Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Une gauche réaliste qui se bat pour une alternative Quelle influence aura ce débat sur le vote dimanche ? Bien malin qui pourrait le dire. Sarkozy a de l’avance, selon les sondages. Une remontée in extremis de Ségolène Royal est-elle possible ? En tout cas, la gauche est en train de reprendre vie et de susciter l’espoir en France et dans d’autres pays d’Europe, qui suivent attentivement nos débats. Certes, la candidate de la gauche n’est pas parvenue à définir clairement le projet alternatif à la politique néo-libérale portée par le candidat de la droite. Mais elle a montré sa volonté de ne rien lâcher sur les valeurs et les principes d’une politique républicaine. Cette attitude peut lui valoir l’adhésion de citoyens inquiets devant l’aggravation des inégalités sociales. Le choix de François Bayrou peut aussi avoir de l’importance. On sait qu’il ne votera pas Sarkozy. Ira-t-il plus loin, comme l’ont fait de jeunes centristes qui ont voté pour lui le 22 avril. Voici l’appel qu’ils lancent : « Sarkozy, un danger pour notre société » « Au 1er tour de l’élection présidentielle, nous avons voté François BAYROU, parce que nous sommes attachés à un ensemble de valeurs essentielles pour la France et notre société. Ces valeurs sont aujourd’hui menacées par un projet : celui du candidat de l’UMP. La France de Nicolas SARKOZY, c’est : - une France de la conflictualité entre le pouvoir et la jeunesse, - une France égoïste, du triomphe de l’argent contre les valeurs humaines, de partage et de fraternité, - une France de la concentration des pouvoirs médiatiques, financiers et politiques dans les mains d’un seul clan, - une France de l’inégalité par des politiques fiscales favorables aux seuls pouvoirs financiers, - une France qui oublie son système social de solidarité nationale hérité de la Libération, - une France qui encourage les communautés contre l’unité nécessaire de notre société, Nicolas SARKOZY porte un projet inquiétant pour la France, pour tous ceux qui sont attachés à une société apaisée. Nous voulons réaffirmer solennellement que l’Homme est libre de s’élever par son éducation. Il n’est pas déterminé, ni par ses gènes, ni par son pouvoir financier. Nous jeunes centristes, électeurs de François BAYROU, appelons tous les français à se mobiliser ! Ensemble refusons cette France là ! Dimanche 6 mai : Prenons nos responsabilités ! Faisons barrage au candidat de l’UMP ! » (Appel lancé par des jeunes centristes de : Paris 18ème, Paris 20ème, Université du Mirail Toulouse, Paul Valery Montpellier, Robert Schuman Strasbourg, Université Michel de Montaigne Bordeaux, Charles-de-Gaulle Lille, Mendès France Grenoble, …) Autres signes de temps nouveaux : les éditorialistes de grands quotidiens (Le Monde, Libération) ont pris position ce jour, à l’issue du débat télévisé, en faveur de Ségolène Royal. Laurent Joffrin dans www.liberation.fr signe l’éditorial sous le titre « Légitime » : « Nicolas Sarkozy n'a pas perdu. Mais Ségolène Royal a gagné. Pourquoi un jugement aussi lapidaire ? Parce que dans ce débat fait de passion froide et de retenue agressive, la candidate socialiste l'a emporté sur un point essentiel : la légitimité. Nantie de 26 % des voix au premier tour presque autant que Mitterrand en 1981 et de sondages innombrables qui la placent juste derrière Nicolas Sarkozy c'est-à-dire, tout de même, avec la moitié de la France pour soutien, elle a démontré ce dont l'opinion a un moment douté : elle est parfaitement capable d'être présidente de la République. Au moins autant, en tout cas, que Sarkozy, qu'elle a malmené pendant plus de deux heures, lui dont on disait qu'il n'en ferait qu'une bouchée. Pugnace, précise, dure à la repartie en dépit de quelques maladresses et d'un sens abusif de l'exemple simple, elle a souvent bousculé le favori de la compétition. Sarkozy fut-il mauvais ? Certes non, au contraire. Mais avec toute sa volonté, sa préparation et l'avantage que donnent les 31 % réunis au premier tour, le leader impérial de la droite n'a pas dominé sa rivale. Que doit-elle encore prouver ? Du coup, le débat de fond a repris ses droits. Les deux protagonistes en ont donné une version limpide. Un libéralisme à la française pour l'un, un socialisme à l'européenne pour l'autre. Une adaptation de la France à la mondialisation d'un côté, enrobée dans un volontarisme trompeur, un refus de la normalisation de l'autre, enveloppé dans un réalisme de bon aloi. En principe, le choix devrait être simple pour un peuple qui n'aime pas courber la tête devant la force des marchés. Mais n'oublions pas qu'en politique les circonstances gouvernent. Nicolas Sarkozy n'a pas vraiment perdu. Il peut donc espérer conserver son avantage. C'était son seul souhait dans cette épreuve. A l'entrée de la dernière ligne droite, il garde la corde. Un seul problème pour lui : Ségolène Royal a commencé hier soir à refaire son retard ». Quant à Jean-Marie Colombani, il écrit dans www.lemonde.fr sous le titre « Deux France » l’éditorial daté du 4 mai, qu’il conclut ainsi : « Ségolène Royal a esquissé un "désir" de changement, tracé une perspective. Sa défaite, surtout si elle était lourde, plongerait inévitablement le PS dans les règlements de comptes, le retour en force de tous les archaïsmes et de toutes les utopies négatives. Sa victoire lui donnerait l'autorité pour engager ce travail de réinvention indispensable. C'est un pari. Pour le pays, il mérite d'être tenté ». Pour sa part, Jean-Pierre Chevènement a exprimé son point de vue ce soir (dépêche AFP à lire sur www.chevenement.fr ) « Ségolène Royal a montré la pugnacité de sa personnalité » Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), a estimé jeudi que lors du débat avec Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal avait montré «la pugnacité et le volontarisme de sa personnalité».
«Face à un adversaire qui s'était préparé depuis des années à une telle confrontation, Ségolène Royal a montré la pugnacité et le volontarisme de sa personnalité», a assuré M. Chevènement dans une déclaration à l'AFP. Il a estimé que la candidate socialiste «a su trouver des accents vrais et faire partager son émotion sur des questions de société dans lesquelles elle est de toute évidence davantage impliquée».
«Le débat entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy a montré l'opposition entre deux visions du monde, l'une essentiellement humaniste, l'autre pratique, mais n'évitant pas une certaine confusion, par exemple sur les questions énergétiques ou sur le problème des retraites», a ajouté le fondateur du MRC.