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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

La mouvance Chevènement cherche des perspectives pour la gauche


Vers un congrès MRC ouvert à toute la gauche républicaine ?

 

La non participation du MRC à la campagne des élections européennes, puis la décision de recommander le vote blanc ou nul, sont à l‘origine de débats contradictoires entre les militants.

 

La proposition de Jean-Pierre Chevènement d’actualiser le texte adopté par le congrès du Kremlin-Bicêtre en juin 2008 est l’occasion d’approfondir la réflexion concernant le rôle du MRC au sein de la gauche. De nombreux commentaires sont publiés sur ce blog. Les plus nombreux concernent l’article La médecine Chevènement : reconstruire l'Etat et l'Europe autrement  - 11 mai 2009.  

 

Alain Girard, responsable du MRC en Charente-Maritime, considère que le moment est venu de rebattre les cartes dans le Mouvement présidé par Jean-Pierre Chevènement. Il conclut son billet ainsi : « Il est temps de recomposer le MRC sur ce qui a été fait car il ne faut pas rogner ce qui a été en son temps positif mais pour  l'heure il faut vraiment poser l'urgence d'un congrès extraordinaire car nous aurons tout à reconstruire ».

 

Je lui ai répondu ceci :

 

Je retiens ta proposition de congrès extraordinaire, car il s'agit de décider de l'orientation du MRC, dans le contexte de la nouvelle configuration politique de la gauche (que nous n'avions pas anticipée lors du congrès du Kremlin-Bicêtre en juin 2008) et de l'aggravation de la crise (que nous avions prévue).

Le 1er avril, quand il avait évoqué la nécessité de mettre à jour la motion de notre congrès, concernant la partie opérationnelle de notre stratégie, Jean-Pierre Chevènement n'avait pas exclu la possibilité d'avancer le congrès, dont la date normale est en 2010.

Après les élections européennes, le 7 juin, nous aurons un Conseil national le 28 juin. Dans la perspective des élections régionales de mars 2010, il serait utile de préciser notre stratégie au cours d'un congrès anticipé en octobre 2009.

 

J’ajoute que nous devrions enclencher au plus tôt une démarche d’ouverture en direction des citoyens intéressés par notre réflexion sur la recomposition de la gauche. Pourquoi pas prendre l’initiative d’un congrès extraordinaire de la gauche républicaine ?

 

Claude Nicolet apporte sa contribution à la réflexion, sur son site (Claude Nicolet - Accueil) qu’il vient de créer, alors qu’il préside la fédération MRC du Nord et exerce des responsabilités électives dans l’agglomération de Dunkerque. J’emprunte au site du MRC 77 le titre de son texte (cliquer dessus).

 

Claude Nicolet : “Quelles perspectives pour la Gauche française ?”


Voici des extraits de sa réflexion :


(…) Face au défi qui est devant nous, c'est l'ensemble du modèle idéologique dominant en Europe qu'il faut remettre en cause. Ce modèle qui avait fait consensus entre une partie de la gauche européenne, de la sociale démocratie, de la droite et de la démocratie chrétienne*.


Ce "compromis historique avec la droite est caduque" disent les socialistes français. Ils ont raison, mais il faut alors aller au bout de la logique du raisonnement et cesser de faire la promotion par exemple du traité de Lisbonne qui en reste l'illustration. Je mesure la difficulté d'une telle rupture, mais il faut s'interroger sur les outils intellectuels, politiques et démocratiques pour "penser" les temps nouveaux.


Or, la violence de la crise, remet à l'ordre du jour la question sociale avec une évidence qui crève les yeux. Comment y répondre? Voilà ce qui doit être la première des préoccupations de la gauche.


Ce n'est pas en se préoccupant de la "concurrence libre et non faussée" qu'elle y répondra. C'est en s'interrogeant sur les mécanismes de régulation qu'il faut mettre en oeuvre au niveau national et européen, c'est en s'interrogeant sur le rôle de la Banque Centrale Européenne comme outil au service d'un projet politique et démocratique (…).


Or c'est à la gauche de le faire. Bien sûr que c'est difficile puisqu'elle a en partie contribué à mettre en place ce système. Mais ce n'est pas en niant le problème qu'on le fera disparaître. Ce sera en défendant les services publics que l'on continue de dépecer et de livrer à l'espace marchand. Aujourd'hui les privatisations se poursuivent, les politiques de baisse des coûts du travail se poursuivent, ce qui contribue à renforcer la précarité et la pauvreté. Les délocalisations ne cessent pas y compris au sein de l'Union Européenne. La politique industrielle se mesure uniquement à l'aune de la compétitivité.


Voyons ce qui se passe au niveau mondial
. La Chine vient de comprendre avec l'impact de la crise sur son modèle de croissance économique, combien elle était dépendante des exportations. Elle a compris qu'elle devait maintenant à tout prix développer son marché intérieur. En effet les campagnes chinoises restent pour beaucoup plongées dans le sous-développement. Le gouvernement chinois, sait que cela doit passer par un fort investissement de mesures sociales, il a donc décidé d'investir 93 milliards d'euros dans le système de santé et d'assurance maladie. Que fait Barak Obama aux Etats Unis d'Amérique : il veut étendre la protection sociale beaucoup plus largement en refondant le système d'assurance maladie, dans son fameux discours de Philadelphie (pendant la campagne électorale), il avait mis au coeur de sa réflexion la question des délocalisations, de la politique industrielle, de l'emploi.


Le grand retournement idéologique
, celui qui met un terme à la domination de "l'Ecole de Chicago" et à la prééminence du néo-libéralisme, se fait sous nos yeux (…).


La droite française
, globalement unifiée au sein de l'UMP, ainsi que Forza Italia en Italie par exemple, comprennent ce retournement et s'y adaptent avec le talent du caméléon. Elles savent surtout que dans cette période de troubles sociaux, la demande d'ordre est importante. Ces droites y répondent et renforcent leur emprise sur la société et le mouvement social. Car il n'est pas question pour elles de renoncer en quoi que ce soit aux immenses avantages acquis par les privilégiés grâce à 30 ans de politiques en leur faveur : liberté des mouvements de capitaux, compétitivité fiscale, politique en faveur de la rente et du capital contre les revenus du travail, concurrence acharnée des mains d'oeuvre au niveau mondial... C'est bien une politique de classe, au service de la rente financière qu'il faut maintenir.


Une perspective ne peut donc s'inscrire que dans une analyse sérieuse de cette situation et de la mondialisation financière. La gauche dans son ensemble en aura-t-elle la capacité en commençant par mettre fin à son éparpillement? Car le seul phénomène visible aujourd'hui est celui de sa division. Si ce phénomène se poursuit, elle deviendra bientôt inutile aux yeux des Français. Alors elle ne sera plus qu'une force résiduelle.


En revanche, si elle trouve en elle-même les moyens de se rassembler et de parler au peuple de ses difficultés, en parlant de la réalité du monde, en osant aborder de front ses responsabilités, elle pourra se mettre dans la situation de gagner et de reprendre le pouvoir.


Car c'est bien de cela dont il s'agit. Cela passe donc par la réinterrogation critique du projet européen qui a piégé la gauche. Cela passe par la réinterrogation par la gauche de sa relation avec la France et la Nation républicaine comme levier à l'échelle du monde au service de l'émancipation des peuples. Cela passe par la réinterrogation de la question sociale au service de la justice.


Vaste programme, mais nous devons penser à l'échelle de l'histoire et pas uniquement d'une élection. Cela s'appelle une refondation.


J’observe, par ailleurs, que Elie Arié, militant MRC à Paris, ancien secrétaire national, électron libre de talent, que j’ai souvent cité sur ce blog, vient de publier ce 17 mai un article intellectuellement intéressant mais démobilisateur, sur le site de Marianne (voir Chevènement, le PS, le Front de Gauche et l'Europe).

 

* Voir La Fondation Terra Nova cherche la voie qui mène à l'Europe fédérale - 15 mai 2009 et les commentaires.

 

Cet article est le 31ème paru sur ce blog dans la catégorie MRC national.

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S
Bonjour Eva ! Le vote blanc est la position retenue par le MRC sur proposition de Jean-Pierre Chevènement, en fonction d'un diagnostic très argumenté de la situation. Notre président pense que le pays aura besoin d'une politique de salut public et que les listes en présence ne répondent pas à cette question. Il faut une réorientation profonde de la construction européenne, que le Parlement européen ne proposera sûrement pas.Je pense que les mouvements sociaux auront leur importance dans les mois à venir. Notre République est le point d'appui à partir duquel la résistance doit s'organiser. Cela devrait rassembler une majorité de français. A suivre...
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E
Il y a plusieurs réponses possiblesmais pas le vote blanc ou nul.Eva
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