Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Elie Arié, cardiologue, est un spécialiste des questions médicales qui a une vue générale et politique, très pertinente, sur les questions de santé et d’assurance-maladie. Proche de Jean-Pierre Chevènement, il est l’ancien secrétaire MRC à la santé.
Voici l’article publié sur www.liberation.fr aujourd’hui ("rebonds"), dans lequel il souligne le choix politique que représentent les franchises médicales.
« Les franchises médicales pèseront sur le budget des plus pauvres »
« Tout le monde sait que prévenir vaut mieux que guérir ; qu’on se porte mieux, et qu’on coûte moins cher à l’assurance maladie. Le principe de la prévention consiste à voir un médecin, même lorsqu’on se sent bien (comme les pédiatres voient des nourrissons en parfaite santé). Tous les pays développés facilitent au maximum l’accès au médecin de premier recours (habituellement, le généraliste) en supprimant tout ticket modérateur et toute avance de frais.
Les franchises médicales constitueront un frein majeur au développement de la prévention.
Mais cette logique impose quelques mesures complémentaires :
- la suppression du paiement à l’acte du généraliste, incompatible avec le financement de la prévention ;
- la suppression du libre accès au spécialiste ;
- le paiement des généralistes en fonction non seulement du nombre de patients qui l’ont choisi, mais aussi en fonction d’indicateurs de résultats (comme en Grande-Bretagne) ;
- le plafonnement du nombre d’actes annuel par généraliste ;
- l’obligation, pour ce dernier, de suivre une formation médicale continue validée ;
- et l’impossibilité de contourner le système en acceptant d’être moins bien remboursé.
C’est faute de les avoir instituées que l’ancien système du médecin référent de l’assurance maladie a été un échec. Le cliché du «malade qui réclame des examens» est consternant. Point n’est besoin d’avoir exercé, comme moi, la médecine pendant trente-deux ans pour connaître les efforts qu’il faut déployer pour convaincre un malade d’accepter un traitement à suivre régulièrement (50 % des hypertendus français ne le font pas), une hospitalisation, un arrêt de travail («à mon âge et avec la situation de mon entreprise, je préfère prendre le risque de mourir que de perdre mon emploi»).
Les franchises médicales, uniformes pour tous et appelées à augmenter en fonction du déficit de l’assurance-maladie, font des soins des plus pauvres (ou, si Martin Hirsch arrive à les en dispenser, des «moins pauvres des pauvres», comme aux Etats-Unis), la seule variable d’ajustement des comptes : on laissera les médecins prescrire ce qu’ils veulent, on laissera l’industrie pharmaceutique contrôler leur formation médicale continue et développer un marketing d’enfer pour pousser aux prescriptions inutiles.
Responsabiliser les responsables est électoralement plus risqué que de s’attaquer à des individus isolés et à faibles revenus. Mais, de grâce, qu’on cesse d’évoquer la «santé publique», totalement oubliée dans ce choix exclusivement politique ».
Voir aussi, sur ce blog, les articles parus le 17 juin et le 24 juillet signés du même auteur (catégorie "santé et sécurité sociale") ainsi que celui de Ladislas Polski (actuel responsable santé MRC) paru le 2 août dernier, sur le même sujet.
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