Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
L’enjeu pour l’agriculture des négociations à l’OMC Dans le n° de mars de Conjoncture agricole, bulletin du service des Etudes économiques des Chambres d’agriculture, Thierry Pouch fait le point sur l’état des négociations engagées dans le cadre de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). La pression est mise sur l’Union européenne pour qu’elle accepte de réviser à la baisse ses dépenses agricoles et les droits de douane appliqués à l’entrée des produits agricoles sur son territoire. Le rapport de l’OMC Un rapport de l’OMC, traitant des politiques commerciales au sein de l’Union européenne, a été rendu public le 22 janvier dernier. Le message aux Européens est clair : prenez enfin conscience des bienfaits de la libéralisation du commerce, notamment des produits agricoles, faites un effort supplémentaire dans le domaine agricole afin de sortir du blocage des négociations du cycle de Doha.
En dépit des réformes de la Politique Agricole Commune (PAC) et des décisions de l’accord agricole de l’Uruguay Round, le montant des dépenses agricoles atteint 45,5% des dépenses communautaires en 2005 et la moyenne des droits de douane appliqués aux produits de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche se situe à 10,9% environ. Ces chiffres sont jugés excessifs par le secrétariat de l’OMC.
Vient ensuite la démonstration du caractère néfaste des protections aux frontières et l’intérêt de la libéralisation des échanges de produits agricoles : la suppression (au moins, la réduction) des subventions et droits de douane provoquerait une baisse des prix alimentaires pour le consommateur et contribuerait au déblocage des négociations multilatérales, ce qui stimulerait la croissance. Ainsi, l’OMC veut amener l’Union européenne à abandonner ses positions de défense de l’agriculture. Comment l’Europe, puissance détenant des atouts économiques et commerciaux modernes, peut-elle encore s’arc-bouter sur la protection d’un secteur de plus en plus marginal ! Il s’agit bien d’une action psychologique majeure des dirigeants de l’OMC, qui pourrait être assimilée à du « trafic d’influence »... Ce constat de Thierry Pouch est révélateur des méthodes de cet organisme mondial pour parvenir à ses fins : la libéralisation des échanges agricoles pour permettre l’ouverture des pays émergents aux échanges de produits industriels et de services. Le Brésil et la volaille Le grand bénéficiaire de cette politique serait le Brésil, dont le potentiel de production agricole à des prix très compétitifs est énorme. L’exemple du marché de la viande de volaille est fort éclairant à cet égard, le Brésil étant leader mondial depuis 2004 en matière d’exportations et les prévisions 2015 lui donnent 40% des exportations totales devant les USA (29%) et l’Union européenne (9%). La filière porcine inquiète La filière porcine a tout à craindre, également, de la libéralisation des échanges voulue par l’OMC. Certes, cette filière n’a pas eu recours à des subventions aux exportations depuis 1999, mais que se passerait-il en cas de crise grave ?
Dans un article de Ouest-France daté du 5 juillet 2006, Jean-Marie Aurand, directeur général des politiques économiques et internationales au ministère de l’agriculture, déclarait lors de l’assemblée générale de l’Inaporc (interprofession porcine) « Nous sommes en totale désapprobation avec la conduite des négociations faites par le commissaire européen Peter Mandelson car elle remet en cause la préférence communautaire ».
La différence de coût de production du porc entre le Brésil et la France est évaluée par le directeur d’Inaporc à 54 centimes d’euro par kg de carcasse, soit 42%. « Cet écart s’explique par des règles plus strictes en matière environnementale, de bien-être animal et les législations sociales ». Ce sont actuellement les droits de douane qui protègent le marché intérieur européen. S’ils venaient à baisser, la viande porcine brésilienne gagnerait très rapidement d’importantes parts de marché. L’agriculture européenne ne doit pas être bradée Le ministre français de l’agriculture, Dominique Bussereau, a dénoncé, le 29 janvier à Bruxelles, le « comportement agité et la méthode de travail inacceptable » du commissaire européen au commerce.
De son côté, la FNSEA s’insurge de constater que « le commissaire Mandelson n’a pas su tirer les enseignements des échecs précédents de l’OMC (…). L’agriculture européenne n’est pas à brader » (Avenir agricole, 2-8 février 2007). Les convergences entre l’OMC et les grands groupes économiques européens Convergence totale entre Pascal Lamy, le directeur général de l’OMC, et le leader du patronat européen. C’est dans Le Figaro, le 7 février dernier, qu’on a pu lire les déclarations d’Ernest-Antoine Seillère, président de Businesseurope
« Les entrepreneurs européens considèrent que les négociations commerciales multilatérales dans le cadre de l'OMC accélèrent la croissance. À ce titre, nous travaillons au succès du Doha Round et soutenons les efforts des négociateurs pour y parvenir ».
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