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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

MRC : intervention de Michel Sorin lors du séminaire du 6 mai 2009


Dans la gauche refondée,
être l’aiguillon républicain

 

Les élections européennes auront lieu le 7 juin. Le MRC ne sera présent ni sur ses propres listes, ni sur celles du Front de gauche, ce qui n’est pas facile à vivre pour les militants.

 

Je renvoie aux articles parus sur ce blog, classés dans la catégorie Européennes 2009, pour les explications de cette situation, et au précédent article pour les conséquences en termes d’orientation politique du MRC (voir MRC : pour Chevènement, priorité à la refondation de la République - 7 mai 2009).

 

J’ai précisé, dans une réponse ce soir au commentaire de Pascal Langlois, ce qu’était la réunion du 6 mai, qui a vu le président du MRC présenter un rapport très précis sur la situation politique et proposer une inflexion des orientations qui avaient été décidées lors du dernier congrès, en juin 2008, à son initiative.

 

Voici l’une des quinze interventions de la soirée du 6 mai, sans compter celles de Jean-Luc Laurent et de Jean-Pierre Chevènement.

 

Intervention de Michel Sorin

 

Au-delà de l’analyse de la situation que vient de faire Jean-Pierre Chevènement, je voudrais le dissuader de s’éloigner de la stratégie de refondation de la gauche, qui est la nôtre depuis le congrès du Kremlin-Bicêtre. C’est une stratégie de rupture avec le néolibéralisme, valable sur le long terme.

 

Il ne fallait pas s’attendre à un changement rapide des partis de gauche. Nous devons persévérer et continuer de jouer le rôle d’aiguillon républicain dans la recomposition de la gauche.

 

La crise est notre alliée, Jean-Pierre Chevènement notre atout, mais à une condition : qu’il ait la possibilité de s’adresser directement au peuple français. C’est là que le MRC, parti de la gauche républicaine, a son rôle à jouer. C’est, actuellement, le maillon faible du dispositif.

 

Plutôt que de se résigner à l’affaiblissement de notre Mouvement, il faut prendre les moyens d’en faire une véritable organisation politique. C’est la condition de notre indépendance.

 

Jean-Pierre Chevènement a su se donner les moyens de continuer à exister, en tant qu’homme d’Etat, par l’intermédiaire de la Fondation Res Publica et de son élection au Sénat. Mais son investissement à la présidence du MRC est insuffisamment valorisé, ce qui constitue un handicap pour l’efficacité de son action politique.

 

Nous avons une excellente analyse de la crise, mais elle est réservée à une élite politique. Nous ne touchons pas suffisamment les milieux populaires. Réévaluons notre stratégie, sans la remettre en cause. Rappelons-nous ce que nous disions, à l’époque du CERES, quand nous parlions du mouvement d’en bas et du mouvement d’en haut.

 

Nos orientations doivent être durables, au-delà des échéances électorales, pour lesquelles c’est la tactique, adaptée à chaque échéance, qui doit intervenir. Précisons, en des termes à la portée de tous, la direction que nous voulons donner à notre pays et à l’Europe, celle-ci ne devant pas être un frein, mais un appui à une politique de progrès social.

 

Dans la perspective de refondation républicaine de la gauche, nous aurions intérêt, à l’avenir, à rechercher une vraie concertation sur les questions de fond avec les autres composantes nouvelles (Parti de gauche, Debout La République), qui jouent aussi le rôle d’aiguillon dans la vie politique nationale, et sont proches de nous par certains aspects.

 

De nombreux militants, dans les départements, ont été meurtris par l’échec de nos initiatives auprès des partis de gauche, en vue d’alliances sur les listes de candidats aux élections européennes. Notre absence renouvelée aux élections contribue au malaise qui s’est emparé d’eux, certains ayant fait le choix de soutenir les listes du Front de gauche, lors des élections du 7 juin.

 

Il faut les rassurer, en réaffirmant notre stratégie, en précisant nos orientations face à la crise et en redéployant notre organisation pour la rendre plus efficace.

 

Cet article est le 30ème paru sur ce blog dans la catégorie MRC national.

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S
Un grand merci, Serge, pour ce commentaire. Tu as parfaitement compris le sens de mon intervention. La ligne de Vincennes ne peut s'inscrire que dans le cadre de la gauche refondée. Il n'y a pas deux stratégies possibles. On en reparlera.
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S
Ton analyse, Michel, est pertinente. Le MRC, depuis le mois d'octobre, est assailli par les coups de butoir du Parti de Gauche, d'une part, de DLR d'autre part. Les seconds étant moins forts et portant moins à conséquence que les premiers. Certains militants, déçus par notre non-participation aux Européennes, sont tentés par l'aventure du Front de gauche (un Front de gauche réduit au minimum, et pas si uni qu'on pourrait le croire, en tout cas dans le Grand Ouest). Ces militants voulent faire ce qui relève de leur raison d'être, c'est à dire militer et participer à des échéances électorales. Mais participer est une chose, se positionner sur un programme est une autre chose. C'est la raison pour laquelle ni le Front de gauche ni le Parti de Gauche ne devraient fournir un attrait véritable. Les élections passées, si le MRC sait réimpulser une dynamique, il devrait être en mesure de rassembler toutes ses forces. Tout simplement parce qu'un républicain de gauche, ne peut pas se reconnaître dans la ligne politique générale proposée par le PdG, celle la même qui a empêché, il y a peu, un accord avec le MRC. Certes le positionnement social et le "non" réaffirmé au traité constitutionnel européen et à ses avatars sont, eux, intéressants. Mais deux positionnements ne font pas une ligne politique : le désaccord n'a pas été de façade, il a porté sur des points précis, et que tous les militants ont pu constater en lisant le texte proposé. Par conséquent, les républicains de gauche ne trouveront pas satisfaction à moyen terme en s'engageant dans cette voie, sauf à abandonner un pan de leurs convictions républicaines. Le logiciel républicain et social du MRC reste unique. Ceci n'interdit pas, d'ailleurs, comme tu le proposes, d'entretenir une véritable concertation avec le Parti de Gauche et DLR, mais sans perdre notre identité. Ce qui nous manque encore, aujourd'hui, c'est la dynamique, esquissée lors du dernier Congrès, et que tu as initiée, dans le Grand Ouest, à Séné. Mais cette dynamique a été bloquée par une trop lente réaction lors de la création du Parti de Gauche puis par notre non-participation aux Européennes. Alors, la solution, aujourd'hui - que l'on tente de refonder la gauche républicainement, ou que l'on se tourne vers le discours de Vincennes (car les deux ne sont pas étrangers l'un à l'autre, et je ne crois pas qu'il faille absolument les opposer) - c'est une réaffirmation de notre positionnement social (ici il faut sans doute valoriser l'apport jamais démenti de Georges Sarre) et rassurer nos militants sur le moyen et le long terme. Comme tu le dis très bien "Il faut les rassurer, en réaffirmant notre stratégie, en précisant nos orientations face à la crise et en redéployant notre organisation pour la rendre plus efficace. " Espérons que tu seras entendu.
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