Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
Le candidat du CAC 40 masque son libéralisme Dans son blog, le 13 février, Jean-Pierre Chevènement se fait pédagogue pour démontrer le talent d’illusionniste du candidat de la droite, quand celui-ci prétend relever la valeur travail alors que sa politique fiscale est toute entière au service des détenteurs de gros patrimoines. M. Sarkozy redécouvre « la plus-value » et met Marx au service des patrons
Notons d'abord que le candidat de l'UMP distingue soigneusement « la valeur travail » de la valeur du travail que les économistes appellent « salaire ». Il ne propose évidemment ni de relever le SMIC ni le niveau général des salaires. Jacques Chirac met en garde contre le libéralisme du candidat Sarkozy Ce soir, Jean-Pierre Chevènement a publié un nouvel article sur son blog, à propos des confidences du président de la République à Pierre Péan. Selon lui, la mise en garde de Jacques Chirac, est d'autant plus forte qu'elle doit être lue entre les lignes. « Je connais bien Nicolas Sarkozy, avec ses qualités - qui sont grandes - et avec ses défauts... Sarkozy est spontanément plus libéral que moi. Il existe aussi des différences d'approche, s'agissant notamment de la relation avec les Etats-Unis. Et puis il y a aussi la question du communautarisme... ». Le Président de la République parle d'expérience. Sa mise en garde doit être lue entre les lignes : elle n'en est que plus forte.
Bizarrement il propose de détaxer les heures supplémentaires pour que ceux qui travailleront plus puissent gagner plus. Cela coûte cher (4,6 milliards d'euros) mais ne donnera pas de travail à ceux qui n'en ont pas.
M. Sarkozy par ailleurs ne dit mot de la pression des pays à très bas salaires qui constitue la véritable cause de la dévalorisation du travail dans les pays socialement avancés. Rien sur les moyens d'enrayer les délocalisations, à la différence de Ségolène Royal qui évoque « une Europe qui protège et nous protège », l'inclusion de normes sociales et environnementales dans les règles de l'OMC et surtout une dynamisation de l'offre à l'échelle européenne par une politique de soutien à la croissance et à l'emploi et par des politiques communes notamment en matière industrielle.
M. Sarkozy croit tellement à « la valeur travail » qu'il propose de réserver aux détenteurs de gros patrimoines qui n'ont pas besoin de travailler l'essentiel de ses mesures fiscales :
-Suppression de fait de l'impôt sur les successions dans lequel Léon Blum voyait, dans A l'échelle humaine (1946), un des principaux leviers pour réduire les inégalités sociales, en abolissant le privilège des fortunes héréditaires.
-Bouclier fiscal à 50 % du revenu et exonérations de l'ISF (impôt sur la fortune) à hauteur de 50 000 euros, mesures qui signeraient la fin de ce dernier.
Tout cela est parfaitement cohérent : M. Sarkozy a lu Le Capital : il veut accroître la différence entre le travail effectué et le travail payé, ce que Marx (et Ricardo avant lui), appelait « la plus-value ». Il met Marx au service des patrons.
Quelques pages plus loin, Jacques Chirac ajoute : « Le libéralisme est lui aussi dangereux et conduira aux même excès [que le communisme]... Je suis convaincu que le libéralisme est voué au même échec que le communisme, et qu'il conduira aux mêmes excès. L'un comme l'autre sont des perversions de la pensée humaine ».
Le Président de la République n'a sans doute pas tort : l'actuelle « mondialisation libérale », avec les inégalités abyssales et les injustices criantes qu'elle nourrit, peut préparer les pires catastrophes. La « guerre des civilisations » peut conduire demain avec l'Iran ou après-demain avec la Chine, à des confrontations aussi mortelles que la première guerre mondiale qui sonna le glas de la première « mondialisation », celle que Suzanne Berger appelle « la mondialisation anglaise ».
Comment Jacques Chirac pourrait-il nous faire mieux entendre que Nicolas Sarkozy, par les temps qui courent, est un homme dangereux par les idées libérales qu'il professe et par son alignement spontané sur les Etats-Unis ?
A lire sur www.chevenement.fr
Eclipse Next 2019 - Hébergé par Overblog