Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Mettre le peuple souverain au cœur de l’action publique « Avec vous, nous irons jusqu’au bout », telle est la fin de la première phrase du discours, hier soir à Montpellier, de la candidate de la gauche rassemblée. Après les déclarations solennelles de Ségolène Royal à Melle dimanche soir, c’était le premier meeting de sa campagne de second tour. Je renvoie à http://www.desirsdavenir.org/index.php?c=sinformer_discours&id=1679 pour prendre connaissance de l’ensemble du discours de la candidate. J’en ai extrait, ci-après, les passages les plus significatifs, de mon point de vue. « Je me bats pour la victoire, vous m’en donnez le courage, vous m’en donnez l’énergie, et je sais qu’avec vous, nous irons jusqu’au bout !
Et d’abord, la participation massive des Français et des Françaises au premier tour de l’élection présidentielle est une bonne nouvelle, est une excellente nouvelle. Je suis la seule candidate qui ait demandé aux Français de venir massivement voter et de ne pas s’abstenir, je suis la seule candidate qui ai conduit une campagne participative, car j’ai compris la fracture démocratique, j’ai senti que des millions de Français pensaient que la politique ne comptait plus pour rien, et même ne comptait pour rien.
Alors, je veux devant vous rendre hommage à cet élan civique, à cette participation, qui prouve que les Français s’intéressent à la politique lorsque la politique s’intéresse à eux, et en particulier, j’observe que la montée de la participation a été la plus forte chez les jeunes et dans les quartiers populaires, ceux pour lesquels, finalement, il y avait, au cours de ces dernières années, les doutes les plus profonds, les souffrances les plus lourdes, les insécurités, les précarités, et ce fossé grandissant entre les responsables politiques et les citoyens au service desquels nous sommes. Et c’est pourquoi, parce que les Français ont changé, parce qu’ils sont devenus plus exigeants, parce que le monde a changé, parce que la France a changé, alors la politique doit changer, et avec moi, elle ne sera plus jamais la même.
Oui, il faut comprendre cette soif profonde de rénovation de la vie politique, cette exigence de loyauté et de morale publique. Demain, la politique que je conduirais, la France présidente, que je présiderais peut-être si les Français me font confiance, la France présidente ne fera rien sans les Français, mais tout avec eux. Et cette parole que je leur ai donnée dans cette campagne, je leur demande de la garder et de ne plus jamais la lâcher (…).
Et d’abord, la France présidente, c’est la République du respect, et le respect, ça consiste d’abord, oui, à défendre la valeur travail, mais pas en donnant quelques heures supplémentaires à ceux qui en ont la possibilité, mais bien en donnant un emploi à chacun et à chacune. Notre combat, c’est celui de la France du plein emploi. Demain, la République sera une République de transparence, de vérité, de confrontation des points de vue avant les décisions, car l’autorité de l'État est d’autant plus juste et ferme qu’elle s’appuie sur des délibérations populaires. Et c’est tout le sens de la République nouvelle que j’appelle de mes vœux, c’est tout le sens de la démocratie participative qui fera son entrée dans la Constitution avec le référendum d’initiative populaire, avec les jurys citoyens, avec l’interdiction du cumul des mandats, avec la suppression du 49.3 (…). Je vous propose de mettre le peuple souverain au cœur de l’action publique, notamment aux fins d’assurer sa représentation équitable dans sa diversité au Parlement. La démocratie doit devenir notre vie politique au quotidien. Et je veux une France qui revienne à la table de l'Europe, avec une Europe qui se relève, une Europe sociale, une Europe qui se protège, une Europe dont l’objectif est de tenir sa place dans toutes les actions de paix à l’échelle de la planète, et dont l’une des premières priorités sera aussi de redéfinir, de réformer les actions de co-développement pour réduire les écarts entre l’Europe et le continent africain. Voilà notre objectif ! Je remercie du fond du cœur tous les candidats de la gauche et des écologistes qui, sans tarder, ont appelé à se rassembler sur mon nom, avec une pensée particulière, si vous le permettez, pour Arlette Laguiller qui, pour la première fois, a franchi le pas. Mais je remercie, bien évidemment, aussi tous les autres : Marie-George Buffet, José Bové, Dominique Voynet, Olivier Besancenot, et je leur dis que leurs idées et que leur idéal ne seront pas oubliés dans le pacte présidentiel. Je veux rendre à la France la fierté de son histoire et de son action collective, je veux rendre à la France sa place, toute sa place au sein et au cœur de l’Europe, d’une Europe sociale qui luttera contre les délocalisations et qui se battra pour le progrès humain de tous ses habitants.
Ce combat-là, nous le gagnerons, parce que je ferai tout pour favoriser la croissance des entreprises créatrices de richesses et d’emplois, mais rien ne sera concédé sur le respect dû aux salariés, à commencer ceux qui sont aux plus bas salaires, l’emploi des jeunes, la Sécurité sociale professionnelle tout au long de la vie. Oui, je serai celle qui va réconcilier l’efficacité économique, la justice sociale, le progrès social, la sécurité au travail, la hausse des bas et des moyens salaires, et en même temps la responsabilité individuelle. Voilà le nouveau pacte social que je vais nouer avec les entreprises pour réussir une nouvelle croissance durable (…).
La France présidente sera aussi celle de l’excellence écologique, et nous allons relever ce défi et rattraper notre retard, parce que, à l’échelle de l’Europe, nous ne sommes pas fiers de voir comment, à chaque fois qu’il y a des enjeux écologiques, à chaque fois qu’il faut affronter le lobby de l’argent ou des gros lobbies industriels, à chaque fois qu’il faut affronter les pesanteurs, eh bien la France n’est pas au rendez-vous. Demain, avec moi, la France sera au rendez-vous du combat écologique, du défi à relever pour notre planète. Et aucune justification, aucun lobby économique ne sera fondé à nous expliquer qu’il est impossible d’agir.
La première décision sera celle concernant le moratoire des OGM en plein champ, parce que les Français ont droit à un débat écologique transparent, ils ont droit à accéder aux données scientifiques, c’est cela la démocratie participative, et ils ont droit de comprendre les enjeux énergétiques, et le débat public sur les énergies sera également immédiatement ouvert pour que ces choix soient décidés par les Français et par eux seuls.
D’ailleurs, chaque fois, dans le domaine environnemental, que le pouvoir a été confisqué aux citoyens, chaque fois, il y a eu du mensonge et des catastrophes écologiques : le mensonge sur l’amiante, sur le mensonge sur le nuage de Tchernobyl, le mensonge aujourd’hui sur les OGM.
Ces valeurs de paix civile et d’harmonie sociale sont communes, j’en suis sûre, à une majorité de Français et de Françaises. Alors j’appelle toutes celles et tous ceux qui partagent ces valeurs, quelle que soit la diversité de leurs sensibilités à converger pour les soutenir et pour se rassembler majoritairement autour du pacte présidentiel (…).
Je veux dire, pour élargir ce rassemblement, et pour lui donner toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, je veux dire à toutes celles et tous ceux qui ont souligné, pendant cette campagne, les dangers que représenterait pour la France une droite dure, une droite dure pour les modestes, mais généreuse pour les plus aisés et pour les plus riches, à tous ceux-là, je veux leur dire, à tous ceux qui pensent que les valeurs humaines doivent toujours l’emporter sur les valeurs boursières, à toutes celles et ceux qui pensent que, pour que la France avance, elle a besoin d’un Etat impartial et garant des libertés publiques, à toutes celles et tous ceux qui ont la conviction que l’on ne doit pas se laisser s’installer les violences et les fractures dans nos quartiers, à tous ceux qui pensent que la réforme se fait d’abord par le respect, à tous ceux qui pensent que l’on peut réformer en profondeur notre pays sans le brutaliser, à tous ceux-là, je dis que le 6 mai, le choix est clair.
Il y a désormais deux voies possibles, et ce débat démocratique, il est aujourd’hui porté à son plus haut niveau : il y a la voie de la division et celle de la réconciliation, que je veux incarner.
Il y a, d’un côté, la voie de la brutalité, et de l’autre celle du dialogue et de la concertation que je vous propose. Il y a, d’un côté, la voie du chacun pour soi, de la concurrence et de l’expérimentation sauvage, ou celle de la solidarité et de la réforme dans le calme.
Nous aurons le choix, en clair, entre reconduire la majorité sortante, son candidat, ses méthodes, son incitation brouillonne, ses échecs répétés sur tous les fronts : de l’emploi, de l’éducation, de la santé, de la sécurité et de l’ordre public, et j’en passe, ou bien essayer autre chose et changer de politique, et c’est à cela que je vous invite.
Bref, il y a le choix, d’un côté, entre le candidat soutenu par Berlusconi, et de l’autre, la candidate soutenue par Zapatero (…).
Je veux construire avec vous, c’est mon désir le plus cher, une France que l’on entende mieux et davantage face aux extrémismes, aux fanatismes qui prennent en otage des régions entières de la planète. Je veux une France qui, s’écartant de la tentation de repli, renoue avec l’idéal de la République, l’idéal des Lumières, l’idéal des droits de l’homme et de la femme, l’idéal de la citoyenneté et qui en fait sa force et sa beauté. Voilà à quoi je vous invite !
Venez, hommes et femmes de France, nous avons un grand destin à faire accomplir à notre beau pays. Venez, jeunes de France et forces vives d’une des plus belles nations du monde, rassemblons-nous, rassemblez-vous. Venez, serrons-nous les coudes ensemble, nous allons rendre le sourire à ce pays, ensemble, nous allons conjurer les mauvais démons de la mélancolie et du déclin, ensemble, nous allons reprendre confiance dans notre avenir, mais pas l’avenir pour quelques-uns, l’avenir au service du plus grand nombre.
Avec nous, ceux qui trébuchent vont pouvoir se relever, avec nous, ceux qui doutent vont pouvoir reprendre confiance, et notre responsabilité sera surtout de ne pas les décevoir, avec nous, tous ceux qui ont des projets pourront les réaliser, avec nous, aucun talent ne sera gaspillé, avec nous, la France sera forte et fière de toutes ses diversités, avec ces Français de toutes origines, avec tous ses quartiers, avec toutes ses régions, avec toutes les générations que j’appelle aujourd’hui à bâtir un devenir commun.
Construisons ensemble la maison France, forte de ses valeurs, appuyée sur ses certitudes, celles qui nous font progresser, celles qui rendent cohérente l’action politique au quotidien entre des familles accueillantes à tous les enfants qui ont les moyens de les éduquer, une école qui assure la garantie républicaine de l’égalité, de la réussite scolaire, un travail donné à tous, et en particulier à ceux qui souffrent des discriminations, et en particulier le combat sur l’égalité entre les hommes et les femmes sera dans la République, parce que, lorsque l’égalité progresse, lorsque la justice avance, cela ne se fait pas pour les uns aux dépens des autres, mais c’est tout le monde qui grandit ensemble. C’est cela le sens du message que je veux vous délivrer ce soir ».