Un sport à base de médicaments est bien malade
Le président de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), Pierre Bordry, a confirmé les doutes qui subsistent sur la sincérité de tous les acteurs du Tour de France en matière de lutte contre le dopage (voir l’article paru le 26 juillet sur ce blog Tour de France : produit commercial sponsorisé par le service public).
Voici l’article paru ce 27 juillet sur le site du quotidien Le Monde, sous la signature de Stéphane Mandard :
Tour de France : une nouvelle génération d'EPO suspectée
A la différence du Tour 2008, l'édition 2009 s'est achevée sans la révélation du moindre cas positif. Faut-il en conclure pour autant que cette 96e Grande Boucle s'est courue à l'eau claire ?
Ce n'est pas ce que croit Pierre Bordry, le président de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD): "Il y a vraisemblablement eu des transfusions sanguines", a-t-il déclaré au Monde. Le président de l'AFLD a également "la conviction que deux nouveaux produits ont été utilisés pendant le Tour, deux médicaments qui ne sont pas encore sur le marché". Selon nos informations, l'une de ces deux substances serait l'hematide, une EPO de troisième génération qui permet de maintenir le niveau d'hémoglobine.
Encore en phase clinique, ce médicament, dont la commercialisation n'est prévue que pour 2011, figure déjà sur la liste des substances interdites de l'Agence mondiale antidopage (AMA). Le second médicament serait l'Aicar, un produit qui agit sur les tissus musculaires et permet de brûler les graisses. "J'ai été saisi par la maigreur de certains coureurs", note Pierre Bordry. Les tests de détection de ces deux produits pourraient être prêts d'ici septembre-octobre. Autant dire, qu'à l'instar de l'EPO CERA l'an dernier, des cas positifs pourraient être déclarés plusieurs semaines après la fin du Tour.
D'autant que l'AFLD s'apprête également à tester de nouveau des échantillons prélevés lors du Tour 2008 sur une quinzaine de coureurs venant de disputer la Grande Boucle et dont certains ont connu des performances bien inférieures à celles de l'an dernier. Enfin, l'AFLD a fait des découvertes dans les poubelles de certaines équipes. "Nous avons trouvé des médicaments lourds, comme une substance pour produire de l'insuline qui est normalement utilisée par des diabétiques", indique Pierre Bordry.
Voir dopage et EPO pour être moins ignare sur tous les produits dopants.
(…) EPO pour erythropoïétine (du grec eruthros signifiant rouge et poïesis signifiant produire, créer). L'EPO est une hormone protéique habituellement produite par le rein. De ce lieu de sécrétion, elle migre dans la moelle des os où elle stimule la production des érythrocytes (globules rouges).
Utilisée en thérapeutique pour le traitement des anémies, son "ingestion" permet à un individu sain d'augmenter le nombre de ses globules rouges donc sa capacité à transporter l'oxygène jusqu'aux muscles.
On comprend l'intérêt majeur que cette hormone peut revêtir pour les spécialités d'endurance.
En 1987, avant même d'être mise sur le marché (période d'expérimentations cliniques), alors qu'elle vient tout juste d'être synthétisée par génie génétique de l'hormone naturelle, l'EPO apparaît dans le milieu du sport de haut niveau (…).
Voir aussi, ce 27 juillet, sur le site du Monde Un talent "stimulé" ? par Greg LeMond... et, sur le site de Libération, l’édito de Laurent Joffrin Cynisme et le billet du chroniqueur spécialisé, Antoine Vayer : Contador, du kérosène dans les veines.
Cet article est le 6ème paru sur ce blog dans la catégorie Les sports