Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Décision dangereuse pour la sécurité de la France
Depuis trente ans, l'une des choses les plus précieuses qui existait en France était le consensus sur les questions de défense entre la droite et la gauche (PS). Ce consensus est aujourd'hui sérieusement mis à mal par la décision du président Nicolas Sarkozy de "reprendre toute sa place" au sein de l'Otan. Aucune urgence ne justifiait cette décision - dont les conséquences pratiques sont, somme toute, limitées. Il faut y voir essentiellement un choix idéologique, qui n'est pas condamnable en soi, de réintégrer ce que le président de la République appelle "la famille occidentale". Mais l'avions-nous jamais quittée, cette famille ?
Depuis la fin des années 70, puis l'élection de François Mitterrand à l'Elysée, la droite et la gauche de gouvernement s'entendaient sur une forme de consensus autour des affaires de défense et des grands choix de politique étrangère. C'était une force considérable pour le chef de l'Etat, de quelque bord qu'il soit. C'était aussi, et peut-être même surtout, un grand atout pour les militaires qui savaient que pour l'essentiel la nation les soutenait, que leurs actions ne feraient pas l'objet de polémiques électorales et qu'une alternance ne mettrait pas en cause les grands choix de défense.
La question n'est pas de savoir si, en pratique, la décision du retour dans l'Otan est fondée : c'est un dossier éminemment complexe et technique - que nous nous sommes efforcés d'éclairer par ailleurs, en plaidant pour une approche pragmatique, celle du rapport coût/gains.
Mais dans le coût de ce retour, comment oublier le coût politique ? C'est-à-dire la profonde division des partis sur cette question. Le consensus est, au mieux, fissuré. La droite a été priée de rentrer dans le rang et de faire taire les critiques en son sein (Villepin, Juppé). Le PS et le MoDem, qui n'appartiennent pas historiquement à des courants farouchement anti-atlantistes, s'y opposent, comme l'extrême droite et l'extrême gauche.
Le risque, c'est que demain, la légitimité des opérations militaires françaises soient contestée par une partie de l'opinion, parce qu'elles seront alors vues comme la conséquence (ou le prix à payer) du retour de la France dans l'Otan. Une partie des Français estimera alors que l'armée française ne mène pas la guerre de la France, mais qu'elle agit pour le compte d'une coalition dominée par Washington. Ce jour-là, les militaires français (qui auront certes obtenus quelques postes d'influence et parleront un fluent english) risquent de se sentir bien seuls, coupés d'une partie importante de leur concitoyens.
Dès le 16 février, Jean-Pierre Chevènement demande un vote du Parlement sur le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN
Jean-Pierre Chevènement a demandé lundi un vote du Parlement sur le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN, qui doit être officialisé les 3 et 4 avril au sommet du 60e anniversaire de l'OTAN à Strasbourg et Kehl.
"Le Parlement doit se prononcer. Ça, c'est la moindre des choses", a déclaré le sénateur du Territoire de Belfort sur RTL, ajoutant que ce vote était "incontournable".
Il a rappelé que le retour de la France dans le commandement intégré "est une inflexion majeure de la politique qui avait été décidée par le général de Gaulle en 1966 (...) pour éviter que la France ne soit entraînée dans des guerres qui ne soient pas les siennes". Or, a-t-il estimé, le retour de la France dans le commandement intégré est une décision "dangereuse pour la sécurité de la France".
"Je ne vais pas jusqu'à exiger un référendum comme l'a fait M. (François) Bayrou, mais enfin, ça le mériterait peut-être", a dit M. Chevènement, qui a demandé "un peu de logique", à l'heure où l'on demande un vote du Parlement "pour la moindre petite opération extérieure"
Un colloque aura lieu lundi 30 mars 2009 à 18h à l’Assemblée Nationale (voir, à ce sujet Colloque de la Fondation Res Publica : Sécurité européenne : OTAN, OSCE, Pacte de Sécurité).
A lire dans la presse quelques articles que j’ai sélectionnés :
La France et l'OTAN, la messe atlantiste est dite, par Laurent Zecchini (Le Monde, 10 mars)
Le retour dans le bercail atlantique est inopportun et inefficace (Le Monde, Louis Gautier, 20 février)
Pourquoi il faut s'opposer à une France atlantiste, par Hubert Védrine (Le Monde, 5 mars)
OTAN, il faut agir ! (Marianne, Laurent Pinsolle, 15 mars).
En Mayenne, avec ses amis de Debout La République, Philippe Serre (06.07.12.13.55) a créé le Comité Mayennais contre le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN.
Face à la décision du Président Sarkozy de rejoindre le commandement intégré de l'OTAN, des mayennais viennent de constituer une Comité de citoyens décidés à s'opposer à ce projet que le gouvernement entend faire adopter en engageant sa responsabilité afin d'empêcher l'expression des parlementaires de sa majorité en désaccord avec lui sur ce point.
Le Général de Gaulle avait décidé le retrait de la France du commandement militaire intégré de l'OTAN le 7 mars 1966. Depuis plus de 40 ans, la France a pu ainsi mettre en oeuvre une politique étrangère indépendante, fondée sur la paix et la coopération entre les peuples. Dans la même ligne, Jacques Chirac a ainsi refusé l'engagement de l'armée française en Irak, en février 2003.
La décision de M. Sarkozy constitue une très inquiétante rupture avec la politique étrangère française. Elle est la porte ouverte à des aventures militaires. Elle est contraire à l'aspiration des français. Le Comité demande l'organisation d'un référendum.
Cet article est le 9ème paru sur ce blog dans la catégorie Justice Police Défense.