Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Un seul objectif : définir une politique d’intérêt général
Au moment où le tireur de ficelles de la droite, qui est aussi président de la République, organise le ralliement du chef aristocratique de la Vendée et de ses amis de la vieille France des traditions, la dispersion des forces de gauche fait peine à voir. Quel cataclysme politique pourrait amener les différents partis progressistes à accepter l’idée de préparer les conditions du rassemblement ?
Dans l’immédiat, contentons-nous d’enregistrer les démarches positives. En laissant de côté Gauche Avenir qui, le premier, a pris l’initiative (voir Se rassembler à gauche, d’hier à demain).
Parmi les altermondialistes, certains posent les bonnes questions (Aurélien Bernier, le 11 août, sur le site de Marianne) : «Ne soyons pas des altermondialistes benêts».
Le M’PEP appelle à la continuation et à la transformation du Front de Gauche et a formulé six propositions (http://www.m-pep.org/spip.php?article1469) :
1.- Travailler à l’élaboration d’un « tronc commun » politique sur lequel pourraient se greffer des accords à géométrie variable entre le plus grand nombre possible d’organisations de gauche
2.- Renforcer les liens des militants du Front de Gauche à l’échelle locale
3.- Réévaluer la question européenne
4.- Accepter la diversité et le pluralisme
1. La cohérence du Front de Gauche ne doit pas s’opposer à sa diversité et à son pluralisme
2. La « double appartenance » commence à être reconnue
3. Le Front de Gauche commence à rassembler au-delà des partis politiques
4. Les désaccords doivent être identifiés, reconnus et acceptés
5.- Participer aux élections régionales
6.- Donner au Front de Gauche le dynamisme et la structure du Front populaire.
Signalons aussi le texte de deux socialistes, Gaël Brustier (ex-MRC) et Jean-Philippe Huelin, qui militent pour un débat sur les primaires, afin de réveiller la gauche (site de Marianne, 12 août).
Primaires: il faut sauver le soldat Montebourg!
En cet été 2009, on a bien du mal à imaginer les partis de gauche engager la reconquête électorale du pays. La preuve bien sûr par les élections européennes et son taux d’abstention record. La preuve aussi par toutes les élections partielles (dont les exemples médiatisés de Perpignan ou Aix) qui ne révèlent aucune faiblesse de la droite. Certes, le problème de la gauche est triple : c’est un problème d’analyse (de la mondialisation, de la société française) de projet et évidemment de leadership. L’habitude à gauche veut que l’on prenne les problèmes dans cet ordre ce qui ne nous sort pas de l’état de déprime puisque les questions idéologiques semblent lasser jusqu’aux militants les plus aguerris. Et si, dans ce contexte plus que morose, le débat sur les primaires n’était pas finalement le plus stimulant et le seul salvateur ?
Parce que le naufrage électoral menace et que, plus encore, c’est à une défaite historique que l’on peut s’attendre, aucune des familles de la gauche n’a intérêt à se désintéresser de cette question des primaires. Les socialistes peuvent y trouver un moyen de renouer avec les classes populaires, les communistes le moyen de reconvertir une tradition politique estimable, les amis de Jean-Pierre Chevènement celui de faire peser de nouveau l’exigence républicaine, les altermondialistes celui de promouvoir des idées innovantes, les écologistes celui d’irriguer l’ensemble de la gauche de leurs vues. Toutes ont intérêt à engager une forme de « compétition coopérative » par laquelle les citoyens progressistes contribueraient à forger l’outil commun d’une victoire électorale, la désignation d’un leader et la mise en avant des idées qui pourraient permettre à la gauche française de gouverner dans la durée.
Si la question des primaires concerne toute la gauche, faire basculer le Parti Socialiste est pour nous une priorité. Pour cela, il faut enfin faire rendre gorge à la fausse idée récemment apparue dans les esprits socialistes que le leader est l’ennemi du projet. On se souvient pourtant que la prise à la hussarde du PS en 1971 avait réglé pour longtemps cette question permettant au cours des années 1970 de parler surtout du « Projet Socialiste » fondateur de la victoire du peuple de gauche en 1981 ! En réalité, si les réticences face aux primaires restent importantes dans l’appareil du PS, c’est essentiellement à cause des primaires internes de 2006 qui ont désavoué (définitivement ?) les faux ennemis mais vrais jumeaux produits au cours des années 1980-1990 par l’appareil du PS : Fabius et Strauss-Kahn ! Avec les primaires, la possibilité de voir émerger un « homme nouveau », comme le fut Ségolène Royal, est un risque que la nomenklatura de Solferino ne souhaite pas rééditer. Elle craint de ne pas tenir le candidat, voilà tout !
Le mode opératoire retenu par Arnaud Montebourg et Olivier Ferrand est loin d’être inintéressant puisqu’il tend à dépasser le strict cadre du PS en s’adressant à tous les partis de gauche pour s’adresser in fine à des millions de citoyens français. Notons que la rupture avec les classes populaires ne concerne pas uniquement le Parti Socialiste mais tous ceux qui ont, pendant quelques décennies, incarné les attentes et les espoirs d’une large majorité des ouvriers et des employés français. Les primaires sont le seul moyen dont nous disposons à court terme pour leur redonner la parole. Il y a en effet nécessité à dépasser cette réalité organique quelque peu étriquée que sont les partis de gauche. Loin d’être le produit d’appareils jugés désuets, les primaires peuvent être le début d’une régénération intellectuelle et civique de la gauche française, la première pierre posée à l’édification d’un parti de toutes les gauches, enfin conscient des enjeux nés de la globalisation. Ce grand moment de citoyenneté que seraient les primaires de la gauche française peut y contribuer…
Il y a donc urgence à imposer ces primaires ! Pour les citoyens attachés aux valeurs progressistes, il est temps d’exercer un droit d’ingérence dans les affaires du Parti Socialiste et de ses partenaires.
Cet article est le 113ème paru sur ce blog dans la catégorie Gauche refondation