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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Avec la Marseillaise, Ségolène Royal redonne du sens à notre histoire nationale

 

Les symboles de la France républicaine

 Cette élection présidentielle ne ressemble à aucune autre. Il y a de la nouveauté dans l’air et ce n’est pas un hasard si elle suscite un grand intérêt hors de nos frontières. Pour la première fois, une femme est en position d’être élue. Et pas n’importe quelle femme !

 Trois hommes peuvent en témoigner : ceux qui interrogeaient hier soir Ségolène Royal dans le cadre de l’émission « Le grand jury RTL » et voulaient la passer à la moulinette de leurs questions insidieuses, qu’elle jugeait hors sujet. Elle a contre-attaqué ainsi :

 « Messieurs, nous sommes dans une élection présidentielle. Alors, ce qui s'est passé il y a quelques semaines ou quelques mois à l'intérieur des organisations politiques, c'est sans doute très intéressant, mais cela fait déjà partie de l'histoire, et, si vous le permettez, je préfère que nous écrivions l'histoire du temps présent »(…). « Si vous me posez ces questions, c'est que vous avez une vision un peu dépassée de la politique ! »

 La nation oui, le nationalisme non

Les déclarations de la candidate à propos de la Marseillaise ont été suivies de nombreuses réactions. Elle a été amenée à préciser son point de vue. Voici un extrait de l’article (signé Myriam Lévy, Le Figaro, 26 mars) que j’emprunte à Xavier Dumoulin sur son blog aujourd’hui (http://sr07.unblog.fr  « Royal défend la nation contre le nationalisme »).

 « Hier, on l'attendait surtout sur son éloge de la nation, de La Marseillaise et du drapeau français - elle souhaite que toutes les familles possèdent un drapeau et l'arborent à leur fenêtre le 14 Juillet.

La candidate PS (…) a opposé sa conception à celle de Nicolas Sarkozy. Prônant une nouvelle fois une « France métissée », Royal « dénonce l'amalgame de Nicolas Sarkozy entre l'immigration et l'identité nationale », dénonçant les arrestations de sans-papiers ayant des enfants scolarisés. Mais, ajoute-t-elle à l'intention de ceux qui l'ont critiquée pour avoir évoqué cette question, « tout candidat à la présidentielle a la responsabilité de dire sa conception de l'identité nationale », estimant qu'il s'agit « non pas de demander aux Français d'où ils viennent, mais où ils veulent aller ». « C'est un débat éminent qui ne souffre aucune polémique politicienne «, estime-t-elle.

 Quand elle reproche aux grands sportifs de ne pas chanter La Marseillaise, cela n'a rien à voir, dit-elle, avec les propos tenus par Jean-Marie Le Pen lors de la Coupe du monde de football car « la nation vue par l'extrême droite, c'est du nationalisme, du racisme ». Les sportifs, « regardez leurs larmes lorsque le drapeau français est levé », a-t-elle affirmé.

 Selon elle, « on peut être fier de son drapeau, de son pays, de sa nation et en même temps tournés vers les autres ». Quant à chanter elle-même La Marseillaise, « quand je sentirai le moment venu de la chanter, je chanterai », a-t-elle annoncé, ajoutant que pour l'instant, « quand 10 000 personnes chantent, je les porte, je m'imprègne de cette force populaire ».

 C'est François Mitterrand, dit-elle, qui lui avait expliqué que ce serait faire « un contresens historique épouvantable » que de transformer cet hymne en chanson « sanguinaire » à cause du vers final du refrain, « qu'un sang impur… » « Ce chant a été trop longtemps laissé à l'extrême droite », et, note-t-elle, « les catégories populaires qui ont voté non » au référendum sur l'Europe se demandaient « si la nation va se diluer dans l'Europe ».

 Sur son « blog citoyen, socialiste et républicain pour 2007 » http://sr07.unblog.fr , dans un autre article publié hier sous le titre « Des censeurs en plein contre sens historique », Xavier Dumoulin rabroue ceux qui, à la gauche de la gauche, ont critiqué les propos de Ségolène Royal. II rappelle le contexte historique qui prévalait lors de la création de notre hymne national.

 Marseillaise, élan national et poussée révolutionnaire en 1792

 « Misère d'une politique de l'invective à la  gauche de la gauche ! Nos prétendus esprits révolutionnaires éclairés vont raillant Ségolène Royal à propos des symboles de la France républicaine. Ils ont tout simplement oublié les références de notre histoire nationale.

 Le premier dit préférer la musique aux paroles de La Marseillaise qu'il conviendrait donc de modifier. Et d'évoquer les paroles sanguinaires! Il prêche ainsi pour le révisionnisme historique en toute sincérité. L'idée, chère à Albert Soboul, d'un Peuple révolutionnaire portant un élan national lui est tout à fait étrangère. Lisons plutôt le grand historien.

 "Le 26 avril, à Strasbourg, Rouget de Lisle avait lancé son Chant de guerre pour l'armée du Rhin, dont l'ardeur, à la fois nationale et révolutionnaire ne fait aucun doute : dans l'esprit de celui qui l'écrivit, comme de ceux qui le chantèrent, révolution et nation ne se distinguaient pas. Les tyrans et les vils despotes qui méditent de rendre la France à l'antique esclavage sont dénoncés, mais aussi l'aristocratie, les émigrés, cette horde d'esclaves, de traîtres, ces parricides, ces complices de Bouillé. La patrie dont l'amour sacré est exalté, à la défense de qui l'on appelle ("Entendez-vous dans les campagnes mugir ces féroces soldats…"), c'est celle qui, depuis 1789 s'est faite contre l'aristocratie et la féodalité.

 On ne saurait séparer ce qui devint bientôt l'Hymne des Marseillais de son contexte historique : la crise du printemps 1792. Elan national et poussée révolutionnaire furent inséparables ; un conflit de classes sous-tendait et exacerbait le patriotisme. Les aristocrates opposaient le roi à la nation qu'ils méprisaient, ceux de l'intérieur attendaient l'envahisseur avec impatience, les émigrés combattaient dans les rangs ennemis…" (Histoire de la révolution française de la bastille à la gironde,  p 286, Albert Soboul, idées - Gallimard, 1974)

 Pauvres esprits asphyxiés par l'air du temps et prêts à liquider tous les symboles républicains ! Quel manque de perspective ! Quel contre sens historique! Il ne faudrait pas traiter les paroles de La Marseillaise comme du transgénique. Qui disait que seule la vérité est révolutionnaire ? Quand nous aurons le temps nous parlerons du drapeau bleu-blanc-rouge qui semble donner des boutons à nos censeurs. Avant de railler, mieux vaudrait ne pas dérailler ».

Révolution et nation, aujourd’hui comme hier

 En fait, un vieux clivage revient à la surface. Il réapparaît clairement dans les déclarations du candidat de la Ligue communiste révolutionnaire (Le Monde.fr, ce jour)

 « Olivier Besancenot estime que les socialistes risquent de perdre les élections en mettant l'accent sur les questions nationales au détriment des questions sociales. Si la gauche essaye de créer l'espoir sur le drapeau bleu-blanc-rouge alors que les questions sociales sont là, je pense qu'elle va perdre les élections", a-t-il ajouté. "J'invite le Parti socialiste à retrouver la raison. Une élection à gauche, ça se gagne sur les questions sociales", a-t-il estimé ».

 La gauche républicaine considère que la question sociale et la question nationale sont une seule et même question. Ségolène Royal a raison de lier les deux. Contrairement à ce qu’affirme le candidat de la LCR, c’est la condition de la reconquête de la confiance entre la gauche et le peuple français.

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