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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

La non participation des députés PS au Congrès est un soutien à Sarkozy


Le PS est face à ses contradictions sur l’Europe

 

Jean-Marc Ayrault a fait savoir, lors d’une conférence de presse ce jour à l’Assemblée nationale, que les députés PS ne se déplaceront pas à Versailles le 4 février à l’invitation du président de la République. Ce compromis boiteux, qui est censé préserver l’unité du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, ne trompera personne.

 

Tout en affirmant leur préférence formelle pour la voie référendaire, ils laisseront ainsi le président Sarkozy obtenir la majorité requise (3/5) des parlementaires présents le 4 février pour adopter la révision constitutionnelle, préalable obligé à la ratification du traité de Lisbonne par la voie parlementaire.

Cela correspond à la volonté de la majorité des dirigeants du PS de ratifier sans risque, c’est-à-dire sans le peuple français, et le plus vite possible, comme le souhaitent les autres partis socialistes, ou sociaux-démocrates, européens. Cet épisode peu glorieux va ternir un peu plus l’image du PS et menacer le rassemblement nécessaire de la gauche aux élections de mars prochain.

En fait, le PS est placé devant ses contradictions. La plus importante concerne l’Europe. Le 23 décembre 2003, à l’issue d’une rencontre MRC-PS à Laval, j’avais évoqué la question européenne en ces termes (voir, sur ce blog, catégorie « Rencontres 53 avec partis de gauche », l’article paru le 25 juillet 2006 relatant cette rencontre) :

« Le MRC 53 confirmait sa volonté de prendre part à la re-fondation de la gauche sur des bases républicaines, en tenant compte des aspirations populaires. Il insistait sur l'enjeu européen, qui avait été écarté du débat présidentiel, et qui ne manquerait pas d'apparaître à l'occasion du projet de "Constitution" européenne, suscitant des clivages de fond au sein du PS et de la gauche ».

La contradiction est évidente. Une politique de gauche en France est impossible sans affronter l’orientation néolibérale de la Commission européenne et de la plupart des institutions de Bruxelles.

Depuis 1983, le PS s’est laissé entraîner dans une perspective européenne et libérale, qui a servi de dérivatif à l’abandon des orientations socialistes et l’a éloigné des milieux populaires. Il n’a pas su fermer la « parenthèse libérale », selon la formule du premier secrétaire de l’époque, Lionel Jospin.

Après le choc du 21 avril 2002,  la réflexion politique n’a pas été conduite sur le bilan de l’action gouvernementale, notamment sur les choix de la fin de mandature 2000-2002. Les débats internes n’ont pas porté sur l’essentiel, ce qui explique l’impréparation de la candidate et du parti socialiste lors de la campagne présidentielle en 2007.

Le vote du 29 mai 2005 aurait dû obliger les socialistes à se remettre en question. Certains l’ont fait, mais ils sont minoritaires et il n’est pas certain qu’ils soient allés au bout de la réflexion qui les conduirait à proposer la réorientation de la politique européenne. La majorité des dirigeants n’ont pas pris en compte le sens du vote des Français le 29 mai et continuent de penser comme avant.

La gauche nouvelle devra lever ces contradictions, bâtir un projet cohérent incluant la réorientation de la construction européenne afin de se donner les moyens d’une politique sociale et démocratique pour notre pays.

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