Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
Entre Hamon et Mélenchon, la gauche va choisir
L’émission « A vous de juger » sur France 2 ce soir a mis en évidence le porte-parole du PS, Benoît Hamon, qui a judicieusement choisi le mot « épreuve » pour parler de ce que nous allons vivre en 2009. La crise économique et sociale va déboucher sur une crise politique inéluctable, a-t-il précisé. Il a raison.
C’est pourquoi il est si important et urgent que la gauche se mette en ordre de marche et se rassemble autour de propositions anti-crise. Encore faut-il qu’elle fasse une bonne analyse de ce qu’est la crise. Benoît Hamon, lors du congrès du PS, a montré une vraie rupture avec les discours habituels des socialistes. Il s’est exprimé, le 4 décembre, à l’invitation du MRC lors de la Réunion publique du MRC avec Jean-Pierre Chevènement et Benoît Hamon : Face à la crise, que faire ?
Avant le congrès du PS, il s’est produit un évènement le 7 novembre, lendemain du vote des adhérents sur les motions, c’est-à-dire les textes d’orientation. Alors que la motion Hamon venait de frapper un grand coup (près de 19% des voix), les signataires de cette motion rassemblés autour de Jean-Luc Mélenchon décidaient de créer le parti de gauche (PG).
J’ai présenté sur ce blog la démarche de ces militants (voir Mélenchon jette les bases d'un nouveau parti de gauche à l'allemande - 8 novembre 2008).
Il est évident que ce nouveau parti cherche à se construire en recrutant des adhérents dans les autres partis de gauche. Parmi les militants du MRC, certains m’ont interrogé sur les convergences possibles entre le PG et le MRC. Voici ce que j’ai répondu.
Mélenchon et Chevènement sont sur deux lignes stratégiques et ont une approche très différente de la politique.
- Le premier pense qu’il n’y a plus rien à attendre du PS, car il a trop dérivé. Il faut donc créer un parti à sa gauche, qui va entrer en concurrence avec lui, avec l’objectif de prendre le dessus, dans une optique à dominante proportionnelle, ce qui implique une 6ème République parlementaire.
- Le second veut refonder l’ensemble de la gauche dans un grand parti ou une fédération de partis, dans le but de désigner sur une base large le futur candidat à l’élection présidentielle. Sinon, la concurrence ne permettra jamais de gagner, dans une optique de maintien des institutions actuelles.
Leur approche est différente. L’un est un tribun socialiste révolutionnaire. L’autre est un républicain de gauche qui fait avancer les dossiers en les gérant et en jouant sur les rapports de force.
L’un vise la conquête de l’appareil communiste, l’autre l’appareil socialiste tout en espérant rassembler les républicains des deux rives.
J’ai parlé récemment à Mélenchon à Laval. Il m’a immédiatement parlé de ses différences avec Chevènement. Il se positionne en rupture critique vis-à-vis du PS, de l’Europe et du système.
Quant à notre président, je crois que son élection au Sénat (contre le PS et l’UMP) lui a donné une nouvelle motivation pour jouer lui-même la carte de la présidentielle en 2012, en tant que recours républicain de gauche, à la suite d’une crise politique grave à droite et à gauche, en étant au bon endroit au bon moment, au cœur de la République.
Une bibliographie pour mieux comprendre la crise
Comprendre le monde :
Défis républicains, Jean-Pierre Chevènement, Fayard, 2004
Après l'Empire, Emmanuel Todd, Gallimard, 2002
Face à l'hyperpuissance, Hubert Vedrine, Fayard, 2003
Multilatéralisme: une réforme possible, Hubert Vedrine, Fondation Jean Jaurès, 2004
Continuer l'Histoire, Hubert Védrine (avec Adrien Abecassis et Mohamed Bouabdallah), Fayard, 2007
Un détournement, Nicolas Sarkozy et la politique de civilisation, Sami Naïr, Gallimard 2008
L’Empire face à la diversité, Sami Naïr, éditions Hachette, 2004
Actes des colloques de la Fondation Res Publica, présidée par Jean-Pierre Chevènement :
Mondialisation régulée des échanges et préférence européenne, novembre 2005
Crises financières à répétition: quelles explications ? Quelles réponses ?, octobre 2007
Où va la société américaine ?, décembre 2006
La crise, sa nature, ses effets :
L'avenir du capitalisme, Jean-Luc Gréau, Gallimard, 2004
La trahison des économistes, Jean-Luc Gréau, Gallimard, 2008
Les économistes contre la démocratie : Pouvoir, mondialisation et démocratie, Jacques Sapir, Albin Michel, 2002
La fin de l’eurolibéralisme, Jacques Sapir, Le Seuil, 2006
La grande désillusion, Joseph Stieglitz, Poche, 2002
L'Europe et la crise :
La faute de M. Monnet, Jean-Pierre Chevènement, Fayard, L'idée républicaine, 2006
En finir avec l'eurolibéralisme, Mémoire des luttes et Utopie critique, Mille et Une Nuits, 2008
Quelques réflexions sur la gauche, Sami Naïr : Intervention à l'université d'été du MRC de Belfort, septembre 2008
Vous pouvez également retrouver sur le blog de Jean-Pierre Chevènement les dossiers : europe, mondialisation, délocalisations, protectionnisme, états-unis, politique industrielle, traité de lisbonne.
Les livres de Jean-Pierre Chevènement peuvent être achetés dans sa boutique en ligne.
Cet article est le 88ème paru sur ce blog dans la catégorie. Gauche France 2007-08
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