Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
  • Contact

Texte libre

Recherche

Courriel

 

 

 

 

Articles RÉCents

12 mai 2007 6 12 /05 /mai /2007 17:41

 

La refondation doit être celle de toute la gauche

 Le Conseil national du PS, réuni aujourd’hui, aborde en urgence la question des élections législatives. Le débat sur la refondation a commencé, lancé par Dominique Strauss-Kahn. Sur www.liberation.fr on peut lire ce jour plusieurs articles sur cette question.  

 Dans un entretien avec Paul Quinio, Laurent Fabius appelle le PS « à se moderniser, pas à se droitiser ». Voici sa réponse à l’une des questions.

 DSK estime que l'avenir de la gauche passe par un PS qui s'assume enfin franchement social-démocrate. Qu'en pensez-vous ? 

Laurent Fabius : « Je pense que, face aux nouveaux enjeux ­ la mondialisation financière, l'émergence de la Chine et de l'Inde, le risque de décrochage économique de la France, la précarisation accrue de la société, la confusion fréquente entre solidarité et assistanat, les périls environnementaux ­, il faut un PS modernisé et non pas droitisé. Le capitalisme a changé, il est davantage financier, transversal et transnational. Opposons-lui un socialisme offensif, une gauche décomplexée. Sans complexe à être ancrée à gauche, sans complexe à regarder le monde tel qu'il est pour l'améliorer ».

 De son côté, dans un entretien avec François Wenz-Dumas, Vincent Peillon estime que « le PS aurait dû engager sa refondation dès la défaite de 2002 ». Voici le texte de l’entretien.

  « Il y a une responsabilité collective dans l'échec de Royal »

 « Député européen, Vincent Peillon, 46 ans, a été un des fondateurs du courant NPS (Nouveau parti socialiste). Il a été porte-parole de Ségolène Royal pendant la campagne.

 Quel est l'enjeu du conseil national ? 

 Il y a qu'un seul objectif : se rassembler, tous, et relancer une dynamique pour les législatives. Elle a existé pour la présidentielle : 17 millions de voix, 47 %, ce n'est pas rien ! Il faut qu'elle se poursuive et s'amplifie pour permettre cette fois la victoire.

 N'y aura-t-il pas quelques règlements de comptes ? 

Certains pourraient être tentés de le faire, mais cela n'aurait aucun intérêt. La question n'est pas de chercher qui est responsable de l'échec du 6 mai. Elle est d'engager un travail de refondation en profondeur, de manière intransigeante et dans la durée. Il aurait déjà dû l'être après le 21 avril 2002. Cela n'a pas été fait. Aujourd'hui, c'est la troisième fois que le Parti socialiste subit un échec à la présidentielle. Est-ce que le PS est condamné à devenir un parti de protestation ? Ou est-ce qu'il est capable de s'assumer comme parti de gouvernement ? Nous devons poursuivre la reconquête des couches populaires et nous moderniser. Et cette refondation doit être celle de toute la gauche. Elle marquera la fin d'un cycle, entamé avec le congrès d'Epinay en 1971 et qui a permis en 1981 l'élection de François Mitterrand. Une nouvelle période doit s'ouvrir.

 Refonder seulement la gauche ? Cela risque d'être insuffisant pour revenir au pouvoir... 

Il ne faut pas réduire la gauche aux 37 % totalisés par la candidate socialiste et l'extrême gauche au premier tour. Il faut créer une gauche moderne et populaire capable d'élargir cette assise en s'adressant à tous ceux qui veulent concilier la conviction républicaine, le progrès social et l'ambition internationaliste.

 Ne devez-vous pas envisager une ouverture plus large, vers le centre ? 

 Qu'appelle-t-on le centre ? Si c'est le centre droit, il n'y a aucune ambiguïté : il a déjà rejoint la majorité de Nicolas Sarkozy. Si c'est le centre version François Bayrou, c'est autre chose. Il vient de la droite et il veut s'en émanciper mais, pour l'instant, il n'est ni à gauche ni à droite. Ce sera à lui de se déterminer en cohérence. Nous avons trois tâches à mener : d'abord, sortir des positions mi-chèvre mi-chou, et bâtir une nouvelle offre politique, en phase avec la société, courageuse et claire.

 Ensuite se pose la question de nouvelles formes d'organisation. Avec la campagne de Ségolène Royal, nous avons doublé le nombre d'adhérents. Quelles nouvelles façons de militer peut-on leur proposer ? Comment permettre à notre formation d'être utile à la victoire et non un empêchement ?

 La troisième question est celle de la stratégie politique. Il ne s'agit pas de se replier sur les 37 % de la gauche et de l'extrême gauche au premier tour ou de rêver à une alliance avec le centre mais de se demander pourquoi autant d'électeurs socialistes ont voté Bayrou et de recréer une dynamique de progrès en capacité d'être majoritaire demain.

 Pourquoi cette refondation n'a-t-elle pas été entreprise au lendemain du 21 avril 2002 ? Six années ont été perdues : il y a bien un responsable . N'est pas au premier secrétaire, François Hollande, que cela incombait ? 

 Certainement, mais il y a une responsabilité collective. Même le NPS, qui a souhaité accomplir ce travail dès 2002, a sa part de responsabilité, puisqu'il a échoué à convaincre la majorité du PS de la nécessité de ce travail en profondeur. Mais l'essentiel est maintenant de se tourner vers l'avenir. J'appelle à dépasser toutes les querelles du passé et à décloisonner le Parti socialiste, au-dedans comme au-dehors. J'appelle à s'engager résolument dans l'avenir.

 François Bayrou ne risque-t-il pas de séduire les militants proches de Strauss-Kahn ou ceux qui rêvent d'un socialisme façon Blair ? Chez les Verts, quelqu'un comme Jean-Luc Bennahmias a déjà sauté le pas. 

 On ne tire pas les mêmes conclusions quand on milite dans un parti dont la candidate recueille 1,5 % ou 26 % des voix. La démarche de Dominique Strauss-Kahn n'est pas de quitter le Parti socialiste mais bien de le transformer. Et ce qui est intéressant, c'est qu'aujourd'hui tout le monde semble vouloir la même chose. En voilà une bonne nouvelle ! Mener cette refondation en profondeur est d'autant plus urgent que nous avons en face de nous une droite dure, qui a déjà fait sa mue et contre laquelle la bataille doit être sans concession, mais sans amateurisme non plus ».

Partager cet article
Repost0

commentaires