Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Réchauffement des relations franco-rwandaises
Après le film « Quelques jours en avril » diffusé le 22 février dernier (voir, sur ce blog, l’article paru le 11 février), Arte programme « Shooting dogs » lundi 14 avril à 21h.
Voici la présentation de ce film par Arte (http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broadcastingNum=853997,day=3,week=16,year=2008.html).
« Le quotidien d'une école de Kigali sous contrôle de l'ONU, alors que le génocide des Tutsi fait rage, en 1994. Une fiction poignante, tirée d'un fait réel.
Joe, jeune professeur britannique expatrié, encadre les élèves de l'école Technique Officielle de Kigali. Son tempérament jovial et sa générosité ont fait de lui la coqueluche de l'établissement, où il a noué des amitiés étroites. Il y a Marie, une collégienne tutsi qu'il soutient dans sa passion pour la course, François, un employé hutu, et surtout le prêtre Christopher, mentor et père de substitution dans cet exil temporaire.
Mais le 6 avril 1994, l'histoire du pays bascule : l'assassinat du président Juvénal Habyarimana marque le début du génocide programmé des Tutsi. La petite communauté du collège ne sera pas épargnée par la tragédie...
INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES : Des hommes confrontés à leurs limites.
Filmé dans la capitale rwandaise, sur les lieux mêmes des massacres, et projeté en janvier 2006 devant plus de deux mille spectateurs à Kigali, Shooting dogs est une oeuvre participant de la mémoire rwandaise. Le film réussit à concentrer dans le maigre espace où se retranchent les protagonistes les enjeux des événements de 1994 pour restituer ainsi l'horreur en marche et analyser les mécanismes terrifiants du génocide.
S'y trouve également dénoncé sans concession le rôle ambivalent des forces onusiennes, incapables d'enrayer la violence qui se déchaîne et résolues à ignorer ce qui se déroule sous leurs yeux. Mais, au travers des trajectoires intimes des personnages, émergent aussi des tiraillements existentiels.
Christopher et Joe, respectivement investis d'une mission auprès de Dieu et des hommes, se verront confrontés à leurs propres limites : mourir en restant auprès des victimes ou vivre en fuyant le pays ? La foi, qu'elle soit religieuse ou simplement humaniste, peut-elle encore quelque chose face à l'expression de la barbarie la plus sanguinaire ? Quel horizon humain s'ouvre pour celui qui a assisté à l'impensable ? Se défiant de tout trait moralisateur, le film tente de répondre à ces questions avec prudence et pudeur, mettant son intensité dramatique au service d'un témoignage bouleversant ».
Arte : « Retrouvez notre dossier Internet »
A propos du génocide, dont c’était l’anniversaire le 6 avril, le gouvernement français a montré sa volonté de rapprochement avec le Rwanda. Voici l’article paru le 9 avril dans Libération, sous la signature de Christophe Ayad
(Voir http://www.liberation.fr/actualite/monde/320160.FR.php).
« Paris s’incline devant les morts rwandais »
« Pour la première fois depuis le génocide de 1994 au Rwanda, un membre du gouvernement français a participé à une cérémonie commémorant le déclenchement, le 6 avril, de la tuerie ayant conduit à la mort de 800 000 Tutsis et opposants hutus. Lors d’une cérémonie organisée lundi par l’association de rescapés Ibuka devant le mur de la Paix, à Paris, la secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme, Rama Yade, a regretté les «faiblesses» et les «erreurs» de la France et de la communauté internationale au Rwanda. Elle reprend ainsi l’expression utilisée par Nicolas Sarkozy lors du sommet Europe-Afrique de Lisbonne, en décembre. Bernard Kouchner, qui avait effectué un court voyage à Kigali fin janvier, a fait déposer une gerbe en son nom, le même jour, à l’occasion d’une autre cérémonie à Paris.
Torts. Ces gestes s’inscrivent dans une série de mesures visant à renouer les liens avec le Rwanda, qui a rompu toute relation diplomatique avec la France en décembre 2006, à la suite de l’émission de mandats d’arrêts par le juge Bruguière visant le proche entourage du président Paul Kagame, pour son implication présumée dans l’attentat du 6 avril 1994. Plus généralement, Kouchner, qui est l’un des rares hommes politiques français à s’être ému des massacres au Rwanda à l’époque, a à cœur de tourner cette page douloureuse en reconnaissant les torts de la France. Mais jusqu’où ? Telle est la question qui agite en ce moment les militaires français visés par une plainte au tribunal des armées. Kouchner a dû aussi dédouaner Juppé, Balladur et Védrine, qui s’étaient émus de ses déclarations à Kigali, où il avait parlé de «faute politique» de la France. Reste François Mitterrand, qui avait fait du soutien au régime - hutu extrémiste - d’Habyarimana une affaire personnelle. Mais osera-t-il toucher à la statue du Commandeur ?
Dette. En attendant, Kouchner multiplie les signaux à l’intention de Kigali. Le 3 mars, Nicolas Sarkozy a signé un décret autorisant l’annulation de 2 millions d’euros de la dette rwandaise. La mise en œuvre de cette mesure avait été suspendue à cause de la crise de décembre 2006, provoquée par les ordonnances Bruguière. Plusieurs présumés génocidaires, vivant sur le sol français, ont été arrêtés, poursuivis ou extradés : c’est le cas de Callixte Mbarushimana à Paris, Marcel Bivugabagabo à Toulouse, Clavere Kamana à Annecy, Isaac Kamali à Béziers et Dominique Ntawukuriryayo à Carcassonne. Malgré tous ces gestes, Kagame a conditionné la reprise des relations avec Paris à la suspension des ordonnances Bruguière ».
L’association Ibuka France (« souviens-toi ») approuve les gestes du président de la République et du ministère des affaires étrangères. Voici un extrait de son communiqué de presse, daté du 2 avril, que m’a transmis l’un de ses responsables nationaux, B. Patureau.
(…) « A cette occasion, Ibuka France note avec satisfaction les avancées réalisées depuis quelques mois en France en rapport avec le génocide. La France a montré ces derniers mois qu’elle ne sera pas le refuge pour les génocidaires et un havre pour les négationnistes. En outre, Ibuka France appuie tous les efforts entrepris par les deux gouvernements de France et du Rwanda dans le sens de l’apaisement des tensions et de la réconciliation.
Ibuka France voit dans la démarche actuelle du gouvernement français une immense source d’espoir. Notre souhait est que la France confirme cette position, que le pas qu’elle a franchi en matière de justice se poursuive, que son discours et sa position sur le génocide soient plus clairs et plus nets, qu’elle se défende avec fermeté contre ceux qui veulent faire d’elle une terre du négationnisme, et que la reprise des relations
diplomatiques avec le Rwanda soit aussi l’occasion de participer plus activement à la reconstruction des veuves, des orphelins et de tous les rescapés du génocide (…) ».
- Des informations complémentaires sont à lire sur le blog de François Soudan (Jeune Afrique), avec de nombreux commentaires.
Voir http://soudan.blog.jeuneafrique.com/index.php/2008/04/04/37-rama-yade-kagame-et-le-genocide
- Voir aussi l’article, signé David Servenay, paru le 7 avril sur le site de Rue89
http://www.rue89.com/2008/04/07/quand-la-france-officielle-parle-du-genocide-rwandais
Quand la "France officielle" parle du génocide rwandais : « Quatorze ans après le génocide rwandais, Bernard Kouchner et le général à la retraite Lafourcade, livrent leur vision des faits ».
- Informations sur le génocide : http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9nocide_au_Rwanda