Municipales à Laval : cinq listes et un choc entre le sortant d'Aubert et le député Garot

Un débat animé qui rappelle l’époque Robert Buron

Laval rajeunit. La victoire de Guillaume Garot (PS) aux élections législatives en juin 2007 face à François d’Aubert (UMP) fait penser aux combats politiques que menait Robert Buron en Mayenne et, tout particulièrement à Laval en 1971.

Certes, les conditions sont très différentes mais le dynamisme du député socialiste est comparable à celui de l’ancien maire de Laval (de 1971 à son décès en 1973). Souhaitons à Guillaume d’avoir la carrière politique de Robert Buron, qui, entre 1949 et 1961, fut huit fois ministre de la IVème et de la Vème Républiques, notamment dans les gouvernements de Pierre Mendès-France et de Charles de Gaulle. Ce même Robert Buron qui fut le brillant orateur du discours de clôture du Congrès d'Epinay-sur-Seine, fondateur du PS.

Les forces en présence

François d’Aubert, maire sortant, ancien ministre de la Recherche dans le gouvernement Raffarin, député de la Mayenne de 1978 à 2007 (lui-même ou son suppléant), président de l’UMP 53. Sur sa liste « Agir ensemble pour Laval », toute la droite (UMP, MPF et UDF-MoDem, tendance Sarkozy) est représentée, avec François Zocchetto, candidat à la présidence de Laval Agglo, en cas de victoire.

Guillaume Garot, député de la Mayenne, conseiller général de la Mayenne (canton Laval Sud-ouest), premier secrétaire du PS 53. Sur sa liste « Tout Laval en mouvement », la gauche parlementaire (PS, PCF, Verts, PRG) est présente, ainsi que Gisèle Chauveau (MoDem), conseillère sortante, membre du groupe majoritaire. Georges Minzière (MRC), conseiller sortant, n’a pas souhaité se représenter.

Bruno Bertier, conseiller municipal sortant (groupe majoritaire), membre du MoDem, n’a pas accepté la position majoritaire du MoDem 53 (liste d’alliance avec l’UMP). Il conduit la liste « Démocrates pour Laval » avec 44 colistiers de centre droit et de centre gauche, dont 40% sont membres du MoDem.

Abdelkader Masraf, président du Miqpi (Mouvement indépendant des quartiers populaires et de l’immigration) présente une liste « Laval, c’est ma ville aussi », soutenue par la LCR (Reine Pirault est en seconde position), se situant à gauche de la gauche et se qualifiant « liste de la diversité, attachée au principe de la laïcité ». Jacques Omnès y apporte son expérience (il était en 2005 l’animateur du NON de gauche au traité constitutionnel européen).

Geneviève Bougard présente une liste Lutte ouvrière sous les couleurs d’Arlette Laguiller, faute d’avoir trouvé un accord avec Guillaume Garot. Les candidats sont des travailleurs, ouvriers et employés pour la plupart d’entre eux, domiciliés dans les quartiers populaires.

Un combat de chefs

François d’Aubert a réalisé deux mandats municipaux et se bat comme un vieux lion face à un jeune loup (le combat est féroce mais correct…) pour gagner ce dernier combat. Il est aidé par le jeune sénateur François Zocchetto, qui voulait conduire la liste mais a dû composer avec son rival et, néanmoins ami, le compromis portant sur la présidence de la communauté d’agglomération. La tête de liste, ce sera pour la prochaine fois…

Le débat Garot-d’Aubert a eu lieu le 7 février à l’initiative de l’hebdomadaire Le Courrier de la Mayenne. Il a été filmé et est visible sur le site www.courriermayenne.com.

Par ailleurs, le syndicat Force ouvrière des municipaux de Laval manifeste beaucoup d’intérêt pour François d’Aubert. Il suffit de consulter le Vecteur libre et indépendant et « le système d’Aubert » sur le site http://members.aol.com/vecteurlib pour le vérifier.

Dans un article paru ce 25 février, la question est posée « François d’Aubert, un homme d’ouverture ? ». A voir sur http://www.fo-laval.over-blog.com/article-16907817.html.