Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Pas d’Etat palestinien sans volonté politique
Le MRC 53 s’est associé à l’appel initié par le PCF de la Mayenne en faveur de l’arrêt des combats armés en Palestine. Cela n’implique pas un accord avec tous les termes de l’appel signé par les nombreuses organisations pour une manifestation demain à Laval (voir plus loin).
Mais il n’est pas possible d’être neutre au vu des évènements qui se déroulent sur la Bande de Gaza (voir sur le site de Rue89, ce 9 janvier, l’article de Pierre Haski Gaza : nouveau massacre malgré l'appel de l'ONU au cessez-le-feu).
Sans approuver les méthodes et les objectifs du Hamas, il faut reconnaître que ce mouvement islamo-nationaliste a obtenu le droit, en 2006, de représenter démocratiquement (74 sièges de députés sur 132) la population de ce territoire surpeuplé (1,5 million d’habitants sur 362 km², taux de fécondité 5 enfants par femme), qui a des taux de pauvreté - 70% - et de chômage - 49% - particulièrement élevés (Le Monde daté du 9 janvier - dossier spécial Gaza).
Jean-Pierre Chevènement a exprimé la position du Mouvement Républicain et Citoyen dans un entretien avec Le Parisien (voir sur ce blog Palestine : Chevènement critique l'offensive israélienne sur Gaza - 5 janvier 2009) puis à la télévision (voir la vidéo de Jean-Pierre Chevènement invité de Karl Zéro sur BFM TV mercredi 7 janvier à 22h15).
Je vais résumer ses propos, à partir de mes notes lors de notre réunion du secrétariat national du MRC, le 7 janvier. Sa position prend en compte la longue durée.
Le fait principal est que le Hamas a gagné les élections en 2006, puis il a été récusé par Israël, les USA et l’Union européenne, notamment.
Depuis les accords d’Oslo, en 1993, si l’on excepte le premier ministre Rabin, qui a été assassiné, il n’y a pas eu du côté israélien la volonté politique de créer un Etat palestinien, à côté d’Israël. Les implantations de colons sur le territoire palestinien (en nombre et en superficie) ont augmenté de 400%. Voir les actes du colloque du 16 juin 2008 Où va la société israélienne ?, organisé par la Fondation Res Publica.
Malgré la qualité de certains intellectuels de haut niveau, la société palestinienne a glissé de plus en plus sur la pente du pourrissement de la situation. Voir les actes du colloque du 26 mai 2008 de la Fondation Res Publica Où va la société palestinienne ?.
Voici le texte adopté lors de la réunion le 7 janvier, au siège et à l’invitation du PCF 53.
GAZA : arrêtons le massacre du peuple palestinien !
L’occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 60 ans, contraire aux résolutions de l’ONU, est intolérable car c’est l’origine du conflit qui aujourd’hui connaît un paroxysme dans la bande de Gaza.
1 million et demi de personnes assiégées, affamées, bombardées depuis 18 mois c’est une punition collective et donc un crime de guerre aux termes de la 4ème convention de Genève art.33bis.
1 million et demi de personnes qui subissent une agression d’une violence sans précédent de l’armée israélienne depuis deux semaines, c’est encore un crime de guerre !
Nous condamnons toutes les attaques contre les civils. La riposte aux tirs de roquettes du Hamas que nous condamnons ne saurait justifier les crimes de guerre.
Nous, organisations mayennaises pour une paix juste et durable entre palestiniens et israéliens, signataires de cet appel, exigeons :
Le retrait des troupes israéliennes de Gaza et de Cisjordanie
Un cessez le feu et l’arrêt immédiat des combats
La levée immédiate, totale du blocus et l’entrée immédiate de l’aide humanitaire
La suspension immédiate des accords d’association entre l’Europe et Israël, jusqu’au respect par l’Etat israélien des conventions de Genève et des résolutions de l’ONU
Des sanctions immédiates contre l’état israélien
Nous appelons à une manifestation samedi 10 janvier à 14 h 00 place du jet d’eau à Laval
Signataires au 7 janvier 2009 : Femmes solidaires, appel des cents pour la Paix, le mouvement de la Paix, Les 3 Mondes, Alter-égaux, le Miqpi, la CGT, solidaires, la LCR, le PCF, Mouvement Jeunes Communistes, Les Verts, le Parti de Gauche, le NPA.
Le MRC 53, représenté par Gérard Beillard, ainsi que le PS, n’avaient pas donné leur accord à l’issue de la réunion. J’ai transmis l’accord du MRC 53 hier, en début d’après-midi.
Le PS 53 a fait savoir par un communiqué de presse, ce 9 janvier, qu’il ne s’associait pas aux autres signataires.
Si le Parti Socialiste était bien présent à une réunion d'associations et de partis de Gauche mercredi dernier 7 janvier, il ne s'est pas retrouvé sur le contenu du texte proposé. Il ne s'associe donc pas en tant que tel au rassemblement de ce samedi place du jet d'eau à Laval.
Le Parti socialiste a toujours poursuivi une politique pour une paix durable au Proche-Orient fondée sur la création d’un Etat palestinien viable et l’assurance de la sécurité pour l’Etat d’Israël, deux Etats qui coexistent et se reconnaissent mutuellement.
C’est au regard de cet objectif que le Parti Socialiste considère qu’il n’existe pas de solution militaire à cette situation mais seulement une solution politique. Il condamne aujourd’hui fermement l’intervention terrestre israélienne en réponse aux tirs de roquettes du Hamas sur le Sud d’Israël qu’il a toujours condamnés.
Aujourd’hui, l’offensive militaire continue et fait des centaines de morts et de blessés dans la population civile à Gaza, qui connaît une situation humanitaire effroyable.
Cette escalade de violence met en danger toute la région, et, au-delà, peut avoir des répercussions jusque dans notre pays.
Le Parti socialiste exige un cessez-le-feu immédiat, un couloir humanitaire, le retrait des troupes israéliennes hors de Gaza, l’arrêt des tirs de roquette sur Israël et l’installation d’une force internationale de protection. Les socialistes demandent au Président de la République et au gouvernement français de porter au Conseil de Sécurité de l’ONU de manière coordonnée avec l’Europe, l’exigence d’une résolution contraignante pour les deux parties sous peine de sanctions.
Le Parti socialiste considère que c’est toute la communauté internationale qui doit se mobiliser pour aider les protagonistes à trouver une solution de paix durable dans la région.
Au-delà, le Parti Socialiste souhaite que l’action diplomatique de la France puisse se développer dans le cadre européen et travailler avec à la nouvelle administration américaine pour trouver ensemble une solution internationale pérenne au Proche-Orient.
Le Parti Socialiste propose une réunion exceptionnelle du Parti socialiste européen (PSE) pour aboutir à une position commune des socialistes dans toute l’Europe."
Cet article est le 10ème sur ce blog dans la catégorie Proche Moyen Orient.