Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Les principes fondateurs progressivement abandonnés
Lors de la réunion du 8 octobre à Laval contre les franchises médicales, un tract était diffusé par ATTAC 53, rappelant l’histoire de la sécurité sociale et indiquant ses « propositions pour une véritable réforme de l’assurance maladie ».
ATTAC se prononce pour une refondation d’une assurance-maladie qui permette réellement un égal accès à des soins de haut niveau pour tous. Ce principe implique de renforcer le régime d’assurance-maladie obligatoire pour passer progressivement à une prise en charge à 100%.
ATTAC met en débat quatre propositions :
- Améliorer le financement de l’assurance-maladie par un meilleur partage du revenu national, plus favorable aux salariés,
- Passer d’un système de soins à un véritable système de santé publique,
- Mettre en place une nouvelle politique du médicament,
- Organiser les débats rassemblant tous les acteurs du système de santé.
Pour ATTAC, la sécurité sociale a été construite sur le principe de la solidarité : chacun cotise en fonction de ses revenus et est soigné en fonction de son état de santé. Il faut agir pour que la solidarité redevienne un principe essentiel, pour que des actions résolues soient engagées contre le chômage, premier facteur des déficits des comptes sociaux, et contre la liberté de circuler des capitaux, cause principale de la soumission des sociétés à la seule logique marchande.
Voici le texte complet concernant le rappel historique, qu’il est bon de se remettre en mémoire.
Sécurité sociale : un peu d’histoire…
En 1945, les forces de la résistance réclament le droit à la santé pour permettre à chaque individu d’accéder à tous les soins sans notion de rentabilité.
Ainsi fut imposée la Sécurité Sociale. Pour le patronat, la Sécu allait aider à la remise sur pied puis à la reproduction de la force de travail et à la relance de la consommation. Pour les forces populaires, les prestations de la sécurité sociale constituaient un salaire différé centralisé géré par les travailleurs eux-mêmes. L’objectif du projet de la résistance était une redistribution des revenus. Chacun cotisant selon ses moyens et se soignant selon ses besoins.
En 1960, furent créées les « conventions médicales » non imposées. On créait déjà deux catégories de médecine.
En 1967, la forte augmentation des dépenses de santé et l’apparition d’un volant de chômage menaient, après une campagne orchestrée sur les déficits, à la promulgation des « ORDONNANCES ». Elles accentuaient la hiérarchie sociale dans la consommation médicale. Ainsi, le remboursement de la plupart des produits pharmaceutiques diminue, passant de 80 à 75, voire 70%.
Il est créé un ticket modérateur dit « d’ordre public » qui fait qu’aucun organisme ne puisse couvrir la totalité de la participation aux frais laissée à la charge de l’assuré. Les organismes sont séparés et ne peuvent plus se couvrir réciproquement, ce qui achève de transformer la sécurité sociale en un système d’assurance. Enfin, les Conseils d’Administration sont désormais constitués pour moitié seulement de représentants des travailleurs qui ne sont plus élus mais nommés par les centrales syndicales.
En 1968, aux négociations de Grenelle, le patronat accorde 36% d’augmentation du salaire individuel, à condition qu’on ne remette pas en cause son contrôle du salaire collectif.
En 1974, est instaurée la compensation démographique. Les caisses ayant davantage d’actifs (régime général) devront compenser les caisses où il y a moins d’actifs (commerçants, artisans, paysans). La campagne d’intox sur le déficit mène de nombreuses mesures.
En 1977, certains médicaments et soins (kiné) sont moins remboursés.
En 1978, augmentation de 1% de la cotisation dite salariale.
En 1979, blocage des honoraires médicaux. La santé, la sécu, doivent devenir une affaire rentable !
En 1980, une nouvelle convention médicale est signée. Cette convention instaure le double secteur. Un premier secteur à honoraires fixés par le texte et un deuxième secteur à honoraires libres, dont une partie est remboursée. C’est l’affirmation d’une médecine à deux vitesses et la voie ouverte à la privatisation.
En 1983, création du forfait hospitalier de 3, 05 euros. Ce forfait évoluera de la façon suivante : 1991 : 7,62 euros ; 1996 : 10,67 euros ; 2004 : 13 euros ; 2005 : 14 euros ; 2006 : 15 euros ; 2007 : 16 euros).
En 2002, le ministre de la santé, Mattéi, impose son « plan hôpital 2007 » qui vise au démantèlement progressif du service public hospitalier au travers de l’introduction du droit privé au sein du public, de la précarisation des statuts des agents, de la mise en concurrence des services de soins et des hôpitaux entre eux.
En 2004, le gouvernement impose sa réforme de l’assurance maladie (Douste-Blazy) qui est une machine à dérembourser les assurés (augmentation du forfait hospitalier, franchise à 1 euro pour tout acte médical, obligation de passer par le médecin traitant pour aller chez le spécialiste sous peine de déremboursements…).
En 2005, signature d’une nouvelle convention médicale entre la sécu et les trois syndicats de médecins les plus libéraux (CSMF, SML, Alliance), qui entérine la réforme de 2004 et le transfert financier des malades vers les médecins spécialistes. Les laboratoires pharmaceutiques peuvent se frotter les mains, le gouvernement ne touchera pas à leurs profits. Les assureurs privés se préparent à faire main basse sur la sécurité sociale.
Des professionnels de santé et des citoyens se rassemblent au sein d’un collectif anti-convention et rédigent un manifeste « la contre-réforme du système de santé : un tissu de mensonge ».
En 2006, création du forfait de 18 euros pour tout acte médical supérieur à 91 euros.
En 2007, projet de création, dès le 1er janvier 2008, de franchises sur les soins : 0,50 euro par boîte de médicament et par acte paramédical, 2 euros par transport par ambulance, à la charge de l’assuré. L’abrogation de ce projet dépendra du rapport de forces créé par la mobilisation sociale à l’automne…