Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Quelle évaluation du chômage est plus près de la réalité ? Dans l’article paru le 10 janvier sur ce blog, le collectif « les autres chiffres du chômage » (ACDC) donnait sa version chiffrée du chômage. Fin janvier, la décision du gouvernement de reporter la publication des chiffres consolidés du chômage en 2006 a suscité une polémique. François Chérèque, pour la CFDT, s’est exprimé au cours de l’émission « Le franc-parler » sur France-Inter (voir, ci-après, l’article du Nouvel Observateur). Par ailleurs, la CGT va publier dans « Analyse et Documents économiques » un document réalisé à partir des statistiques officielles (INSEE, DARES, notamment). J’en ai eu connaissance par l’intermédiaire d’un membre de la commission « monde du travail » du MRC. La CFDT doute de la véracité des chiffres du chômage Sous ce titre, on pouvait lire dans « nouvelobs.com », le 30 janvier, le texte suivant : François Chérèque demande au gouvernement de publier rapidement les chiffres consolidés de l'INSEE. Selon lui, il y a "trois millions et demi" de sans-emploi. A la veille de la publication officielle des chiffres du chômage pour le mois de décembre, le secrétaire général de la CFDT a dénoncé lundi "deux problèmes" liés à ces statistiques. Selon la CGT, il y aurait 5 millions de personnes privées d’emploi Le chômage : quelle évaluation pour mieux rendre compte de la réalité ? L’évolution du chômage constitue un enjeu majeur à la fois pour les salariés en activité et pour les privés d’emploi. En effet, les statistiques du chômage font souvent l’objet d’opérations médiatiques qui en sous-estiment fortement la réalité. Pour mieux rendre compte de la réalité du chômage, le « Secteur économique » puis les « Activités économiques » de la CGT élaborent depuis plusieurs années, à partir des statistiques publiques, une série d’indicateurs qui sont régulièrement publiés dans nos publications et notamment dans la revue Analyses et documents économiques. Reprenant les travaux antérieurs et s’appuyant sur l’expérience acquise et les échanges avec experts, chercheurs et syndicalistes CGT, la présente note a pour objet de contribuer aux réflexions engagées dans le cadre du groupe de travail mis en place par la Commission exécutive, suite aux décisions du dernier Congrès confédéral. Nous nous appuyons sur des statistiques publiques car nous considérons que la préservation et l’amélioration du système public de statistiques est un enjeu important pour le mouvement social et pour les salariés de ce secteur. D’une définition médiatisée à une approche de la réalité du chômage Le chiffre du chômage (et le taux de chômage) annoncé tous les mois et largement commenté et médiatisé n’exprime en fait qu’un peu plus de la moitié du nombre de privés d’emploi, soit au moins cinq millions de personnes à la fin de 2005. Seule une partie des privés d’emploi est présentée dans les statistiques de l’ANPE. Le reste n’y figure pas. Chômage enregistré L’ANPE regroupe les « demandeurs d’emploi » en huit catégories. Parmi ceux-ci il y en a qui ne sont pas à proprement parler privés d’emploi (ce sont les demandeurs d’emploi dits de « catégories 4 et 5 »)[1]. Tel n’est pas le cas des autres catégories (catégories 1, 2, 3, 6, 7 et 8). L’ensemble de ces six catégories représente ce qu’on peut appeler « chômage enregistré à l’ANPE », soit 3,7 millions de personnes à la fin de 2005. Chômage annoncé Le chiffre le plus souvent mis en avant par le gouvernement et les médias est plus faible : ce sont les personnes sans emploi, immédiatement disponibles, tenues d’accomplir des « actes positifs de recherche d’emploi, et recherchant un emploi à durée indéterminée et à temps plein ». Ce sont les « Demandes d’emploi en fin de mois de catégorie 1 » (DEFM1). Ce « chômage annoncé » représente 2,3 millions de personnes à la fin de 2005. Non seulement ce chiffre est le plus faible mais il décroît car il est affecté par de nombreuses mesures gouvernementales et administratives (dispenses de recherche d’emploi, incitation à rechercher des CDD ou des temps partiels, radiations, faible incitation à se présenter aux contrôles…). Chômage non enregistré En plus de ces catégories, il existe d’autres catégories de privés d’emploi qui ne sont nullement enregistrées en tant que tels. On peut estimer leur nombre à plus de 1, 2 millions de personnes fin 2005. Il s’agit : - des « dispensés de recherche d’emploi » : 400 000 - des RMIstes non inscrits à l’ANPE : plus de 700 000 - des préretraités [2] : 125 000[3] Eléments de réponse à quelques questions 1) Où se situe le « chômage au sens du bureau international du travail (BIT) » ? Le « chômage réel », tel que nous l’avons défini, a été reconstitué en utilisant des sources administratives. Le chômage « BIT » est calculé selon une méthodologie différente : il se déduit d’un ensemble de questions posées lors de l’enquête emploi de l’Insee. Ne sont comptées ici que les personnes : - sans travail (au sens du BIT) - immédiatement disponibles pour travailler - et à la recherche effective d’un emploi. Fin 2005, avec cette définition restrictive du chômage, il y avait 2 622 000 « chômeurs BIT » soit 9,6% de la population active. 2) Combien de chômeurs sont-ils indemnisés ? La réponse dépend de la définition de l’indemnisation et de l’organisme prestataire. Si on limite le champ d’indemnisation à l’UNEDIC, le nombre de chômeurs indemnisés est de 2 517 000. On peut aussi élargir le champ d’indemnisation, c’est-à-dire tenir compte des indemnisations effectuées par des organismes autres que l’UNEDIC. Dans ce cas, le calcul sera le suivant : - chômeurs indemnisé par l’UNEDIC : 2 517 000 - chômeurs ou privés d’emploi indemnisés par la CNAF ou la MSA (723 000) - les préretraités indemnisés par des dispositifs d’aide publique (126 000) Selon cette deuxième méthode, il y a 3 366 000 chômeurs ou privés d’emploi indemnisés fin 2005. Cela représente 67 % du chômage réel tel que nous l’avons défini. 3) N’avons-nous rien oublié ? Nous n’avons pas compté ici les personnes en « temps partiel contraint » ni le « chômage partiel ». Ces données s’intégreraient dans le calcul, plus vaste, du sous-emploi voire du « mal-emploi » (emploi précaire…) mais pas du chômage au sens strict. 4) Ces chiffres sont-ils rigoureux ? Il peut y avoir quelques doubles comptes (personnes qui figureraient dans plusieur s catégories) mais qui ne sauraient excéder quelques milliers. Il pourrait surtout y avoir des omissions (préretraités…). Le chiffre du chômage réel retracé ici est donc plutôt un minimum. En tout cas, tous les chiffres cités ici sont définis et référencés à une source statistique officielle. [1] Les personnes enregistrées en catégories 4 et 5 de l’ANPE ne sont pas considérées comme chômeuses car elles ne sont pas tenues d’effectuer des actes positifs de recherche d’emploi, soit parce qu’elles ont un emploi, et en recherchent un autre, soit parce qu’elles ne sont pas disponibles pour d’autres raisons (stage, longue maladie…). [2] Les préretraités sont bien des « privés d’emploi » même s’ils sont consentants et même s’ils se considèrent parfois plus comme retraités que comme chômeurs. Ils ont bien été privés de leur emploi et sont dans une situation analogue aux « dispensés de recherche d’emploi » qui sont incontestablement des chômeurs. Ils participent sans aucun doute au sous-emploi qui affecte l’économie nationale. [3] Il s’agit des préretraités indemnisés par des dispositifs de préretraites publiques. On n’a pas compté ici les préretraités ressortissant à d’autres dispositifs, pour lesquels nous ne connaissons pas d’outils statistiques.
"Normalement, fin janvier, on a les chiffres certifiés de l'année précédente", a expliqué François Chérèque, invité de l'émission "Le franc-parler" sur i>télé et France-Inter. "L'INSEE nous donne des chiffres et c'est comme ça que l'on fait les comparaisons d'une année sur l'autre."
"Il semble que le gouvernement ne veut pas donner ces chiffres consolidés et qu'il les reporte après les élections. Dans une période où l'on va parler du bilan du gouvernement, on ne peut pas être dans la suspicion sur les chiffres, on a besoin rapidement des chiffres comparables aux autres années", a-t-il ajouté.
Dispensés de recherche d'emplois
Il a poursuivi en expliquant "qu'au-delà des chiffres concrets qui sont donnés en comparaison avec les autres pays, il y a tous les salariés qui sont dispensés de recherche d'emplois", soit environ "415.000 salariés de plus de 57 ans indemnisés par l'UNEDIC" et "qui ne sont pas comptés dans les chômeurs".
"Une grande partie des gens qui ont le RMI" ne sont "pas comptés" à partir du moment où ils "ne sont pas inscrits à l'ANPE" dans "les recherches d'emplois", a expliqué François Chérèque.
"On sait très bien que le nombre de chômeurs est plus élevé", a conclu le secrétaire général de la CFDT, qui l'évalue à "trois millions et demi" d'individus.