Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Préparer la gauche à fermer la parenthèse libérale Les trois priorités que j’ai affirmées pendant cette campagne sont : l’Europe à réorienter, la gauche à refonder, une nouvelle politique agricole à proposer. Voici, rassemblés, les trois textes qui composent le bulletin électoral que nous diffusons dans les boîtes aux lettres de la première circonscription de la Mayenne, autant que nous le pouvons. Merci aux amis lectrices et lecteurs concernés directement par cette élection de nous aider à distribuer les 20 000 exemplaires imprimés. Place à la gauche républicaine et socialiste ! « La recomposition de la droite se fait sous nos yeux à l’initiative du nouveau président de la République. La gauche, de son côté, a commencé sa recomposition avec la candidature de Ségolène Royal à l’élection présidentielle et l’accord conclu le 9 décembre 2006 entre le PS et le MRC. Après l’échec de Lionel Jospin le 21 avril 2002, le PS aurait dû se reconstruire sur la base d’un projet alternatif aux politiques néo-libérales, dans la perspective de l’après-Chirac. Il ne l’a pas fait et, pire, il a verrouillé le débat et ciblé, à tort, Jean-Pierre Chevènement comme le responsable de la défaite de 2002. Ségolène Royal s’est imposée comme candidate du PS en s’appuyant sur un réseau de sympathisants, réunis dans les comités « Désirs d’avenir », et sur de bons sondages. L’accord entre le PS et le MRC le 9 décembre 2006 a été préparé sous l’impulsion de la candidate du PS et du PRG, qui tenait à ce que le MRC et Jean-Pierre Chevènement soient associés très tôt à sa campagne et participent à l’élaboration de son pacte présidentiel. Les cent propositions sont dans la continuité de cet accord et s’inspirent à la fois du projet du PS et des débats participatifs de terrain. L’échec de Ségolène Royal et de l’ensemble de la gauche le 6 mai, la recomposition de la droite sous l’impulsion du nouveau président de la République, ainsi que la percée du candidat Bayrou le 22 avril, imposent à la gauche de se réorganiser en profondeur après avoir choisi dans la clarté une ligne politique et une stratégie de conquête du pouvoir. En fait, la gauche a perdu l’élection présidentielle parce qu’elle n’a pas fait sa mue suffisamment tôt, mais elle a réussi à mobiliser une partie de l’électorat populaire et à redonner l’espoir aux citoyens. Grâce à l’intuition et à l’énergie de Ségolène Royal, et grâce aussi à la ligne politique du pacte présidentiel. Les premières réactions négatives de personnalités comme Bernard Tapie ou Bernard Kouchner à l’accord PS - MRC et au pacte présidentiel ont été suivies de l’opposition plus ou moins voyante de nombreuses autres, y compris parmi les dirigeants du PS. C’est le signe de la recomposition qui est amorcée et se prolonge depuis le 6 mai par le refus des Verts de signer un accord avec le PS afin de préserver leur liberté, et aussi par les initiatives du président du PRG en direction des amis radicaux, membres de la majorité présidentielle. Il est fort possible que le PCF décide de rejoindre le nouveau parti de la gauche républicaine et socialiste, piloté par Ségolène Royal avec le soutien de Laurent Fabius et l’appui critique et réservé de Dominique Strauss-Kahn. Il est possible que certains membres du PRG fassent le choix d’un pôle libéral-radical autour de Bernard Tapie et Jean-Louis Borloo. Mais ils seront minoritaires. Il n’est pas impossible que les Verts se partagent entre cette voie républicaine de la gauche et le pôle écolo-démocrate du centre de François Bayrou. Quant à José Bové, qui anime l’un des courants de la gauche libertaire et anti-néolibérale, et les altermondialistes constructifs, il n’est pas impossible qu’ils puissent nouer des relations constructives avec la gauche. Il reviendra à chaque organisation et à chaque citoyen de se déterminer sur la base du projet du futur parti de la gauche rassemblée. On peut résumer ainsi les principales orientations que la gauche pourrait se donner demain : - Construction d’une Europe indépendante et consolidation du modèle social et républicain national, - Adoption d’une politique énergétique cohérente et relance d’une croissance écologique, riche en emplois, - Nouvelles règles pour le commerce international et priorité à la sécurité alimentaire partout dans le monde ». Pour une nouvelle politique agricole L’évolution de l’agriculture française depuis dix ans : - Le revenu agricole moyen s’est éloigné depuis 1999 du revenu disponible moyen par habitant. Il a baissé de 30% entre 1999 et 2005, puis a remonté de 15% sur la seule année 2006, grâce à une conjoncture favorable en productions végétales (blé, maïs) au niveau des prix mondiaux (développement des biocarburants aux USA et au Brésil). - L’emploi agricole (salarié et non salarié) a moins baissé depuis 1998, mais après une chute terrible : 3,3 millions d’emplis en 1960, 1 million de moins en 1973, 1 million de moins en 1992, pour atteindre 870 000 (dont 596 000 agriculteurs non salariés) en 2005. La part des actifs agricoles dans l’ensemble des actifs a été ramenée à 2,5% en 2005. - Les aides publiques (9,8 milliards € en 2005) font près de 80% du revenu net agricole. Elles ont servi à renouveler les équipements et matériels des exploitations, ce qui permet à celles-ci de fournir un produit au moindre coût aux industries agroalimentaires et de faire travailler de nombreuses PME (équipements, matériels) réparties sur tout le territoire. Ce système d’aides incite à la fuite en avant vers l’agrandissement des exploitations, ce qui risque de conduire à l’extensification des systèmes de production et à faire des agriculteurs des producteurs de matières premières. La nécessité d’une politique agricole L‘existence même d’une politique agricole n’est possible qu’à condition de réorienter la politique européenne. La PAC doit cesser d’être sous tutelle des options de négociation à l’OMC. Il faut la refonder sur la base de principes et d’objectifs qui correspondent aux réalités de notre temps, tout en étant fidèles à l’esprit des principes fondateurs de la PAC, en 1962 (libre circulation des produits agricoles au sein de l’espace européen, la protection aux frontières et la solidarité financière). Jusqu’au milieu des années 1980, l’agriculture était considérée à part dans les négociations internationales, en raison de son caractère stratégique (sa fonction nourricière pour les populations). C’est ce qui justifiait l’intervention publique et l’existence de politiques agricoles au niveau de chaque pays ou groupe de pays (PAC). Primauté du libre-échange et dérégulation depuis vingt ans A partir de 1986, l’agriculture a été intégrée dans les négociations commerciales internationales dans le but de libéraliser les échanges et de permettre aux entreprises multinationales de développer leurs activités et leurs profits, les Etats acceptant d’ouvrir les frontières et d’abolir les règles protégeant les économies nationales. En agriculture, cela signifiait le démantèlement des politiques agricoles et l’alignement des prix des produits sur les cours mondiaux. La politique européenne ne doit pas consister à sacrifier son agriculture pour satisfaire les appétits de libéralisation, que ce soit pour des raisons économiques ou idéologiques. Elle doit viser à éviter les distorsions de concurrence commerciale en supprimant complètement les subventions aux exportations, certes, mais aussi en protégeant l’espace européen par les moyens les mieux adaptés, tenant compte des conditions sociales et environnementales de production dans les pays exportateurs. La vraie priorité : assurer la sécurité alimentaire Car la priorité n’est pas le libre-échange mais la sécurité (en quantité et en qualité) de l’approvisionnement alimentaire des Européens, mais aussi des pays en voie de développement, ce qui suppose de reconnaître à tous les pays du monde le même droit à la souveraineté alimentaire. Cette priorité alimentaire passe par des prix à la production suffisants pour permettre aux paysans de mettre sur le marché des produits correspondant à la demande des consommateurs. Il est de la responsabilité des pouvoirs publics de veiller à ce que la valeur ajoutée soit répartie équitablement sur l’ensemble des filières agricoles et alimentaires. Une agriculture intensive, économe et écologique L’agriculture devra être plus économe, remplacer progressivement la chimie et l’énergie par l’écologie et les sciences, sans cesser d’être intensive. Car elle devra être suffisamment productive pour relever le défi alimentaire à l’échelle de la planète. La demande alimentaire va doubler dans les 40 prochaines années, sous l’effet de l’augmentation de la population (de 6 à 9 milliards d’humains) et du relèvement du pouvoir d’achat, notamment dans les pays asiatiques qui, à eux seuls, absorberont la moitié de la croissance démographique et une part importante de l’augmentation du niveau de vie et, donc, de la demande en viande, qui nécessite davantage de productions végétales. Des aides publiques plafonnées et réorientées Au fil du temps et des réformes de la PAC, les aides publiques aux agriculteurs ont pris une part trop importante dans les revenus agricoles. Elles devront être plafonnées et réorientées vers les petites et moyennes exploitations, en lien avec des objectifs sociaux et territoriaux définis à l’échelon régional ou inter-régional. Le dispositif actuel de répartition des aides n’est plus adapté et doit être corrigé afin de le rendre plus juste et plus en rapport avec les types d’agriculture à promouvoir. Les positions du MRC après l’élection présidentielle Le modèle social républicain est en réel danger : il y a risque de régression sociale, notamment en ce qui concerne le contrat de travail, l’assurance maladie, les retraites, les indemnités chômage et les services publics. Nous serons vigilants en matière de valorisation du travail et de salaires. Les déclarations de campagne électorale du Président, relatives à la réorientation de la construction européenne, devront être confrontées avec la politique réellement conduite. Nous rappellerons les positions du pacte présidentiel de Ségolène Royal : préférence communautaire, euro moins fort et donc plus compétitif, action résolue contre les délocalisations. Nous serons les défenseurs résolus des valeurs républicaines qui lient la sécurité, l’éducation et la citoyenneté, avec fermeté et humanisme. Nous participerons à la refondation républicaine de la gauche. Comme l’a dit Jean-Pierre Chevènement, notre pays a besoin d’un « grand parti de gauche, ancré dans les couches populaires, capable de gouverner et donc structuré par un logiciel républicain. Il n'y a pas d'autre alternative. La social-démocratie en France n'a pas de sens en raison de l'émiettement syndical et de la tradition de séparation entre le politique et le syndical qui remonte à la Charte d'Amiens (1902). La jeunesse pourra alors s'engager dans ce grand parti de gauche qui est à construire avec elle (…). Aucun parti de gauche ne peut se passer d'une grille de lecture du monde. Comprendre le monde pour le transformer, pour changer les règles du jeu de la mondialisation libérale reste un préalable à toute refondation réussie de la gauche française. » Les orientations fondamentales du MRC au niveau national Le MRC est un jeune parti politique, né en 2003, qui doit beaucoup à Jean-Pierre Chevènement, son président d’honneur. Lors de son congrès, en novembre 2004, le MRC a précisé ses orientations pour la période 2005 -2007. « Nous incarnons un projet anti-libéral, faisant entrer dans la réalité les valeurs de la République et capable de répondre aux attentes populaires… Face aux tenants de l’américanisation de la société, le MRC oppose la laïcité et la citoyenneté. Face au démantèlement de l’Etat et à une décentralisation anarchique, nous en appelons au respect de l’égalité et à la solidarité. Face au libéralisme économique et à une mondialisation financière sans borne, nous voulons poser de nouvelles règles du jeu et user de tous les outils dont disposent les Etats dès lors qu’ils sont au service des citoyens. Pour vaincre en 2007 les candidats du libéralisme et de l’atlantisme, écartons les risques jumeaux du social-libéralisme et du gauchisme désordonné. Faisons le choix résolu de la République ! » Le MRC en Mayenne (MRC 53) Le MRC 53 a été créé en 2004 à l’initiative de Georges Minzière, conseiller municipal de Laval, et de Michel Sorin. Tous les deux ont exercé des responsabilités au PS et en tant qu’élus locaux et régionaux. Ils sont, respectivement, trésorier et secrétaire du MRC 53. Michel Sorin est le délégué national du MRC à l’agriculture. L’objectif du MRC 53 est de recruter des adhérents sur l’ensemble de la Mayenne, dans tous les milieux socio-professionnels. C’est un nouveau parti qui vise à jouer un rôle d’éducation à une citoyenneté républicaine. Le MRC 53 cherche à promouvoir les principes et les valeurs de la République sociale, laïque et démocratique, dans une perspective socialiste et humaniste.