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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Le mouvement du 29 janvier s'attaque à la posture libérale de Sarkozy


La crise est si profonde qu’elle induit une vraie rupture

 

Les USA se posent la question de la nationalisation des banques, du moins celles qui sont en situation de dépôt de bilan. Solution d’urgence, qui pourrait s’étendre à l’Europe et à la France, afin de réorienter l’épargne vers l’activité économique et l’investissement productif, en prenant appui sur un pôle bancaire public.

Lire l’article (Anne Michel, Le Monde, 2 février) : Etats-Unis : l'hypothèse de la nationalisation des banques.


A l’instant, je prends connaissance d’un communiqué d’ATTAC, commentant les propos du premier ministre, ce 2 février (voir Relance : les grands chantiers démarrent dans l’urgence).

Un gouvernement aveugle

Il n’a pris aucune mesure de l’ampleur et de l’origine de la crise. Celle-ci est pour lui extérieure, venue d’ailleurs. Or ce sont les politiques néolibérales appliquées méthodiquement depuis trente ans, en France, en Europe et dans le monde, qui ont conduit à la situation actuelle : liberté pour les capitaux, explosion des dividendes et blocage des salaires, privatisation des services publics et protection sociale confiée de plus en plus aux fonds spéculatifs, crédit sans contrôle pour les circuits financiers, etc. Et Messieurs Sarkozy et Fillon veulent poursuivre de plus belle ce délabrement baptisé « réformes ».

 Un gouvernement cynique

Le Premier ministre déclare que « rien ne serait pire qu’un changement de cap » et que « aujourd’hui, la priorité absolue, c’est l’emploi ». De deux choses l’une : ou bien il le pense et alors il a changé de cap puisqu’il y a six mois encore, c’était priorité au pouvoir d’achat (« travailler plus pour gagner plus ») ; ou bien il se fiche autant de l’emploi que le Président promoteur du bouclier fiscal se moque du pouvoir d’achat des pauvres, et dans ce cas il maintient son cap. On comprend mieux le sauvetage des banques sans contrepartie aucune exigée de leur part, tandis que les minima sociaux continueront de végéter. Dans les mille mesures annoncées avec tapage en faveur de l’investissement, le Premier ministre confirme les craintes formulées au mois de décembre dernier : l’essentiel ne représente pas des sommes supplémentaires, mais un redéploiement d’engagements déjà pris.

 Un gouvernement irresponsable

De la même façon que le gouvernement oppose emploi et pouvoir d’achat de salariés, comme si l’enrichissement des riches n’avait pas pour conséquence de brider l’emploi et les salaires des pauvres, il oppose investissement et consommation. Quelle entreprise privée va investir si elle n’a pas de perspectives de débouchés ? Plus grave, piétinant ses propres modestes engagements en faveur de l’écologie, il appelle une croissance – qui de toute façon ne reviendra pas de sitôt – sans s’interroger sur le bien-fondé des aides à des secteurs en difficulté au moment où il faudrait commencer à penser à leur reconversion.

L’association Attac appelle les travailleurs et les citoyens à amplifier le mouvement d’opposition à la crise et aux fauteurs de crise qui s’est manifesté le 29 janvier. Pour sa part, Attac, en liaison avec l’ensemble des associations altermondialistes, s’attachera à populariser l’appel anti-crise lancé au Forum social mondial qui vient de s’achever à Belém.


Le mouvement du 29 janvier a reçu des soutiens fort diversifiés
. Dans son édition du 30 janvier, Ouest-France (Paul Burel) a commenté l’évènement en ces termes (extrait) :   

Si Nicolas Sarkozy espérait se tirer du mauvais pas de la grogne sociale en faisant le gros dos, c'est fichu. La mobilisation, réalisée sans le chaos et le désordre annoncés ou espérés par certains, est sans équivoque. Bien au-delà de l'habituel noyau dur du public - Éducation, SNCF, La Poste - elle s'avère exceptionnellement massive et spectaculaire. Mieux, elle est généralisée à toutes les catégories professionnelles, de la caissière à l'ingénieur, de l'ouvrier au professeur, en passant même par les avocats.

Surtout, surtout, et pour la première fois depuis longtemps, elle est portée par une vague importante et inattendue de salariés du privé. Un vrai signal d'alerte quand on sait que, traditionnellement, les périodes de récession poussent plutôt les employés du privé au repli sécuritaire sur leur emploi (…).

 

Ce 2 février, dans un point de vue paru dans le même journal régional, Jean-François Bouthors, éditeur et écrivain, indique Pourquoi il faut réduire les inégalités.  

 

(…) Cette réalité inégalitaire demeure. Or, il faudra bien s'y attaquer un jour ou l'autre. Tout simplement pour des raisons d'efficacité économique. L'écart des rémunérations, qui n'a cessé de s'accroître depuis plus de vingt ans, contribue, à travers sa mise en scène médiatique, télévisuelle et publicitaire, à dévaloriser des métiers et des services ¯ notamment en matière de santé ¯ dont nous avons besoin. Il joue un rôle non négligeable dans la désertification de certaines régions du territoire national, y compris dans la délocalisation des emplois. L'argent immédiatement disponible et tapageur devient la valeur cardinale pour évaluer les situations et les personnes, ce qui jette le discrédit sur les humbles. La cohésion sociale et l'investissement à long terme ne peuvent qu'en pâtir.

Dans son discours inaugural, Barack Obama l'a dit très clairement : « Une nation ne peut pas prospérer pendant longtemps si elle favorise uniquement ses membres déjà prospères. La réussite de notre économie a toujours dépendu, non seulement du niveau de notre produit intérieur brut, mais aussi de l'étendue de notre prospérité, de notre habileté à étendre cette chance à toutes les personnes de bonne volonté. Non pas par charité, mais parce qu'il s'agit là du moyen le plus sûr de parvenir au bien commun. » (…)

 

Je partage avec le chroniqueur Malakine (Marianne2.fr) l’idée que nous sommes au début d’un mouvement social qui ira loin. La suprématie de la finance a donné lieu à de tels excès au nom du capitalisme que celui-ci pourrait bien être profondément remis en cause, comme le socialisme a payé pour les fautes du stalinisme.

Comment interpréter l'ampleur de la journée du 29 janvier ? Pour notre ami Malakine, il faut replacer les manifs de jeudi dernier dans leur contexte historique : la crise a décillé les Français sur la mondialisation et le néolibéralisme. Le peuple français retrouve ses réflexes révolutionnaires incompréhensibles pour les élites et la presse étrangère.

Lire l’article de Malakine, ce 2 février : Le 29 janvier ou le début d'une vraie révolution.

 


Selon un sondage (à lire dès à présent sur humanite.fr), les français souhaitent que le mouvement du 29 janvier se poursuive. Ils devraient être satisfaits par la position commune des syndicats ce soir (voir Les syndicats menacent d'une nouvelle mobilisation).

 


Faut-il des preuves supplémentaires de l’orage qui menace ?

 

Le chômage a augmenté de 11,4% en 2008 (Le Monde, 2 février).

 

La détérioration rapide de l'emploi au Japon menace la stabilité sociale (Le M, 2 février).

 

Vous avez dit civilisation ?, par Gérard Courtois (Le M, 2 février).

 

Davos face à la mondialisation fragile et à une "crise parfaite", par Frédéric Lemaître (Le M, 2 février).

 


Cet article est le 42ème sur ce blog dans la catégorie Travail Economie

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