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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

MRC Européennes : Michel Sorin est intervenu lors du Conseil national


Mener au bout le débat sur le Front de gauche

 

C’était prévu : la décision à prendre par le Mouvement Républicain et Citoyen, lors de son Conseil national, serait difficile. On le savait. Les membres du secrétariat national avaient été informés des discussions avec les initiateurs du Front de gauche. Sauf des dernières, depuis mercredi soir.

 

Comme Michel Vignal, j’avais préparé mon intervention la veille, en croyant que l’accord serait au bout du chemin. Dès la prise de parole de Jean-Pierre Chevènement, en ouverture de séance, le choix était fait. Notre président se sent incapable de porter la ligne politique du Front de gauche et de faire campagne avec des partis, dont les dirigeants refusent de débattre sur le fond (Jean-Luc Mélenchon n’était pas présent dans les réunions les plus importantes).

 

Quelle est cette ligne politique, pour autant qu’il soit possible de la définir ?

 

Jean-Pierre pense qu’elle est plus proche du NPA que d’un futur gouvernement de gauche. Il s’est déclaré sidéré par l’évolution du PCF, qui semble très influencé par la ligne de Toni Negri (auteur de « Après l’Empire »). On ne pose plus la question du pouvoir d’Etat. Seules comptent les luttes sociales (dérive qualifiée de « mouvementiste »), ce qui revient à se rallier à la domination des USA.

 

Après une précision apportée par Sami Naïr, principal négociateur du MRC, Jean-Luc Laurent, qui présidait la séance, m’a donné la parole en 4ème position. Voici le texte de mon intervention.

 

Conseil national MRC - 22 mars 2009

 

Intervention de Michel Sorin (Mayenne)

 Secrétaire national, chargé du développement du MRC dans le Grand Ouest

 

Bonjour à tous !

 

Le monde est à un tournant vertigineux de son histoire

 

Les USA et le capitalisme financier, qui dominaient le monde, sont cul par-dessus tête.

 

-          Aux USA, la planche à billets fonctionne à plein régime pour enrayer la récession économique, à coup de milliards de dollars injectés par la banque centrale. Une telle création monétaire n’a pas d’équivalent dans l’histoire. Les conséquences pour le dollar sont imprévisibles ; elles menacent l’euro et l’économie européenne. Que va faire la Banque Centrale Européenne ? Que va faire l’Europe ?

 

-          Nous sommes au-delà d’une crise. C’est la remise en cause foudroyante du capitalisme financier, du pouvoir des banques et de la finance mondialisée. Le capitalisme, en tant que système de production des richesses, n’en sort pas indemne.

 

Comme les nationalismes sont des maladies des nations, le capitalisme financier de ces trente dernières années est une maladie du capitalisme. Il ne s’agit pas de rêver à une forme de socialisme se substituant au capitalisme. Il s’agit d’imaginer une organisation volontaire des Etats encadrant le capitalisme. On peut appeler cela de la régulation. En fait, c’est tout simplement le rôle des Etats, qui est de définir le cadre d’action de l’économie.

 

Il s’agit de mieux affirmer le primat du politique sur l’économie, comme sur la plupart des activités humaines. C’est le moment de redéfinir le cadre politique souhaitable pour que les citoyens soient associés convenablement aux décisions les plus importantes.

 

C’est là que notre bonne vieille République, laïque et sociale, revient en force, et nous avec. Dans un tel contexte, nous ne devons pas lâcher notre stratégie adoptée en juin dernier, lors de notre congrès. Et, plus que jamais, nous devons faire corps, MRC et Jean-Pierre Chevènement, ensemble, à chaque temps fort de la vie politique nationale.

 

Les élections européennes sont un temps fort

 

Dans le Grand Ouest, nous en sommes persuadés. C’est pourquoi nous avons majoritairement désapprouvé les propos tenus, notamment en bureau national, le 4 février, par ceux qui croient que seule l’élection présidentielle est importante. En fait, l’échéance électorale du 7 juin a son importance dans la longue marche vers la refondation républicaine de la gauche. Il nous faut poser des jalons pour une nouvelle donne à gauche. Comment ?

 

Avons-nous le choix des partenaires ?

 

-          Le PS veut se refaire une santé en se réunifiant autour de la perspective d’une Europe de gauche, favorable au traité de Lisbonne.

 

-          Il reste le Front de gauche. Certes, il ne semble pas avoir besoin de nous pour mener sa vie, et notre projet républicain ne l’intéresse pas vraiment.

 

Pourtant, avec nous, il gagnerait en crédibilité républicaine et pourrait montrer qu’une force de gauche (socialiste, communiste et républicaine, antilibérale, exigeante en matière de valeurs et principes démocratiques, y compris au niveau européen) peut exister entre le PS et l’extrême gauche.

C’est le meilleur moyen de limiter l’influence du NPA et de faire comprendre au PS que la seule voie d’avenir est dans l’alliance à gauche, ouverte aux républicains de progrès, et dans la réorientation de la construction européenne.

 

Le PCF et le PG gagneront à nous avoir avec eux et nous gagnerons à être de plain pied sur le terrain, dans une campagne électorale. Il nous faut conserver nos adhérents et en persuader d’autres de nous rejoindre. Reconnaissons-le : nous manquons d’oxygène et notre vie militante est en train de se réduire dangereusement. Il faut réagir. N’attendons pas du PS qu’il nous sauve la vie.

 

Et, pourtant, nous avons un grand homme d’Etat à la tête de notre Mouvement. Nous avons besoin de lui, comme il a besoin de nous. Il a besoin d’un Mouvement structuré, uni dans l’action politique, dans un pays qui, lui-même, a besoin d’une révolution démocratique et républicaine.

 

Poser publiquement les conditions d’un accord avec le Front de gauche

 

Jean-Pierre Chevènement vient de dire que le Front de gauche ne veut pas de nous, alors que, c’est l’évidence, notre présence lui apporterait un plus. Ce n’est pas à nous de dire non. Il faut aujourd’hui poser quelques conditions qui correspondent au respect de ce que nous sommes et attendre la réponse qui nous sera faite.

 

Le combat de la refondation de la gauche commence maintenant. Nous devons nous y engager à fond. Je comprends la position de Jean-Pierre Chevènement mais, contrairement à lui, je crois qu’il est décisif pour le MRC de s’engager dans cette campagne. Il faut continuer les discussions dans la clarté.

 

Voir, sur ce blog, l’article paru hier MRC Européennes : Michel Sorin se distingue de Jean-Pierre Chevènement  - 23 mars 2009, et les commentaires sur le site de Jean-Pierre Chevènement :

Elections européennes : la position du Conseil national du Mouvement Républicain et Citoyen

 

Cet article est le 18ème paru sur ce blog dans la catégorie Européennes 2009.

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S
Merci de ces 4 commentaires. Lucien, je comprends ta déception, mais je pense que le Front de gauche est très divers et a besoin de maintenir une certaine ambiguïté sur le fond. Il n'avait pas envie de répondre aux exigences du MRC en ce qui concerne les orientations fondamentales, le Front étant conçu comme un réceptacle électoral des antilibéraux antisarkozystes.Quant à mcbob et romain, qui semblent d'accord pour contester le bien fondé de la stratégie du MRC, qui est de refonder la gauche sur des bases républicaines, il est évident que cette stratégie ne peut réussir sans évolution favorable du PS. On peut penser que ce parti sera contraint, sous la pression de la crise, de repenser sa stratégie en vue de 2012.Pour ma part, je n'oppose pas la stratégie de refondation de la gauche au réenracinement des valeurs républicaines. Je pense que cela doit aller de pair. Voir un article sur ce blog<br /> Européennes : Michel Sorin pour l'alliance républicaine anti-libérale - 24 septembre 2008. <br />
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M
@ Romain.On ne peut plus d'accord avec vous.
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R
De trés nombreux militants du MRC venus à la politique en 1992 avec Maastricht se félicitent enfin de la lucidité de JPC qui retrouve sa stature d'homme d'ETat que nous lui connaissons tous.Une grande partie des militants du MRC a joué totalement le jeu de l'ancrage à gauche quitte à renier quelque peu l'appel de Vincennes.Nous faisions confiance à l'expérience des ainés.Mais 7 ans aprés la Présidentielle de 2002, le constat s'impose: la stratégie définie à Saint POl sur Mer est un véritable fiasco.Le MRC s'est ridiculisé en s'alliant un tant à Fabius, un tant à rOyal, en présentant des listes avec le PCF ou le PS... Notre leader a pu retrouver un siège parlementaire non pas grâce au PS mais contre lui.Alors oui la nostalgie c'est bien. Mais la gauche ethnique ( je suis né à gauche, je mourrai à gauche) devient au XXIe siècle une position d'arrière garde.Il est maintenant urgent de revenir aux fondamentaux et de constater l'évidence que seuls les aveugles ne voient pas. Etre républicain n'est plus compatible avec l'appartenance à la gauche.Il ne doit plus être question de refonder la gauche sur des bases républicaines mais de réenraciner les valeurs de la R2publique en FRance.Pour ce faire, désolé citoyen, mais il faut rompre clairement et définitivement avec la gauche et s'allier avec l'autrte force républicaniste , DLR, pour recréer la dynamique du Pôle Républicain, car ne vous en déplaise, c'est bien l'unique chemi pour faire survivre le MRC ( peut être sans vous mais lorsque vous aurez compris l'efficacité de cette stratégie, nous vous accueillerons les bras ouverts)<br /> Au revoir et à trés bientôt dans un MRC républicain et non plus de gauche<br />  
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L
michel de tout coeur avec toi. Quel gâchis le monde du travail pourra attendre le 22eme siècle pour un débouché politique au luttes avec une telle stratégie.encore une fois la cuisine politicienne à prévalue sur la necessité d'une véritable refondation de la gauche et en premier lieu l'union des forces de gauches anti- libéralelucien jallamion
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M
Merci de ces renseignements tres interessants.Quel sera maintenant, d'apres vous, le projet du MRC entre 2009 et 2012?1/re-engager le debat avec le Front de gauche?2/travailler sur le grand parti de gauche? (2/ ne va pas sans 1/)3/donner au MRC les moyens pour, enfin, voler de ses propres ailes?4/tout miser sur la presidentielle et JPC?5/autres? 
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