier.
Jean-Marc Ayrault : "Refusons les combinaisons d'appareils" LE FIGARO. - Que pensez-vous de la proposition de Michel Rocard d'alliance PS-UDF ? Jean-Marc AYRAULT. - C'est un propos personnel et isolé de Michel Rocard. Ce dont nous avons besoin, c'est de sortir des confusions et de donner de la clarté. Notre pays a besoin que le changement soit réel et qu'il ne s'apparente pas à des combinaisons d'appareils surannées. Compte tenu de la faiblesse du reste de la gauche, avec qui le PS gouvernera-t-il s'il rejette le centre de François Bayrou ? Je suis sûr que les législatives donneront à Ségolène Royal les moyens de son action. Nous voulons construire une gauche de solidarité qui assume ensemble les bons comme les mauvais moments. C'est pourquoi chacun doit se prononcer sur le pacte présidentiel. Quant à François Bayrou, il faudra bien qu'il sorte de l'ambiguïté et choisisse au deuxième tour. Dans cette campagne, on a parlé sécurité, identité nationale... Constatez-vous une droitisation de la vie politique ? Dans une élection présidentielle, on doit parler de tout. Mais ce qui doit être au centre du débat, c'est l'avenir du modèle social français. Cette question est au cœur de l'identité du pays et de la gauche. L'originalité de la démarche de Ségolène Royal est d'associer dans un donnant-donnant solidarité collective et responsabilité individuelle. Il faut sortir d'une logique binaire entre ceux qui seraient pour l'assistanat et ceux qui seraient pour la responsabilité. Aujourd'hui, tous les clignotants économiques sont au rouge : chômage, précarité, protection sociale... La tâche sera rude. Quelle méthode voulons-nous ? Celle qui génère du conflit ou celle qui crée une dynamique de compromis et d'équilibre ? Beaucoup de gens ont peur de la dureté de la démarche de Nicolas Sarkozy. Sa méthode, c'est « je décide, les Français exécutent ». À chaque fois qu'on a voulu passer en force, le pays s'est cabré. C'est pourquoi la République nouvelle de Ségolène Royal repose sur la responsabilisation des citoyens et l'exemplarité de l'État. Parleriez-vous comme Ségolène Royal de la « brutalité de penser » de Nicolas Sarkozy ? Au fur et à mesure de la campagne, il s'est radicalisé. Au lieu de générer de la confiance, il provoque de l'inquiétude, comme avec ses propos sur le déterminisme génétique du suicide chez les jeunes. Pourquoi pas demain la prédestination à la délinquance ? L'un des fondements de l'esprit républicain, c'est la politique de la deuxième chance. En banalisant un certain nombre de thèses du Front national, Nicolas Sarkozy joue avec des allumettes dans un baril de poudre. Tous les sondages donnent Ségolène Royal vaincue, êtes-vous inquiet ? Les Français savent qu'on change de cycle et veulent être sûrs de leur choix. Le premier tour est une bataille de clarification. Nicolas Sarkozy cite Jaurès et produit un programme à l'opposé. Il embrouille pour éviter de parler de son bilan, de ses valeurs et de son projet. François Bayrou aussi participe à cette confusion. Le pays a besoin de choix clairs. Au premier comme au second tour, Ségolène Royal incarne le renouveau et le désir de changement. Que dites-vous aux électeurs de gauche que la campagne de Ségolène Royal a déçus ? Ségolène Royal porte toutes les valeurs de la gauche. Elle s'inscrit dans sa volonté de transformation. Mais pour y parvenir, elle a décapé profondément son mode de pensée, l'a adapté aux enjeux de son temps, quitte à bousculer les codes et les conformismes. L'extrême gauche devrait réfléchir quand elle parle d'une soi disant « gauche molle ». Est-ce qu'elle préfère la droite dure ?
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