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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Réunion MRC 44 - Débat avec Jean-Yves Autexier sur le projet du MRC - 3 12 2005 à Nantes

 

Jean-Yves Autexier répond aux militants sur le projet du MRC

 

Quel est le sens de la synthèse du congrès du PS ?

Ce congrès a au moins une conséquence : il laisse le futur candidat à l’élection présidentielle libre de définir son programme en fonction de la situation du moment.

 

N’y a-t-il pas des raisons d’espérer ?

Au pessimisme de l’intelligence, il faut ajouter l’optimisme de la volonté.

Le mouvement de mai 1968 est à l’origine de la victoire de la gauche en mai 1981 (renouveau du parti socialiste en 1971).

Les grèves de 1995 sont pour quelque chose dans le vote du 29 mai 2005 (destruction des services publics par l’Europe).

Le 29 mai aura des conséquences à long terme. Le vote non a rassemblé les jeunes, les actifs, les milieux populaires. Le vote oui a été majoritaire seulement parmi les plus de 55 ans, les cadres et professions libérales, les diplômés au-delà de bac +2, les ménages ayant un revenu net mensuel supérieur à 3000 €.

Le vote non a rassemblé 62% des électeurs de gauche.

Le peuple a besoin de changement. Quand pourra-t-il se réaliser ? On ne le sait pas mais il se fera.

Ne mettons pas notre drapeau dans notre poche.

Concernant l’Europe, il existe un attachement populaire aux nations et un vif sentiment d’indignation nationale face au bulldozer libéral qui détruit tout. La chute du mur de Berlin, c’était à la fois la liberté et la nation retrouvées.

Lors des prochains votes, les électeurs donneront une prime à la nation démocratique.

 

Affirmons ce qui nous distingue.

Nous ne sommes pas la gauche du PS. Nous sommes un mouvement républicain.

Nous voulons sauver la France par la gauche et sauver la gauche par la France.

Service national.

La revendication de l’égalité va conduire à la proposition d’un service national.

Cohérence : la renationalisation d’EDF, par exemple, est liée au changement de l’architecture de la zone euro, notamment le rôle de la BCE et le pacte de stabilité.

Le déficit de la France (1100 milliards €) est la conséquence de la revalorisation de l’euro vis-à-vis du dollar (+ 50% en 5 ans). Le coût de la re-nationalisation d’EDF est de 7 milliards €. Comment les trouver dans le contexte actuel ?

Le fait que la Banque Centrale Européenne soit déliée de tout engagement concernant la croissance et l’emploi la conduit à donner priorité à la protection de la rente (le capital) par rapport au travail.

La faible croissance de l’économie française (1,6%) est à l’origine du chômage de masse.

C’est pourquoi la défense du service public (EDF) est liée à la politique de croissance, et, donc, à l’architecture de la zone euro (politique de la BCE).

Cohérence : impossible de maintenir un niveau élevé des salaires et de la protection sociale sans changer l’organisation du commerce mondial.

La fabrication d’un téléphone SAGEM peut se faire au Vietnam au coût salarial de 85 € par mois. L’industrie textile française ne peut supporter la concurrence chinoise. Les Tissages de Picardie (Sarkozy frère) en sont un exemple.

Les délocalisations ne sont donc pas évitables si l’on ne change pas la conception actuelle du libre-échange. Il faut limiter celui-ci à l’intérieur d’une zone de développement comparable, par exemple en Europe.

Le libre-échange intégral n’est pas supportable entre l’Europe et l’Asie du sud-est (ou l’Afrique).

L’idéologie de l’Organisation Mondiale du Commerce (l’OMC chère à Pascal Lamy) doit évoluer vers la conception d’un libre-échange modulé par un système d’écluses entre zones de développement différent.

C’est la condition du maintien des salaires et acquis sociaux en France.

Ce point, évoqué avant le congrès du Mans, a été évacué de la synthèse du PS.

La re-fondation républicaine.

La crise des banlieues a donné lieu à une lecture originale de Jean-Pierre Chevènement.

Cette lecture est sociale (chômage, qui renvoie à la croissance) et républicaine (marques de différence entre Ali et Alain) et non ethnique et religieuse.

La France est digne d’être aimée. Assez de repentance ! La France a été coloniale, la Grande-Bretagne aussi. La France a maltraité les colonisés, les USA aussi (encore actuellement). La France n’est ni exemplaire ni damnée.

Notre analyse de la crise des banlieues est sociale et nationale.

Elle n’est ni ethnique ni religieuse. Elle appelle un discours républicain.

Croissance et inégalités.

La croissance produit des inégalités mais, sans croissance, les inégalités sont multipliées par 1000.

A vrai dire, la non-croissance est souvent préconisée par les libéraux.

La croissance produit des déchets, lesquels suscite une industrie pour les transformer.

Nous disons non à l’écologisme et au pessimisme humain. Depuis près de 5000 ans, l’homme crée et forge un rapport entre lui et la nature, laquelle n’est pas immuable.

L’énergie nucléaire.

Le prix du pétrole grimpe et ses ressources sont limitées. En outre, le pétrole et le gaz sont à l’origine d’une pollution de l’atmosphère par le gaz carbonique (effet de serre) qui modifie le climat.

L’énergie nucléaire est propre mais laisse des déchets ultimes radio-actifs (environ 500 tonnes provenant des 32 centrales nucléaires françaises). Ils sont stockés provisoirement en surface en attendant un lieu sûr (argile ou granite, en profondeur) et, si possible, une solution de retraitement.

Capter et enfouir du gaz carbonique en zone profonde, c’est traiter 50 millions de tonnes d’un gaz explosif. Par comparaison, les déchets nucléaires (500 t) ne sont pas plus difficiles à stocker.

L’énergie nucléaire est nécessaire pendant 40 ans encore. Développons toutes les énergies renouvelables, en sachant qu’elles ont toutes leurs limites et leurs inconvénients. Par exemple, une éolienne ne peut couvrir les besoins en énergie que d’une centaine de maisons d’habitation.

Priorité n°1 : lutter contre le chômage. Donc, modifier l’architecture de la zone euro.

Les présidents de la BCE et de la Banque de France prétendent avoir de la visibilité sur 10 ans, justifiant ainsi leur indépendance vis-à-vis du suffrage universel.

En réalité, l’architecture actuelle de la zone euro est un affront permanent à la démocratie (le pouvoir est confié à des non élus).

Et si la négociation échouait ? … Est-il envisageable pour la France de sortir de l’euro ?

La France et l’Allemagne sont les deux contributeurs nets majeurs de l’UE. Ils ont un poids particulier et il existe, au sein de la zone euro, d’autres pays mécontents de la gestion actuelle de l’euro.

Avec eux, la France engagerait une concertation dans le but d’établir un rapport de forces face au président Trichet de la BCE. Pas question pour notre pays de sortir seul de l’euro et de s’engager dans une dévaluation compétitive. Ce serait très dangereux ! Nous ne sommes plus en 1991.

Le traité de Maastricht a mis en place une rigidité monétaire qui devient insupportable quand cette politique monétariste s’applique de la même façon à l’Irlande (en pleine croissance + 6%) et à l’Italie (déficit permanent). La solution, c’est de changer l’architecture de la zone euro.

Soutenir l’innovation et la recherche.

Le Conseil européen a décidé, à Lisbonne en 2000, de développer les industries du savoir. Mais ce sont les Etats qui doivent mettre en œuvre et financer cette politique.

Très peu de pays ont une recherche digne de ce nom en Europe. Ceux qui en ont, comme la France, n’ont pas d’argent et ne peuvent investir en raison du pacte de stabilité (verrou à 3% de déficit).

En matière de savoir, il faut aussi commencer par le commencement : savoir lire, écrire et compter en sortant de l’école primaire…

Politique industrielle.

La Commission européenne s’est opposée au ministre des Finances, Sarkozy, quand celui-ci a proposé que l’Etat s’engage dans le capital d’Alstom. Pour cette Europe, seule compte la politique de la concurrence, qui est de sa compétence.

La politique régionale n’est financée que par un ou deux contributeurs.

La proposition concernant l’actionnariat salarié est justifiée par le fait que de nombreuses entreprises ont un actionnariat fragile. Celui-ci serait stabilisé par un actionnariat salarié à hauteur de 10%.

Des services publics modernes.

Le marché a ses avantages mais aussi un gros inconvénient : il est myope. Ce n’est pas un outil adapté quand il s’agit de financer et gérer des équipements à long terme (tunnel sous la Manche, centrales nucléaires, réseau ferroviaire).

Même les capitalistes ont besoin des services publics. Il faut en faire un outil de la croissance, avec garantie pour les citoyens d’y avoir accès.

 

Revaloriser le travail.

D’abord, par de meilleurs salaires perçus par les salariés. Il serait plus juste de transférer les charges sociales, pour partie (charges patronales, sauf les retraites) sur la TVA (la valeur ajoutée, plutôt que l’emploi), pour partie (charges salariales) sur la CSG (tous revenus, y compris du capital).

Il s’agit de revaloriser la rémunération du travail (d’abord, les bas salaires) en priorité sur les revenus de substitution.

L’objectif est d’atteindre un rapport plus équilibré entre le travail et le capital, le travail restant ce qu’il a toujours été : le moyen d’entrer en rapport avec la nature…

S’agissant des paysans, la réforme de la PAC vise l’alignement sur le marché mondial et, par le découplage des aides, cela revient à amener les paysans à vivre d’allocations (voir le texte de Michel Sorin, délégué national à l’agriculture, à ce sujet).

 

Le logement social.

Comment relancer les logements sociaux ? Par la construction publique, alors qu’aujourd’hui la construction privée dicte ses choix. Il faut aussi veiller à la mixité sociale. Le financement devrait être réalisé par la Caisse des Dépôts et consignations en recyclant l’argent du livret A de la Caisse d’Epargne.

Il y a un problème, à Paris et dans les zones urbaines, de crédits publics non consommés

Le plafonnement de l’augmentation des loyers est à remettre à l’ordre du jour afin d’éviter les excès.

Les collectivités locales : loi SRU et ressources stables.

La loi SRU, qui exige dans chaque ville un minimum de 20% de logements sociaux, doit être appliquée, en suspendant les subventions aux communes qui ne le feraient pas.

Celles qui n’auraient pas les moyens financiers peuvent faire jouer la solidarité au niveau de l’agglomération. La loi Chevènement en faveur de la coopération inter-communale est là pour cela.

Les collectivités locales devraient être assurées de ressources stables. Ce n’est plus le cas depuis que les dotations de l’Etat se sont substituées en partie aux impôts locaux (la part des ressources liées à l’impôt soumis à la décision des élus territoriaux est passée de 55% à 30%). Il faut laisser aux communes la fiscalité locale, tout en harmonisant les taux de taxe professionnelle. La liberté des collectivités locales passe par la fiscalité. C’est pourquoi la dérive vers les dotations doit cesser.

Coopération inter-communale : quel mode de scrutin ?

Les conseillers communautaires doivent être élus au suffrage universel direct, le même jour que les conseillers municipaux.

Le dispositif en vigueur à Paris, Lyon et Marseille, avec les arrondissements, pourrait être étendu aux communautés urbaines, communautés d’agglomération et de communes.

Sur chaque liste de candidats au conseil d’arrondissement de Paris, les dix premiers noms sont imprimés en caractères gras, signe qu’ils sont candidats également au conseil de Paris.

 

La citoyenneté et l’égalité : des droits et des devoirs.

Le citoyen dans une collectivité libre (qui se détermine par des lois) est une partie du souverain. L’Europe doit être respectueuse de la souveraineté des peuples et pratiquer la coopération entre les Etats.

La démocratie se situe au niveau des souverainetés nationales. La souveraineté équivaut à la liberté. Le 29 mai, lors du référendum, les lois européennes (directives) n’ont pas été acceptées par les citoyens car elles leur sont extérieures (ils n’en ont pas le contrôle, la maîtrise).

L‘Etat est responsable de l’intérêt général et de l’égalité entre les citoyens.

La décentralisation génère des inégalités. Même les élus n’en veulent plus, sous sa forme actuelle.

L’égalité devant l’emploi, c’est l’enjeu de l’avenir pour les jeunes générations.

Pourquoi pas des CV anonymes, ce qui oblige les employeurs à se poser des questions ?

Il y aura 800 000 fonctionnaires à recruter. Pourquoi pas des classes préparatoires à la fonction publique ?

Nous ne proposons pas la discrimination positive (assimilée à un passe-droit et sans respect de la dignité humaine) mais la promotion sociale volontariste.

Les jeunes ont du talent. Nombre d’exemples le prouvent. Pourquoi pas financer les études supérieures si engagement de servir l’Etat pendant dix ans (ce qui se faisait avec l’IPES) ?

Le respect par l’Etat de la promesse de l’égalité est le meilleur moyen de donner un « coup de jeune » aux services publics et à l’Etat lui-même.

 

L’immigration et la nation : ensemble, faire la France et porter les valeurs de la République.« Français de papier » ? Non, français à 100%. « Votre destin, c’est la France ! ».

Il faut rejeter « l’ethnicisation » de tout, mettre en avant l’égalité. Notre discours doit être pédagogique et optimiste. La France blanche et rurale, c’est le passé.

En 2015, nous serons la première nation d’Europe (la population allemande étant en forte régression). Proposons aux immigrés et à leurs enfants de faire la France avec nous, pas seulement pour faire des affaires, mais pour être des « passeurs » de développement économique entre la France et le Maghreb, par exemple.

La France a une longue histoire et elle ira plus loin. Il ne s’agit pas d’absoudre le crime colonial mais, comme l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Espagne, le Portugal, l’histoire de France comporte des ombres et des lumières.

La France, c’est un grand projet en commun (Renan) qui porte les valeurs de la République.

 

La laïcité : une loi de liberté.

La laïcité, c’est la distinction entre la sphère publique et la sphère privée.

Il s’agit de rassembler, en mettant en avant ce qui ressemble, plutôt que ce qui distingue.

C’est une loi de liberté : liberté du culte, liberté de s’habiller comme on veut, mais aussi liberté de conscience dans l’espace public. Au 18ème siècle, il s’agissait de casser les prisons communautaires, de libérer l’Homme. Aujourd’hui, la liberté de conscience et de culte est le fondement de la loi de 1905 qu’il faut préserver.

la liberté de conscience et de culte est le fondement de la loi de 1905 qu’il faut préserver.

Refonder l’école.

La société est entrée dans l’école avec ses violences. Le respect du savoir a disparu. La responsabilité se dilue, l’autorité des maîtres est bafouée. C’est le résultat de vingt ans de « pédagogisme », c’est le naufrage de l’école publique en matière de transmission du savoir et de formation du citoyen.

Cohérence républicaine entre politique intérieure et internationale.

A la volonté du progrès social à l’intérieur, correspond la souveraineté et la liberté des peuples à l’extérieur (refus des empires).

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