Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Je viens de lire dans Le Monde.fr aujourd’hui une analyse lucide de Jean-Louis Andreani de ce qu’est devenue l’Union européenne (www.lemonde.fr ou Le Monde daté du 25 mars). Voici ce texte. Je le ferai suivre d’une référence aux articles que Jean-Pierre Chevènement a mis en ligne à ce sujet sur www.chevenement.fr . « L'Europe, 50 ans et un modèle en crise »
« Cinquante ans après la signature du traité de Rome, il y a deux manières de voir la crise de confiance qui mine l'Union européenne. On peut considérer que celle-ci est victime des mauvais réflexes de peuples toujours prêts à exprimer de vieux prurits nationalistes, surtout quand ils y sont encouragés, comme en France, par des gouvernements prompts à peindre l'Europe en noir pour masquer leurs propres errements. Mais on peut aussi juger que l'essentiel n'est pas là. Que la réalité de l'Europe est si différente de celle qui était promise qu'un certain vertige est assez compréhensible. Ainsi, en Bretagne, l'une des régions les plus europhiles, un sondage "sortie des urnes" au soir du référendum de 2005 sur la Constitution indiquait que "la construction européenne est souhaitée, mais (que> plus elle avance, plus elle est vécue comme un recul" (Stéphane Rozès, "Les Bretons sont-ils toujours européens ?", Bretagnes no 1, janvier-mars 2006). Un Manifeste pour l'Europe de l'Institut Montaigne (cercle de réflexion d'inspiration libérale), publié en octobre 2005, quelques mois après le référendum, observait lui aussi : "Aux yeux de la grande majorité de ses habitants, l'UE est désormais un problème plutôt qu'une solution : elle donne l'apparence d'une machine lourde et opaque qui (...) contribue à intensifier la concurrence pour l'emploi en intégrant en son sein des pays à bas coûts." Pour les "pères" français de l'Europe, Jean Monnet et Robert Schuman, l'Union est une construction pragmatique. Sa principale idéologie, c'est la paix. L'économie de marché n'est certainement pas une concurrence à tout crin, au sein d'une simple zone de libre-échange. L'"Europe politique, l'Europe puissance", comme l'a rappelé Jacques Chirac le 11 mars, est l'ambition essentielle, qui inspire le Marché commun. Mais tout se passe comme si, à partir du milieu des années 1980, l'équilibre s'inversait de plus en plus vite. Au libéralisme tempéré des fondateurs français a succédé le néolibéralisme (autrefois appelé néoclassicisme), pour qui la concurrence si possible "pure et parfaite" est la pierre angulaire de l'économie et de la société. Les dirigeants de Bruxelles sont désormais en phase avec cette doctrine, qui a connu une remontée fulgurante sur la scène internationale depuis la fin des années 1970. Les gouvernements, y compris français, appuient, ou laissent faire, une politique qui, par principe, se défie de tout ce qui est public, vante les mérites du privé. Pourtant, ce virage idéologique n'est jamais avoué, encore moins soumis à un choix démocratique clair. Ainsi, il est devenu banal d'observer que l'un des maux de l'Union est le manque de politique industrielle. Le constat ne serait pas le même si pendant des années, ce vocable n'avait pas fait figure de repoussoir, dans les milieux de la Commission, où il symbolisait un dirigisme honni. De même, une étude réalisée à la fin des années 1980 par la Commission auprès des entreprises allemandes (alors de l'Ouest), indiquait que l'un des principaux avantages du marché intérieur ouvert par l'Acte unique de 1986 devait être "l'élimination des distorsions de concurrence dues à la variété des taux d'imposition et des types d'impôts" (Le Grand Marché européen, Daniel Moulis et Christian Talgorn, Editions d'organisation 1993). A l'inverse, ces entreprises ont vu se construire une Europe dont les membres rivalisent à coups de dumping fiscal et social. L'interprétation de la notion de concurrence "non faussée" est une autre source de doute. La Commission ne semble pas estimer que les salaires de misère, le non-respect des droits syndicaux voire de ceux de la personne, les atteintes à l'environnement de la planète, puissent "fausser" les règles de la compétition économique. Alors qu'elle est très tatillonne pour autoriser la moindre aide d'Etat à un secteur fragile, ou tolérer un habitat social jugé trop généreux aux Pays-Bas. FAIBLESSE POLITIQUE, LANGUEUR ÉCONOMIQUE De même, comment ne pas s'interroger quand la commissaire à la concurrence, Neelie Kroes, affirme, début 2006, que Bruxelles étudiera le projet de rachat (réalisé depuis) d'Arcelor par Mittal "sous le seul angle de la concurrence", sans s'occuper du fait que l'un soit européen et l'autre non ? Ou quand Peter Mandelson, son homologue au commerce, se félicite du fait que "l'Europe est le marché le plus ouvert du monde, plus ouvert même que les Etats-Unis" (Le Figaro du 26 septembre 2005) ? La naïveté, feinte ou réelle, de l'Europe face aux pratiques économiques de ses concurrents, en particulier les Etats-Unis, est un sujet de perplexité pour une partie de l'opinion et des décideurs, qui constatent par exemple que les aides du gouvernement américain à Boeing sont sans commune mesure avec celles dont bénéficie Airbus. Par ailleurs, plus l'Union s'élargit, plus l'Europe politique se dilue. A l'été 2006, devant les ambassadeurs de France, Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, reconnaissait que l'élargissement "modifie en profondeur la nature même du projet européen, alors que l'on affecte de croire que l'on poursuit la même construction européenne". Certains partisans de l'adhésion de la Turquie, comme Michel Rocard, ont la franchise de reconnaître que celle-ci reviendrait à signer l'acte de décès d'une Europe politique, déjà cliniquement morte : "Mais où voyez-vous une politique extérieure commune ? Elle n'existe pas. Il faut cesser de pleurnicher sur le rêve d'une Europe politique. Celui-ci a été brisé en 1973, lorsque la Grande-Bretagne a adhéré" (Paris Match, 7-12 octobre 2004). Au demeurant, on voit mal comment la construction d'un espace économique, structuré autour de rivalités internes, serait de nature à réduire les nationalismes politiques... Le problème est qu'au bout du compte l'affaiblissement politique de l'Union a une conséquence, pourtant facile à prévoir : la langueur économique. Le 12 février à Paris, lors d'un forum sur l'Europe, l'historien israélien Elie Barnavi indiquait que "le point noir de l'Europe, c'est bien le refus de faire de la politique ensemble", tandis que l'économiste Jean-Paul Fitoussi évoquait "le coût économique de la non-existence politique" ; et sociale, pourrait-on ajouter. Malgré tout, les lignes sont en train de frémir. Et la France n'est plus seule à tenter d'infléchir le cours des choses. Le 22 février, le ministre allemand du travail, Franz Müntefering, a fait de l'Europe sociale une "question centrale". Son homologue français, Gérard Larcher, s'est félicité de ce nouvel état d'esprit, en observant : "Il n'est plus interdit de parler de normes sociales européennes." C'est tout dire ». A lire sur le blog de Jean-Pierre Chevènement « Sarkozy et l'Europe : une politique de Gribouille » « Le cinquantenaire du traité de Rome va, sans nul doute, être l'occasion de faire tonner les grandes orgues de la bienpensance « européiste » : j'appelle ainsi l'idéologie de ceux qui, au nom de l'idée européenne, ont en réalité mis bas tout ce qui pouvait permettre l'émergence d'un acteur européen stratégique pour le XXIe siècle : - suppression de fait du tarif extérieur commun ; - politique commerciale ultra libre-échangiste du Commissaire Mandelson qui est prêt à sacrifier notre agriculture à l'OMC ; - paralysie organisée de la politique monétaire qui fait de l'euro une monnaie surévaluée d'au moins 30 à 40 % par rapport au dollar, au yuan et au yen ; - inféodation à l'OTAN et acceptation unilatérale par la Pologne et la Tchéquie du bouclier spatial américain ». … La suite sur www.chevenement.fr - 19 mars 2007 « M. Monti, ancien Commissaire européen à la concurrence, publie aujourd'hui dans le Figaro un article intitulé « Ma vérité sur l'affaire Alstom », intéressant à plus d'un titre : … La suite à lire sur www.chevenement.fr - 23 mars 2007 « La faute de M. Monnet » (Fayard, 2006). Politis, 22 mars 2007, recommande la lecture de ce livre de Jean-Pierre Chevènement. Lire sur www.chevenement.fr - 22 mars 2007. Voir aussi, à ce sujet, l’article paru le 18 octobre 2006 sur ce blog.
« La vérité de M. Monti sur l'affaire Alstom : mensonges, bras de fer et coups tordus »
1) D'abord il confirme que ce n'est pas M. Sarkozy qui est à l'origine du « sauvetage d'Alstom » en 2003. Dans le gouvernement Raffarin, le ministre de l'Economie et des Finances est alors M. Mer et je suis bien placé pour savoir que l'impulsion venait du Président de la République lui-même que j'avais alerté le 23 mai 2003 sur la situation critique d'Alstom.
2) M. Monti développe une argumentation spécieuse concernant l'entrée de l'Etat au capital d'Alstom (…) ».