Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
A Renazé, le maire sortant UMP cède la place
Les résultats du second tour des élections municipales en Mayenne, le 16 mars, sont plutôt positifs pour les forces de la démocratie et du progrès social (je renvoie aux articles parus les 10 et 12 mars sur ce blog, qui traitent des résultats du premier tour).
Ainsi, à Evron, où le sortant UMP sera remplacé par Joël Bedouet, qui entraîne dans son sillage des conseillers municipaux sortants de gauche, notamment Michel Soto, ce qui confère une tonalité de centre gauche à cette liste, même si elle ne le revendique pas. Les trois listes s’étaient maintenues au second tour. Le résultat est le suivant.
« Evron autrement » (Joël Bedouet) : 47,88%, 22 sièges ; « Ensemble pour Evron » (André Rocton) : 37,51%, 5 sièges ; « Evron, c’est vous » (Benoît Pernin) : 14,61%, 2 sièges.
Ainsi, à Renazé, ville de tradition ouvrière (il y en a peu en Mayenne), le sortant UMP laissera la place à Patrick Gaultier, paysan progressiste, qui a eu l’habileté de rassembler, entre les deux tours, les deux listes minoritaires conduites par Patrick Bruand et Marcel Guioullier et d’en prendre la tête. Conseiller sortant, ancien adjoint d’un maire de gauche, militant connu et apprécié, il saura faire le lien entre la ville et la campagne, entre monde agricole et ouvrier. C’est, avec Evron, la nouvelle la plus importante de ce second tour.
La liste « Ensemble pour Renazé », conduite par Patrick Gaultier est nettement majoritaire (20 élus sur 23). Marcel Guioullier et Marcel Paillard sont élus (ce qui n’est pas le cas de Patrick Bruand et de Richard Flament, maire sortant).
Le cas d’Ernée est différent. Le maire sortant, Gérard Heude, républicain de centre droit, a bien résisté face aux deux listes d’opposition, qui, entre les deux tours, avaient uni leurs forces, pourtant de sensibilités différentes. Cela leur donnait une chance de battre le maire sortant, mais certains des colistiers de Sylvie Ruamps, proches du PCF et de la gauche, n’avaient pas cautionné ce rapprochement avec une liste plutôt de droite (comprenant, notamment, Gilbert Dutertre, ancien maire).
La question importante désormais pour la gauche et les républicains de progrès, dans cette ville de tradition républicaine, c’est de préparer l’échéance 2014, en vue de prendre la succession de Gérard Heude.
« Agir pour de nouveaux défis » (Gérard Heude) : 52,3%, 22 sièges.
« Ernée ensemble et pour tous » (Odile Rebourcier) : 47,7%, 7 sièges.
Parmi les changements les plus significatifs, citons la commune de Bais, qui voit l’éviction (elle n’est pas élue) de Marie-Cécile Morice adjointe sortante et réélue au Conseil général, mais surtout ancienne collaboratrice de François d’Aubert, quand il était député et maire de Laval. C’est Sylvie Pichot qui va succéder à Daniel Desmots. Au premier tour, chacune des deux listes avait 4 élus.
« Pour Bais, avec vous, autrement » (Sylvie Pichot) : 6 élus au second tour (dont Nicole Poupinet et Maryvonne Sourty).
« Un nouvel élan pour Bais » (Marie-Cécile Morice) : une élue au second tour.
Citons aussi La Baconnière (1 027 inscrits, 15 sièges), où le maire sortant, Eugène Coquemont, sera remplacé par Martine Duval, qui a exercé la fonction de secrétaire de mairie de 1974 à 2003 sur la commune.
« La Baconnière autrement » (Martine Duval) : 5 élus au premier tour et 5 élus au second tour.
« Ensemble pour La Baconnière de demain » (Eugène Coquemont) : 2 élus le 9 mars et 3 le 16 mars.
Le cas de Ruillé-Froid-Fonds est différent (voir article du 12 mars), puisque le maire sortant, André Rocton, qui donnait l’impression d’être très menacé au premier tour par la liste de Georgette Rousselet (un élu pour chaque liste) ne l’est plus après le second tour.
« Ruillé-Froid-Fonds, votre commune, son avenir » (André Rocton) : 7 élus au second tour.
« Ensemble pour une nouvelle dynamique » (Georgette Rousselet) : 2 élus le 16 mars.
Vautorte, près d’Ernée, a vu le maire sortant, Jean Derenne, sanctionné par les électeurs (il n’est pas élu au Conseil municipal) pour mauvais traitement à l’égard d’un de ses adjoints, Gilles Ligot, à qui il n’avait pas proposé de place sur sa liste. Celui-ci a décidé d’en faire une et elle a supplanté celle du maire, lors du second tour. Il le remplacera comme maire.
« Liste d’ouverture » (Jean Derenne) : 5 élus au 1er tour, 2 élus au second tour.
« Ensemble pour Vautorte » (Gilles Ligot) : 3 élus au 1er tour, 5 élus au second tour.
A Fougerolles-du-Plessis, il y avait plusieurs listes, incomplètes et ouvertes, au premier tour. L’une, qui avait 9 élus, était bien placée pour être majoritaire, mais il restait 8 sièges à pourvoir. Le second tour a maintenu les écarts du 9 mars. Selon mon informateur local, Stéphane Sicot aurait de bonnes chances d’être élu maire, s’il est candidat.
« Liste Agir ensemble » (Stéphane Sicot) : 9 + 4 élus.
« Liste Ensemble pour Fougerolles » (Isabelle Lemée) : 2 + 4 élus.
Vieuvy, près de Gorron, était dans une situation originale. Pas de liste, pas de candidat, pas d’élu, au premier tour. Mais un homme a pris contact avec ceux de ses concitoyens qui, comme lui, avaient obtenu le plus de voix le 9 mars. Et, pour le second tour, il a pu présenter une liste aux électeurs. Ils ont tous été élus le 16 mars.
« Liste menée par Henri Durand » : 11 élus.
Bazougers, près de Meslay-du-Maine, a confirmé ses résultats du 9 mars. Le maire sortant, Gérard Lochu, n’a pas été élu au conseil municipal (mais il a eu la satisfaction d’être élu hier conseiller général de la Mayenne). Son adjointe, Yveline Rapin, a raflé avec ses colistiers la totalité des sièges.
« Une équipe à votre écoute » (Yveline Rapin) : 12 élus au 1er tour, 3 élus au second.
« Ensemble continuons le développement de Bazougers » (Gérard Lochu) : 0 siège.
Villaines-la-Juhel a perdu son maire sortant, Michel Chenon, au second tour. Celui-ci n’a pas été élu alors que 18 de ses colistiers avaient été élus le 9 mars. Les 5 sièges restant à pourvoir ont été attribués à Daniel Lenoir, conseiller général, et à ses colistiers.
« Tous pour Villaines » (Michel Chenon) : 18 élus.
« Avec Daniel Lenoir et son équipe, une nouvelle impulsion pour Villaines-la-Juhel » : 5 élus.
Pré-en-Pail avait élu son maire sortant, Yves Cortès, dès le 1er tour, mais il restait 5 sièges à attribuer. Les électeurs ont voulu rééquilibrer le conseil municipal en permettant à Joël Thireau, élu le 9 mars, d’être accompagné de 5 colistiers au sein du Conseil.
« Tous ensemble pour l’avenir de Pré-en-Pail » (Yves Cortès) : 13 élus au 1er tour.
« Pré-en-Pail autrement » (Joël Thireau) : 1 élu au premier tour, 5 élus au second.
Pour terminer, je vais citer deux communes, pour des raisons différentes.
Saint-Georges-le-Fléchard, à l’est de Laval (209 inscrits, 11 sièges), est une commune qui a fait parler d’elle récemment en raison d’un projet de carrière lié à la construction de la nouvelle ligne TGV qui est prévu à proximité d’un lotissement communal. Le maire, Francis Daligault, avait essuyé des reproches de la part de ses concitoyens concernés par ce projet.
Le 9 mars, sa liste était passée sauf lui. Difficile de ne pas y voir un lien avec la carrière.
Gisèle Lemoine, candidate de la gauche aux élections cantonales (canton de Meslay-du-Maine), avait soutenu les riverains de la carrière. Elle avait été adjointe au maire, puis avait démissionné. Elle présentait une liste municipale et se retrouvait face à lui au second tour. Il a été élu avec 20 voix d’écart.
« Renouvelée, motivée et solidaire » (Francis Daligault) : 10 élus au premier tour, 1 élu au second.
« Ma vie à St-Georges-le-Fléchard » (Gisèle Lemoine) : 0 élu.
Montjean, au sud-ouest de Laval (672 inscrits, 15 sièges), avait une seconde liste qui ne prétendait pas rivaliser avec celle des élus sortants (le maire, Jean-Claude Roué, ne se représentait pas) mais voulait « offrir aux Montjeannais la possibilité d’élargir leur choix ».
Alain Cadieu, à la tête de la liste « Avancer avec vous » avait été élu au premier tour, mais seul. Il restait deux sièges à attribuer au second tour. Ils l’ont été de façon surprenante, à Abdellatif Masmoudi (liste Cadieu) et à un nouveau venu, hors liste, non candidat le 9 mars, Franck Lochin.
Je parie que ces trois conseillers contribueront à faire vivre la démocratie au sein du conseil municipal et dans la commune.