Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
C’est ainsi qu’il va relancer l’Union européenne ?
C’était dimanche. Le porte-parole était en perdition à Neuilly-sur-Seine. Il décide de le rapatrier et de convoquer les télévisions… pour parler de la ratification du traité de Lisbonne ! Il emprunte à Guaino ce qui plaît aux Français (la critique du capitalisme financier, par exemple) et à Jouyet ce que Bruxelles veut entendre (la stratégie de développement durable).
Il réaffirme que le traité ratifié est simplifié et ne contient que la partie institutionnelle du traité de 2004, ce qu’il avait dit pendant la campagne électorale. Un vrai mensonge, mais cela n’est pas gênant, car il est habitué. C’est comme cela qu’il a été élu. Il est persuadé que le peuple ne s’en apercevra pas. Mais il se trompe. Il ne connaît pas le peuple.
Régis Soubrouillard, ce jour, sur www.marianne2.fr, a titré « Allocution du président : sitôt prononcée, déjà oubliée ». Il écrit :
(…) Le Président a enfoncé les portes ouvertes sur le projet européen : une Europe plus protectrice, «grande puissance, faisant valoir son point de vue et défendant ses intérêts, comme le font toutes les autres grandes puissances dans le monde ». Il a également souhaité que la présidence française, qui démarrera le 1er juillet prochain, propose à ses partenaires « une stratégie de développement durable, une politique commune de l'immigration, une défense européenne et une refondation de la politique agricole ».
Jean-Pierre Chevènement, dimanche soir 10 février, sur son blog, www.chevenement.fr, commentait :
Le président Sarkozy se moque du monde. En faisant ratifier le traité de Lisbonne par la voie parlementaire, il a repris beaucoup plus que la partie institutionnelle de la Constitution européenne*. Si, par exemple, la «concurrence libre et non faussée» n'est plus un objectif de l'Union, elle reste, au terme du protocole n° 6, un principe que la Commission européenne est chargé de faire appliquer. De même un contrôle parlementaire limité au droit de saisine de la Cour de justice de l'union européenne n'est qu'un faux semblant de plus. Enfin l'OTAN consacrée comme cadre de la défense européenne, c'est l'Euramérique en marche, où la France disparaîtra.
Le président Sarkozy fait de grands moulinets verbaux : ainsi sur la monnaie, la politique commerciale ou industrielle, ou encore les dérives du capitalisme financier. Mais dès qu'il formule ses propos pour la présidence française de l'UE, il se garde bien d'aborder ces sujets qui fâchent. Il reprend des sujets rebattus (immigration, politique agricole, etc.). M. Sarkozy est un artiste dans la peinture en trompe l'œil. Mais les Français le jugeront et le jugent déjà sur les actes, et en particulier sur son incapacité à mettre en accord ceux-ci avec de tonitruantes proclamations.
* Un internaute, « Instit », habitué des commentaires sur le blog de Christine Tasin http://christinetasin.over-blog.fr, a apporté, le 10 février, les précisions suivantes, concernant le traité « simplifié ».
« Un traité simplifié, ne conservant que les dispositions institutionnelles qui avaient paru recueillir un consensus assez large pendant la campagne du référendum était une solution qui permettait de dépasser les oppositions entre partisans et adversaires de la Constitution. »
Cette phrase contient deux mensonges.
Premier mensonge : le traité de Lisbonne n’est pas un traité simplifié.
Second mensonge : le traité de Lisbonne ne conserve pas que les dispositions institutionnelles qui avaient paru recueillir un consensus assez large pendant la campagne du référendum.
1- Le traité de Lisbonne n'est pas un traité simplifié. Il est lisible ici :
http://www.assemblee-nationale.fr/13/pdf/rap-info/i0439.pdf
Le traité de Lisbonne a 281 pages ! Par comparaison, le Traité Etablissant une Constitution pour l’Europe que nous avions reçu dans notre boîte aux lettres en 2005 n'avait que 191 pages.
2- Le traité de Lisbonne ne conserve pas que les dispositions institutionnelles qui avaient paru recueillir un consensus assez large pendant la campagne du référendum. En revanche, le traité de Lisbonne impose des politiques. A partir de la page 62, vous pouvez lire la troisième partie du traité de Lisbonne intitulée « Les politiques et actions internes de l'Union (articles 26 à 197) ». Cette troisième partie explique quelles doivent être les politiques concernant :
- le marché intérieur (articles 26 et 27)
- la libre circulation des marchandises (articles 28 à 37)
- l'union douanière (articles 30 à 32)
- la coopération douanière (article 33)
- l'interdiction des restrictions quantitatives entre les Etats membres (articles 34 à 37)
- l'agriculture (articles 38 à 44)
- la pêche (articles 38 à 44)
- les travailleurs (articles 45 à 48)
- le droit d'établissement (articles 49 à 55)
- les services (articles 56 à 62)
- les capitaux et les paiements (articles 63 à 66)
- l'espace de liberté, de sécurité et de justice (articles 67 à 76)
- les contrôles aux frontières (article 77)
- l'asile (article 78)
- l'immigration (article 79)
- la coopération judiciaire en matière civile (article 81)
- la coopération judiciaire en matière pénale (articles 82 à 86)
- la coopération policière (articles 87 à 89)
- les transports (articles 90 à 100)
- les règles de concurrence
- les règles applicables aux entreprises (articles 101 à 106)
- les aides accordées par les Etats (articles 107 à 109)
- les dispositions fiscales (articles 110 à 113)
- le rapprochement des législations (articles 114 à 118)
- la politique économique (articles 120 à 126)
- la politique monétaire (articles 127 à 133)
- l'emploi (articles 145 à 150)
- la politique sociale (articles 151 à 161)
- le fonds social européen (articles 162 à 164)
- l'éducation, la jeunesse et les sports (article 165)
- la formation professionnelle (article 166)
- la culture (article 167)
- la santé publique (article 168)
- la protection des consommateurs (article 169)
- les réseaux transeuropéens (articles 170 à 172)
- l'industrie (article 173)
- la cohésion économique, sociale et territoriale (articles 174 à 178)
- la recherche et le développement technologique (articles 179 à 190)
- l'espace (article 189)
- l'environnement (articles 191 à 193)
- l'énergie (article 194)
- le tourisme (article 195)
- la protection civile (article 196)
- la coopération administrative (article 197).
Nicolas Sarkozy ment aux Français.