Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
A part Le Figaro, laudateur inconditionnel du président de la République, les organes de presse ne sont pas avares de critiques après son discours de Versailles, hier. Nicolas Sarkozy, avec l’appui de son conseiller Henri Guaino, veut apparaître, en temps de crise, plus ouvert au maintien de notre système social et républicain, qu’il avait combattu avant son élection. Mais, quand il cite Jaurès, il ne manque pas d’apparaître comme un usurpateur.
Toutefois, rares sont ceux qui mettent le doigt sur les contradictions entre ses discours et la réalité de sa politique, comme je l’ai fait (voir Sarkozy à Versailles : le discours de Guaino, avant les actes de Fillon - 22 juin 2009).
Claude Nicolet (MRC Nord, secrétaire national) l’a fait aussi. Sur son blog, ce 23 juin, il a commenté le discours de Versailles, en pointant les contradictions du président.
En réalité, la substantifique moelle du discours de Nicolas Sarkozy se situait dans sa première phrase: "Nous vivons dans une démocratie apaisée où tout le monde s'écoute". Sauf que lui, il s'en va ! Ce sont les autres qui doivent écouter et se contenter d'un "débat" qui n'en est pas un. Les limites de l'exercice sont très rapidement atteintes. Car cette contradiction structurait l'intervention du chef de l'Etat
Une intervention dans laquelle on sent clairement l'influence d'Henri Guaino, le conseiller spécial du Président. Une première partie dans laquelle bien des républicains en général, et des hommes et des femmes de gauche en particulier, peuvent se retrouver. Le rappel au volontarisme de l'Etat, à la force de la République ou encore à la volonté de mettre en avant "le récit national", ce qui "fait France", rencontre chez nous un certain écho.
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(…) "L'Europe doit changer" dit-il, c'est vrai. Depuis 20 ans nous le disons. Mais là encore il y a les mots et la réalité. Elle doit changer pour rester la même. Elle doit même tellement changer que le chef de l'Etat soutient Mr Barroso, le Président sortant de la Commission! Elle doit tellement changer qu'il n'en dit pas un mot devant les parlementaires. Les élections européennes viennent d'avoir lieu: 60% d'abstention: pas un mot sur ce refus de vote des Français. " L'Europe doit changer". Mystères et boules de gomme. Comprenne qui pourra (…).
Mais la question sociale a un rapport essentiel avec les projets politiques d'émancipation et de ruptures avec les forces qui aliènent. Forces du capital, de domination sociale ou culturelle, force politique. Or, le président de la République a t-il évoqué ces points dans son intervention d'hier ? Bien sûr que non.
Le grand défi de la gauche sera de proposer un projet politique au peuple français, qui soit un projet républicain d'émancipation et de libération des liens ténus qui entravent les hommes et les femmes. Le chef de l'Etat a t-il fixé une telle perspective? Pas à ma connaissance.
Cet article est le 23ème paru sur ce blog dans la catégorie La droite en France .
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