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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

La démarche de Ségolène Royal fait bouger les lignes politiques traditionnelles

 

Une offensive stratégique d’ouverture bien réfléchie

 Hier, j’insistais sur le fait que l’électorat de Bayrou est volatil et n’appartient pas à l’ex-candidat de la future ex-UDF (Bayrou est le spécialiste des changements de nom de parti). Ce sont des électeurs (dont les motivations sont fort diverses) que Ségolène Royal doit conquérir pour gagner le 6 mai.

 Le mode de scrutin, à deux tours, le veut ainsi. Chaque citoyen est placé devant un choix : Sarkozy ou Royal. Pour élire le chef de l’Etat, mais aussi pour jeter les fondements de la future majorité présidentielle qui, aussitôt en place, va se battre pour obtenir une majorité parlementaire afin de pouvoir gouverner le pays pendant cinq ans.

 Aucun des deux finalistes, l’un de droite, l’autre de gauche, n’a une majorité avec les voix qui se sont portées sur lui et les candidats qui se sont désistés en sa faveur. Sarkozy totalise 33,5% et Royal 36%.

 Sachant que les abstentionnistes du premier tour étaient peu nombreux (15%), il reste à piocher dans les 30,5% des quatre candidats qui n’ont pas annoncé la couleur (Bayrou, Le Pen, Nihous, Schivardi).

 La gauche de gouvernement est à 30,5%, ce qui n’est pas suffisant pour prétendre diriger le pays. Il en est de même pour la droite (33,5%). Celle-ci a préparé le terrain avant le premier tour afin de réduire le poids de l’extrême droite. Sarkozy peut compter sur la majorité des voix Le Pen, mais cela ne lui sera pas suffisant pour être élu, car ce qu’il va chercher du côté de l’extrême droite, il risque de le perdre du côté centriste. C’est pourquoi il se tourne vers les militants et les cadres de l’UDF et cherche à les désolidariser de leur leader, celui-ci étant irrécupérable.

 La façon dont les 18,5% de voix Bayrou vont se répartir entre la droite et la gauche est, donc, l’enjeu principal de ce second tour.

 Ségolène Royal a pris l’initiative d’un débat public avec François Bayrou. Ayant constaté les nombreux points de convergence entre les principaux thèmes développés dans le pacte présidentiel et les propos du candidat de l’UDF d’une part et, compte tenu des critiques virulentes portées par Bayrou envers Sarkozy pendant la campagne électorale d’autre part, elle a décidé de mener l’offensive avec audace et détermination.

 L’enjeu est double, vers les électeurs et vers les dirigeants de l’UDF, qu’elle oblige à se responsabiliser. Ils ont l’opportunité de prendre place dans une nouvelle configuration politique qui aurait le grand mérite de sortir la France et l’Europe des ornières dans lesquelles elles s’enlisent. A eux de se déterminer.

 Mais l’important est que le débat ait lieu, permettant aux Français de se faire une opinion de ce qui sépare et rapproche les projets Royal et Bayrou. C’est la candidate de la gauche qui en tirera les bénéfices, quelle que soit la décision de Bayrou et de ses proches. Car la cible de l’opération n’est autre que le candidat de la droite qui, par contraste, apparaîtra isolé et incapable de débattre et de rassembler.

 C’est la qualification de Ségolène Royal (elle-même due à la qualité et à la solidité de son pacte présidentiel) et le rassemblement des forces de gauche, opéré dès dimanche soir, qui rendent possible cette stratégie du débat public avec Bayrou.

 Le PS et les autres partis de gauche auraient tout à craindre de cette opération si elle n’était pas effectuée en position de force par la candidate, aussi brillante qu’efficace. Elle a bien pris soin de préciser que cette discussion se fera sur la base du pacte présidentiel, car elle tient à rappeler à Bayrou qu’il n’est pas qualifié pour la finale.

 Ne nous y trompons pas : si Ségolène Royal réussit à être élue le 6 mai, elle sera en position de force pour la suite des opérations et, si Bayrou et ses amis ne prennent pas la main tendue par la candidate de la gauche, ils risquent fort d’être laminés par une vague de fond en plein mois de juin !

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L
Les électorats de François Bayrou :<br /> http://politique.hautetfort.com/archive/2007/04/25/electorat-bayrou.html<br />  
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B
Chevènement invitera les siens a venir près de lui à l\\\'intérieur du P.S, sinon, que devient le MRC ?
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