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Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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24 janvier 2007 3 24 /01 /janvier /2007 15:10

 

ORIENTATIONS POUR L’ECOLE (2ème partie)

 Dans le texte paru hier, Michel Vignal, au nom de la commission éducation du MRC, soulignait la nécessité de réaffirmer la place de l’Ecole dans un Etat républicain. Aujourd’hui, dans cette deuxième partie, il met en avant ce qu’il considère comme étant des fausses solutions.

  Deuxième idée :

 POUR REDRESSER, VOIRE REFONDER L’ECOLE, LA GAUCHE DOIT REFUSER LES FAUX REMEDES :

 Faux remède n° 1 : réduire les savoirs enseignés et ne plus centrer l’école sur l’élévation par le savoir.

 Dans une certaine critique de gauche, mélange d’esprit libertaire et libéral, on a vilipendé le savoir comme discriminant, dénigré la culture classique, l’orthographe, la grammaire, la dissertation et autres... pour magnifier la spontanéité, la créativité de l’enfant et le plaisir à l’Ecole. La considération du savoir a été abaissée. Celle de l’effort laborieux et du courage aussi. D’autant plus facilement que les facilités du zapping télévisuel éloignent les enfants des nécessaires contraintes pour suivre positivement des enseignements systématiques, répétitifs et progressifs. 

 Aujourd’hui, la loi Fillon propose de réduire les enseignements de la scolarité obligatoire à un socle a minima des « indispensables » pour hiérarchiser les formés aux besoins de la globalisation libérale. Moins de connaissances et les premières victimes seront les enfants des couches populaires qui ne bénéficient pas de cours particuliers et des bons établissements.

 Les familles les plus privilégiées, comme celles, de plus en plus nombreuses des couches moyennes, éviteront de plus en plus un système public aux objectifs et résultats abaissés en contournant la carte scolaire ou en ayant recours à un enseignement privé devenu conquérant du fait des faiblesses de l’Ecole publique.

 Faux remède n° 2 : le retour à l’apprentissage à 14 ans, voulu par D. de Villepin, qui remet en cause la scolarité à 16 ans décidée en 1959, et qui est une manière de stigmatiser et appauvrir un peu plus les jeunes d’origine populaire de banlieue et de les traiter comme des laissés pour compte.

 La loi « égalité des chances » vole honteusement son nom. Il faut faire de gros efforts pour supprimer les écoles ghettos en recherchant partout la qualité, l’exigence, la mixité sociale et le mérite. La ségrégation spatiale est une plaie de la réalité scolaire.

 La voie de l’apprentissage a sa place comme filière d’accomplissement à partir de 16 ans, préparée, pour des élèves en rupture, par des dispositifs pré-professionnels à 14 et 15 ans.

 Des formules d’apprentissages à 14 et 15 ans sont possibles si les élèves restent sous statut scolaire et surtout si ce dispositif d’enseignement leur préserve une formation théorique et générale. Il faut aussi offrir à ces jeunes sous statut adapté une rémunération  comme apprenti.

 Enfin, pour les élèves très instables ou en grandes difficultés familiales, des collèges avec internat moderne et accompagnement éducatif adapté doivent être développés.

 Faux remède n° 3 : l’autonomie des établissements, établie par la loi de 1989 et que N. Sarkozy veut accroître.

 Elle aboutit à différencier les établissements selon leur environnement socioculturel, développer des concurrences, favoriser les parents-consommateurs d’école et instituer, de fait, l’inégalité. D’un côté, les écoles-ghettos, de l’autre les lycées de grande réputation.

 Nicolas Sarkozy veut encore accroître cette autonomie et, dans la même logique, supprimer la carte scolaire : pour cet ultra libéral, il s’agit bien de faire fonctionner un marché de l’éducation qu’encouragent l’O.M.C. et l’O.C.D.E. relayés par les experts de Bruxelles. Le projet de décret créant des établissements publics d’écoles primaires va accroître le rôle des élus locaux aux dépens de l’unité de l’Education nationale puisqu’ils auront 50 à 60% de sièges dans leurs conseils d’administration.

 Toujours plus d’autonomie, toujours plus d’expérimentations locales réduisent de fait les savoirs et les horaires réellement enseignés. Ainsi, l’école au nom de l’adaptation à son environnement, se soumet à la fatalité sociale, celle des inégalités sociales, alors que l’école se doit d’être différente, séparée même, de son environnement pour justement élever l’enfant grâce à la découverte et maîtrise de savoirs nouveaux qu’il ignore.

 Le MRC ne veut pas que l’école soit assujettie aux féodalités locales et se prononce contre le processus actuel de décentralisation et de concurrence.

 Jean-Pierre Chevènement indiquait dans son programme que « nous ne laisserons pas régionaliser le recrutement des maîtres, multiplier les programmes à la carte, en fonction des besoins locaux ».

 Faux remède n° 4 : l’adaptation pédagogique à tout prix, sans exigence, pour faire du chiffre ou par concession à l’idéologie libérale libertaire.

 La pédagogie est nécessaire. Mais la pédagogie n’est pas une finalité, c’est un moyen ; et donc elle doit être au service des contenus enseignés et niveaux à atteindre. La qualité des acquisitions doit être ambitionnée et vérifiée. A force d’adaptation sans mesure aux élèves, les autorités ont adapté les programmes, rendu les examens plus faciles pour justifier les mauvaises réformes, et le système a fini par attribuer des diplômes dévalorisés et, de fait, a abaissé les capacités scolaires d’une partie des élèves.

 Résultats:

 - 20% des élèves ne lisent, n’écrivent et ne calculent pas couramment et correctement en 6ème.

 - 30 % de ceux de 3ème ne maîtrisent pas les savoirs fondamentaux d’une indispensable culture générale.

 En 1985,  Jean-Pierre Chevènement, ministre, a voulu augmenter le nombre de lycéens (les 80 % au niveau du bac) pour démocratiser les études secondaires tout en maintenant l’exigence nécessaire à travers l’affirmation d’un élitisme républicain. Mais fallait-il que 82 % des candidats obtiennent le Bac en 2006, alors que c’était le cas de 62 % en 1985 parmi ceux qui le passaient ? L’examen a été rendu plus facile pour faire du chiffre.

 Conséquence: plus de 40 % des étudiants du Supérieur échouent lors de leur 1ère année, car ils sont insuffisamment préparés au lycée comme à l’université. Environ 25 % abandonnent leurs études avant le D.E.U.G., devenu 1ère et 2ème année de la licence depuis la réforme L.M.D.

 La sélection a lieu pendant la licence et les étudiants d’origine modeste ont plus de mal à accomplir des études universitaires de qualité.

Ils sont de moins en moins nombreux dans les Grandes Ecoles.

La démocratisation, celle qui allie quantité et qualité, est donc encore largement à accomplir.

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commentaires

H
Bonjour,Ayant visité votre site, je crois qu'il fait avancer le débat sur les présidentielles qui se préparent pour 2007.Je gère actuellement un site, justement sur les présidentielles, à l'adresse : http://presidentielle.2007.free.fr/ .J'aimerais faire figurer un liens vers votre site sur le mien. En contrepartie, je vous propose d'en mettre un sur le votre également.Si cette proposition vous interesse, je vous remercie de m'écrire à l'adresse presidentielle.2007@free.fr .Dans l'attente d'une réponse de votre part,cordialement,Hugo TAUPIN
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