Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
En Mayenne, les pro-référendum s’organisent
Il reste peu de temps avant le 4 février, date de la convocation du Congrès à Versailles dans le but de modifier la Constitution française et la rendre compatible avec le traité de Lisbonne sur le fonctionnement de l’Union européenne.
Durant ces quatre prochaines semaines, nous allons nous mobiliser avec un objectif précis : faire échouer le plan de Sarkozy, qui consiste à faire voter par les parlementaires la révision constitutionnelle et, dans les jours qui suivront le 4 février, à faire voter par les mêmes parlementaires, à l’Assemblée nationale et au Sénat, puis en Congrès à Versailles, la ratification du traité européen de Lisbonne.
Tout cela par crainte du peuple français, qui a refusé de ratifier le même traité le 29 mai 2005. Alors, on contourne le peuple, on passe par ses représentants, députés et sénateurs qui, s’ils avaient voté en 2005, auraient plébiscité le traité par 90% des voix !
Nous ne voulons pas que nos représentants élus acceptent de décider à la place du peuple français sur une question qui engage durablement l’avenir de la France et des Français.
C’est pourquoi nous nous sommes réunis le 3 janvier à Laval. Tous les responsables et citoyens engagés dans des réseaux divers, en Mayenne, ont décidé de discuter afin de mener ensemble des actions auprès des parlementaires, de la représentante de l’Etat, des organes de presse et des citoyens.
Dans un souci de transparence, je prends l’initiative de mettre en ligne, dans son intégralité, le compte rendu que je viens de rédiger après cette rencontre prometteuse du 3 janvier.
Compte rendu de la rencontre du 3 janvier 2008 à 18h à Laval
Objet de cette rencontre initiée et animée par Michel Sorin : coordonner et dynamiser, au niveau départemental, les initiatives appelant à un référendum et demandant aux Parlementaires de se prononcer contre la révision de la Constitution française le 4 février à Versailles.
Etaient invités : les initiateurs du Comité départemental pour un référendum et signataires de l’appel du Comité National pour un Référendum (CNR), les animateurs des comités 2005 pour le NON au traité constitutionnel européen, ayant fait connaître leur volonté d’appeler à l’organisation d’un référendum pour ratifier le traité de Lisbonne.
Etaient présents : Marcel Collet, Philippe Serre, Jean-Claude Arezki, Louis Dufour, Monique Cadot, Manuel Ari, Jean Charon, André Garry, André Warnet, Yannick Peltier, Yoann Vigner, Jacques Omnès, Florian Derouet, Claudette Lefebvre, Hervé Eon, Manuel Doumeau, Jacques Poirier, Georges Minzière, Gérard Beillard, Michel Sorin.
Ont été excusés : Geneviève Bougard, Didier Genevée, Reine Pirault, Freddy Courayon, Jean-Marie Lunel, Patrick Martinez, Paul Paris, Jean-Luc Gombert, Jacques Hériveau, Eric Pelard.
Michel Sorin a expliqué le sens de son initiative : donner plus d’ampleur au mouvement d’opposition citoyenne au choix du président de la République de ratifier le traité de Lisbonne par la voie parlementaire.
Dans un texte accompagnant l’invitation par courriel à cette rencontre, il a développé les raisons qui conduisent à vouloir un référendum, la principale étant le respect des citoyens qui s’étaient prononcés par référendum le 29 mai 2005 sur le traité constitutionnel européen. Sur le fond, le TCE était quasi identique à celui qui porte le nom de « traité sur le fonctionnement de l’Union européenne », adopté et signé à Lisbonne par les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 pays membres.
Le Conseil constitutionnel, le 20 décembre dernier, a reconnu cette similitude et demandé qu’en préalable de la ratification, soit modifiée à nouveau la Constitution de la Vème République.
C’est pour cela que le président de la République a décidé de convoquer les parlementaires le 4 février à Versailles. Il compte sur le vote favorable des députés et sénateurs de la majorité, mais aussi d’une partie des socialistes, pour dépasser le seuil de 3/5 de voix qui sont nécessaires à l’adoption de la révision constitutionnelle.
Or, la minorité de blocage (2/5) au Congrès est possible, à condition que les parlementaires PS, le 4 février, se prononcent contre la révision de la Constitution.
C’est le sens de l’appel du Comité National pour un Référendum (CNR), qui vise à ce que les citoyens fassent pression auprès de leurs représentants au Parlement national. Le but est qu’ils prennent conscience de l’enjeu démocratique. Cet appel national est porté en Mayenne par le comité départemental composé initialement des responsables PRS, PCF, LCR et MRC, puis ouvert aux citoyens et militants des partis de gauche.
La question posée ce soir est d’associer d’autres citoyens, notamment des gaullistes, qui, en 2005, militaient au sein d’un comité républicain pour le NON ou de partis très réticents, voire opposés à la construction européenne en cours.
Le tour de table permet à chacun de se présenter et s’exprimer.
Marcel Collet souligne l’importance de coordonner nos forces. Il a signé la pétition du PCF et voudrait que la position ambiguë du PS soit levée.
Philippe Serre, qui animait avec des gaullistes le comité républicain pour le NON en 2005, constate que le texte du traité de Lisbonne est la copie conforme du TCE. Deux décisions de la Cour européenne de justice en Suède montrent clairement que la concurrence libre et non faussée prime, selon les textes européens, sur le droit syndical. Ce sont toujours les mêmes orientations libérales qui prévalaient avec la directive Bolkestein en 2005.
Il faut faire comprendre aux parlementaires que le choix de la voie parlementaire pour ratifier le traité ne repose sur aucune légitimité et que, quelle que soit leur position par rapport au traité, ils doivent voter contre la révision constitutionnelle, le 4 février.
Jean-Claude Arezki, en tant que citoyen et membre d’ATTAC 53, a signé l’appel du CNR et participe à cette rencontre en misant sur la mobilisation collective qui permettra de respecter le souhait émis dans les sondages par les citoyens ; ils veulent un référendum, à une très forte majorité.
Louis Dufour, ancien syndicaliste, approuve ce qui vient d’être dit. La décision de justice européenne en Suède montre la volonté de mettre en concurrence les salariés entre eux.
André Warnet s’exprime en tant que responsable du parti des travailleurs. Il approuve le texte et la démarche de Michel Sorin, dénonçant le manque de démocratie sur la question européenne et respectant les différentes sensibilités, la sienne étant de s’opposer à cette Union européenne qui porte le capitalisme sauvage. Son parti a lancé une pétition qui a recueilli une trentaine de signatures en Mayenne. Il est favorable à des démarches en direction des parlementaires et de la préfecture.
Yannick Peltier, responsable du PCF, rappelle que son parti a été partie prenante du comité départemental pour un référendum (CNR) et des initiatives communes, tout en menant une action spécifiquement PCF (tracts, affiches, pétition signée par 300 Mayennais). Le vote du 29 mai 2005 risque d’être volé. C’est une question de démocratie. Les enquêtes d’opinion montrent que les Français sont favorables à un référendum. Nous devons nous mobiliser et faire bouger les parlementaires.
Yoann Vigner a milité contre le TCE en 2005 et a signé l’appel du CNR.
Jacques Omnès rappelle les actions menées en 2005 et souligne l’importance d’exiger des parlementaires qu’ils soient cohérents et s’engagent pour la démocratie en votant contre la révision constitutionnelle le 4 février.
Claudette Lefebvre (PCF) partage ce qui vient d’être dit en faveur de la démocratie et pour un référendum.
Hervé Eon, responsable PRS 53 et membre du PS, avait pris l’initiative d’inviter les partis de gauche en vue de lancer un appel pour un référendum. Sur les huit invités, cinq étaient présents et quatre ont participé à la création du comité départemental, qui a rejoint ensuite le CNR. Présence sur le marché de Laval avant Noël avec urne à la disposition des citoyens pour recevoir les tracts remplis et signés (appel aux parlementaires). En dehors des phases actives, l’urne est au bar de l’Antidote, place St-Tugal. Les parlementaires ont été interpellés. Guillaume Garot a fait savoir qu’il réfléchit et hésite.
Manuel Doumeau (PS et PRS) a signé l’Appel national, réalisé un site départemental (qui ne sert plus), préparé le tract départemental, qui accueille les témoignages de citoyens (il faudra ajouter Jean-Yves Griot à la liste). L’Appel national a été signé par une petite centaine de députés et sénateurs à ce jour (voir le site www.nousvoulonsunreferendum.eu).
Jacques Poirier (PCF) note que des démarches auprès des parlementaires ont lieu ailleurs en Europe, afin d’accélérer leur réflexion sur la question de la démocratie.
Georges Minzière (MRC) est prêt à mener l’action auprès des parlementaires et des citoyens.
Gérard Beillard (MRC) appelle au rassemblement autour du CNR de tous les républicains qui veulent un référendum.
Après ce tour de table, la discussion porte sur les modalités du rassemblement et les actions à mener.
Marcel Collet ne souhaite pas remettre en cause ce qui a été engagé en lien avec le CNR.
Philippe Serre considère qu’il faut s’organiser à la manière du râteau, en coordonnant les initiatives. Rien ne le gêne dans les textes du CNR et de Michel Sorin. Il rappelle que le NON citoyen, en 2005, se situait à 45% environ en Mayenne. Notre coordination républicaine pour un référendum peut être utile dans les démarches auprès des parlementaires et de la préfecture.
Yannick Peltier émet des réserves en raison de divergences dans la conception de l’Europe.
André Warnet l’admet mais ne fait pas d’objections aux textes du CNR et de Michel Sorin. Sans se fondre, on peut avoir des points d’étape.
Jacques Omnès propose que nos démarches convergent vers les parlementaires.
Yannick Peltier demande qu’on n’exige pas d’eux qu’ils renient leur engagement en faveur du traité.
Manuel Doumeau suggère de passer rapidement aux moyens d’agir.
Jean-Claude Arezki pense qu’il est possible de conjuguer les actions individuelles et les actions de chaque organisation. Il faut préserver les identités individuelles et conduire des actions communes sous la bannière du CNR.
Georges Minzière propose de combiner démarche solennelle vers l’Etat et la presse d’un côté et démarche auprès des citoyens afin qu’ils fassent pression sur les parlementaires de l’autre. Ceux-ci doivent comprendre qu’ils n’ont pas le droit de voter la ratification à la place des citoyens. Puisque la question est identique, il faut que la réponse soit apportée dans les mêmes conditions qu’en 2005, c’est-à-dire par référendum.
Philippe Serre estime à 38-40% la proportion de citoyens que nous représentons à travers cet appel à référendum. Cela donne une légitimité aux démarches que nous allons entreprendre vers les parlementaires, la préfecture et la presse.
Jacques Omnès pense qu’il faut aller en délégations voir les parlementaires.
Marcel Collet va distribuer l’appel du CNR sur les marchés. Il faut agir sur le terrain pour mettre les parlementaires devant leurs responsabilités.
Philippe Serre suggère d’étoffer la lettre aux parlementaires en rappelant les résultats des sondages (71% des Français sont pour un référendum), le résultat du vote du 29 mai 2005 (55% de NON), la nécessité de voter au Congrès selon leur conscience, en prenant en considération le besoin d’un débat sur un sujet de cette importance, le référendum étant le meilleur moyen d’obliger le président de la République et le gouvernement à présenter au peuple leurs idées pour l’Europe.
Yannick Peltier souhaite qu’on s’en tienne à la lettre aux parlementaires, qui est sur les tracts avec l’appel du CNR.
Hervé Eon propose que des courriers papier soient adressés aux parlementaires, les courriers électroniques ne suffisant pas.
Pour ce qui le concerne, il prend la direction de Massy dès lundi pour l’organisation de la campagne municipale de la liste de gauche dans cette ville.
L’interlocuteur PRS en Mayenne sera Manuel Doumeau.
Il rappelle que des affiches du CNR sont disponibles auprès de PRS 53 au prix de 0,14 € l’affiche.
Michel Sorin est désigné pour assurer la coordination des informations et des opérations auprès des parlementaires, de la préfète et de la presse.
Afin de mieux comprendre ce qui est écrit dans cet article, il est conseillé de se reporter aux articles précédents sur le même sujet (3 et 4 janvier sur ce blog).