Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Rassembler la gauche sur des bases républicaines Hier soir, de son palais de l’Elysée, le président de la République a voulu faire part aux Français des enseignements tirés de son expérience et, ainsi, influer sur les orientations de son successeur. Il a proclamé les cinq « commandements » du président de la République française. Les cinq commandements de Chirac - « D'abord, ne composez jamais avec l'extrémisme, le racisme, l'antisémitisme ou le rejet de l'autre ». - « Vous devez toujours croire en vous et en la France, sans jamais brader notre modèle français ». - « La France doit affirmer l'exigence d'une Europe politique, qui garantisse notre modèle social ». - « La France doit défendre la tolérance, le dialogue et le respect entre les hommes et les cultures. L'enjeu, c'est la paix, c'est la sécurité du monde ». - La France doit « inventer une autre croissance. Avec sa recherche, avec ses entreprises, avec son agriculture, avec l'avance qu'elle a prise dans le nucléaire et les choix résolus qu'elle a faits dans les énergies renouvelables, la France a tous les atouts pour relever ce défi majeur du XXIe siècle ». Après ce vibrant discours salué de toutes parts, à l’exception des courants politiques extrémistes, constatons d’abord que le président, depuis cinq ans, n’a fait que limiter les dégâts, avec une majorité parlementaire et des gouvernements plutôt réticents et manifestement peu enclins à mettre en oeuvre ces préceptes présidentiels. Ségolène Royal la mieux placée Et posons aussitôt la question essentielle : Ségolène Royal n’est-elle pas la mieux placée pour prendre au mot le président sortant et réaliser effectivement ses recommandations ? Nous avons observé que Jacques Chirac s’est bien gardé, pour le moment, de désigner son successeur préféré. Il le fera plus tard, lorsque le président de l’UMP aura clairement manifesté sa volonté formelle de suivre ses cinq commandements. Cela ne l’empêcherait pas, s’il était élu, de faire comme Chirac six mois après son élection en 1995 : faire une politique d’aggravation de la fracture sociale, après avoir été élu pour la réduire. Avec la montée du président de l’UDF dans les sondages, le problème posé à Ségolène Royal est le suivant : comment apparaître, aux yeux des Français, comme étant la seule (ou la mieux) capable de répondre, à la fois, aux attentes citoyennes qui viennent des profondeurs du pays (telles qu’elles ont été exprimées notamment le 29 mai 2005) et aux préoccupations exprimées hier par le président sortant en ce qui concerne l’avenir de la France ? Combattre l’esprit de renoncement néo-libéral En fait, notre candidate, en montrant qu’elle va s’attaquer aux vrais problèmes, doit convaincre de sa volonté (en tant que future présidente) et de sa capacité (à travers les futurs gouvernement et majorité parlementaire) à mettre la France et l’Europe en situation de combattre l’esprit de renoncement que les néo-libéraux ont mis dans les têtes des dirigeants nationaux et européens afin qu’ils n’exercent pas leurs responsabilités politiques d’élus, représentants des peuples. Ce que Chirac demande à son successeur, c’est de prendre en compte le désir d’Europe politique exprimée par le oui le 29 mai. Ce que le peuple français demande au prochain président de la république, c’est de prendre compte le désir d’Europe protectrice et respectueuse des démocraties nationales, exprimé par le non le 29 mai. Relever le défi du 29 mai 2005 Ségolène Royal, en ayant rassemblé autour d’elle des militants et des citoyens ayant voté oui et non, est bien placée pour relever le défi de l’élection présidentielle. Sa position est un oui à l’Europe, à condition qu’elle soit réorientée afin d’être efficace et de respecter l’intérêt des peuples qui la composent, à condition aussi d’être indépendante, autant des pouvoirs de pression de la finance mondialisée que des USA. Poser les vraies questions Tout est fait pour masquer les vrais enjeux des prochaines élections, présidentielle et législatives. Il y a deux questions essentielles : - la réorientation économique et sociale de l’Europe afin de la rapprocher des attentes populaires d’une part, et d’écarter les fausses solutions de type fédéraliste d’autre part, - la montée aux responsabilités politiques de nouvelles élites, liées à la vie socio-économique des territoires et solidaires des couches populaires et moyennes. J’y ajoute deux questions importantes : - le maintien de l’énergie nucléaire, au côté des énergies renouvelables, en tant que solution réelle de substitution aux énergies fossiles, le remplacement de celles-ci étant la priorité absolue, - la double priorité donnée en agriculture à la sécurité, en quantité et en qualité, de l’approvisionnement alimentaire (souveraineté alimentaire au niveau national - ou d’un ensemble de nations comme l’Europe - et protection de la santé publique) et au respect de l’environnement. Mobiliser l’électorat populaire La stratégie visant à rapprocher les électorats de l’UDF, du PS et des Verts pour conduire une politique libérale, sociale et environnementale dissimule à peine les forces qui ont porté le oui au référendum le 29 mai 2005. Ce n’est pas la solution au problème posé, même si cela correspond au souhait du président du groupe des Verts au Parlement européen. Ségolène Royal a affirmé clairement sa volonté de rassembler la gauche sur des bases républicaines, afin de mobiliser l’électorat populaire qui n’a pas vraiment fait son choix actuellement. C’est la seule façon pour la gauche d’être présente au second tour de l’élection présidentielle et en capacité de gagner le 6 mai. Juste avant de mettre en ligne ce texte, je prends connaissance de la note de Jean-Pierre Chevènement dans son carnet. Voici ce qu’il écrit aujourd’hui sur www.chevenement.fr « Faire la différence » « Ségolène Royal a justement indiqué que le vote des couches populaires fera la décision dans cette élection présidentielle. Ce n'est pas la course au centre qui peut rassembler cet électorat populaire, dont il convient de rappeler à ceux qui l'ont oublié qu'il a voté à plus des deux tiers contre le projet de Constitution européenne. La course au centre ne peut que gommer les différences.
La montée de François Bayrou dans les sondages ne manifeste en aucune manière une adhésion à un programme. Elle traduit paradoxalement le rejet des alternances sans alternative, le dégoût du système du pareil au même. Les Français voient leur tissu industriel se défaire. Il faut répondre à cette seule question qui les taraude : peut-on encore l'empêcher ? Et comment ? Ségolène Royal avait articulé à Villepinte des propositions claires sur le redressement de la construction européenne.
C'est en creusant son sillon pour « une Europe qui protège », pour un Etat puissant, et pour une politique industrielle active que Ségolène Royal fera la différence ».