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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

USA : le président Obama face au doute sur l'efficacité de sa gestion


Les défis sont immenses et les américains conservateurs

 

Le discours du président Obama est aussi remarquable que l’était celui du candidat Obama. Reste à savoir ce qui va changer dans la réalité. Les résistances à ses projets s’organisent. Le conservatisme des citoyens et des élus (y compris du parti démocrate), le pouvoir de l’argent aux USA, la crise économique, constituent des obstacles à surmonter quand il s’agit de faire passer des réformes.

 

Dans des articles précédents récents sur ce blog, j’avais abordé les questions économiques :

USA : Obama nationalise les pertes et satisfait les marchés financiers - 27 mars 2009

USA : General Motors nationalisé et le dollar menacé d'implosion - 2 juin 2009.

 

Le changement le plus évident concerne la politique des USA dans le monde (voir l’article de Corine Lesnes, dans Le Monde, 13 juillet : La diplomatie Obama, entre moralisme et réalisme).

 

Mais, après 200 jours de présidence, les vrais problèmes apparaissent aux Etats-Unis et commencent à inquiéter les gens au pouvoir (voir sur le site du quotidien Le Monde, le 22 juillet, l’article de Corine Lesnes : Barack Obama confronté aux premières critiques).

 

L’article paru ce 10 août sur le site de La Tribune de Genève (signé Jean-Cosme Delaloye) est aussi représentatif de ces réactions.

 

En chute dans les sondages, Obama à la recherche d'un second souffle

 

ÉTATS-UNIS | Alors qu’il participe aujourd’hui au Mexique au sommet nord-américain, Barack Obama cherche à rebondir après plusieurs semaines marquées par des déconvenues qui semblent avoir entaché sa popularité.


Sept points en un peu plus de trois mois. La régression de Barack Obama dans un sondage de la chaîne CNN, alors qu’il vient de franchir le cap des 200 jours à la Maison-Blanche, préoccupe son entourage. Même si sa cote de popularité reste solide et oscille autour de 55% d’avis favorables, le mois de juillet a été particulièrement difficile pour un président qui n’a pas réussi à obtenir la réforme du système de santé avant la rentrée.
Les divisions démocrates ont soulevé des questions sur ses capacités à contrôler les élus de son propre camp.


Les élus de son camp doivent aussi faire face à des critiques virulentes dans les meetings qu’ils organisent pour tenter de vendre la réforme de la santé à leurs administrés
. La semaine dernière, John Dingell, un élu démocrate du Michigan et, à 83
ans, le doyen de la Chambre des représentants, a été pris à partie à plusieurs reprises, comme le rapporte le Detroit Free Press. «Vous serez peut-être mort dans cinq ans! Ils veulent vous euthanasier», a notamment crié une femme de 60 ans en faisant référence à une idée qui circule chez les conservateurs selon laquelle le gouvernement veut limiter les soins pour les personnes âgées. Ce week-end, Sarah Palin, l’ex-colistière de John McCain à la présidentielle de 2008, a accusé Barack Obama de vouloir instituer «des tribunaux de la mort»: «Mes parents ou mon bébé trisomique devront comparaître devant le tribunal de la mort d’Obama, où ses bureaucrates décideront subjectivement s’ils sont dignes de recevoir des soins en fonction de leur niveau de productivité dans la société.»

Déficit de 1300 milliards


Avant de partir pour Guadalajara pour participer aujourd’hui à son premier sommet nord-américain, Barack Obama a dénoncé les «rumeurs bizarres» qui circulent sur son projet et a affirmé que sa réforme ne ferait pas la promotion de l’euthanasie. Vendredi, le président avait déjà assuré que son gouvernement avait sauvé le pays d’une catastrophe économique. La Maison-Blanche puise son optimisme dans les statistiques du chômage en juillet, moins mauvaises que les prévisions.


Barack Obama va devoir gérer, dans les jours qui viennent, la publication du bilan économique pour les six premiers mois de 2009. En juillet, le déficit budgétaire a atteint les 1300 milliards de dollars sur dix mois de l’exercice en cours. Ce chiffre est supérieur de près de 880 milliards de dollars au trou du budget américain un an plus tôt.


Sur le site de Libération, le 3 août, Alexandra Geneste pense que les réactions au projet de réforme du système de santé placent Obama  en position délicate, ce qui pourrait être un tournant de son mandat en cas d’échec (voir Obama, le temps du doute).

 

Sur le site de l’Humanité, le 3 août, Jacques Coubard commence ainsi son article Santé, l'âpre bataille d'Obama :

 

États-Unis. La réforme promise pendant la campagne électorale est cruciale. Mais elle connaît des ratés. Les adversaires du président le menacent d’un Waterloo tandis que les partisans d’un système universel manifestent.

Obama est menacé d’un Waterloo. Si son projet de réforme de la couverture médicale ne passe pas au Parlement, « cela va le briser ». C’est Jim De Mint, sénateur républicain de Caroline du Sud, qui a lancé l’anathème. Triomphant, il ajoute : les républicains pourront remporter les élections partielles de l’année prochaine et reprendre la majorité au Sénat.


Les réponses du président sont sur le site du Nouvel Observateur, le 9 août : Santé : Obama dénonce des "mensonges".


Selon Sean Foreman, professeur de sciences politiques à Miami, l'administration Obama est trop désorganisée (elle ne se concentre pas assez sur les dossiers prioritaires) et manque de fermeté. Ce point de vue a été rapporté par Maria Pia Mascaro dans Libération, le 3 août, sous le titre :
«Obama fait trop de politique au lieu de gouverner».


D’autres points de vue sont insérés dans les actes du séminaire de la Fondation Res Publica, le 7 avril 2009, autour de l’ancien ministre Hubert Védrine (voir La politique extérieure des Etats-Unis après l'élection d'Obama).
En conclusion, Hubert Védrine posait ces questions :


Jusqu’à quel niveau les Américains d’aujourd’hui ont-ils compris qu’ils ne pouvaient restaurer dans le monde actuel qu’un leadership relatif ?
Cela a des répercussions sur leur modèle économique, leur comportement de consommation, leur politique militaire, leur type de relation avec les autres, leur politique étrangère (…). Jusqu’à quel point l’Amérique peut-elle comprendre qu’elle devra composer dans son leadership, qu’elle n’est pas le phare du monde, que sa « destinée manifeste » n’est pas suffisante pour s’imposer partout (…). A mon avis, elle ne le comprendra qu’à la marge et dans la souffrance.

Y a-t-il un écart entre Obama en tant qu’individu et le système américain ?
Quelqu’un qui a vécu sur différents continents, qui a la famille composée que l’on connaît, ne peut pas avoir la grille de lecture, extrêmement limitée et fruste, qu’ont habituellement les politiciens américains. Ce n’est pas possible. Il sait que c’est plus compliqué. Il sait qu’il y a un monde extérieur (…). Je crois qu’il y a un petit écart, un petit degré de compréhension - du fait que le monde devient plus complexe - entre les Américains et leur président et un écart potentiellement plus grand entre l’individu Obama et le système (…).


Cet article est le 10ème paru sur ce blog dans la catégorie Amérique.

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