Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
Pour une politique agricole européenne réorientée Dans mon bulletin électoral, que nous distribuons dans les boîtes aux lettres (je fais appel aux volontaires, afin de partager le travail militant…), la politique agricole occupe la page 3, ce qui correspond à la place qu’elle occupe dans mes priorités (voir le texte paru le 29 mai sur ce blog concernant mes trois engagements prioritaires : l’Europe, la gauche et l’agriculture ; il sera diffusé dans le Courrier de la Mayenne la semaine prochaine). Ce sont des extraits de mon intervention le 16 mars dernier à Libourne (j’y reviendrai demain en présentant le bulletin spécial agricole). Pour une nouvelle politique agricole L’évolution de l’agriculture française depuis dix ans : - Le revenu agricole moyen s’est éloigné depuis 1999 du revenu disponible moyen par habitant. Il a baissé de 30% entre 1999 et 2005, puis a remonté de 15% sur la seule année 2006, grâce à une conjoncture favorable en productions végétales (blé, maïs) au niveau des prix mondiaux (développement des biocarburants aux USA et au Brésil). - L’emploi agricole (salarié et non salarié) a moins baissé depuis 1998, mais après une chute terrible : 3,3 millions d’emplis en 1960, 1 million de moins en 1973, 1 million de moins en 1992, pour atteindre 870 000 (dont 596 000 agriculteurs non salariés) en 2005. La part des actifs agricoles dans l’ensemble des actifs a été ramenée à 2,5% en 2005. - Les aides publiques (9,8 milliards € en 2005) font près de 80% du revenu net agricole. Elles ont servi à renouveler les équipements et matériels des exploitations, ce qui permet à celles-ci de fournir un produit au moindre coût aux industries agroalimentaires et de faire travailler de nombreuses PME (équipements, matériels) réparties sur tout le territoire. Ce système d’aides incite à la fuite en avant vers l’agrandissement des exploitations, ce qui risque de conduire à l’extensification des systèmes de production et à faire des agriculteurs des producteurs de matières premières. La nécessité d’une politique agricole L‘existence même d’une politique agricole n’est possible qu’à condition de réorienter la politique européenne. La PAC doit cesser d’être sous tutelle des options de négociation à l’OMC. Il faut la refonder sur la base de principes et d’objectifs qui correspondent aux réalités de notre temps, tout en étant fidèles à l’esprit des principes fondateurs de la PAC, en 1962 (libre circulation des produits agricoles au sein de l’espace européen, la protection aux frontières et la solidarité financière). Jusqu’au milieu des années 1980, l’agriculture était considérée à part dans les négociations internationales, en raison de son caractère stratégique (sa fonction nourricière pour les populations). C’est ce qui justifiait l’intervention publique et l’existence de politiques agricoles au niveau de chaque pays ou groupe de pays (PAC). Primauté du libre-échange et dérégulation depuis vingt ans A partir de 1986, l’agriculture a été intégrée dans les négociations commerciales internationales dans le but de libéraliser les échanges et de permettre aux entreprises multinationales de développer leurs activités et leurs profits, les Etats acceptant d’ouvrir les frontières et d’abolir les règles protégeant les économies nationales. En agriculture, cela signifiait le démantèlement des politiques agricoles et l’alignement des prix des produits sur les cours mondiaux. La politique européenne ne doit pas consister à sacrifier son agriculture pour satisfaire les appétits de libéralisation, que ce soit pour des raisons économiques ou idéologiques. Elle doit viser à éviter les distorsions de concurrence commerciale en supprimant complètement les subventions aux exportations, certes, mais aussi en protégeant l’espace européen par les moyens les mieux adaptés, tenant compte des conditions sociales et environnementales de production dans les pays exportateurs. La vraie priorité : assurer la sécurité alimentaire Car la priorité n’est pas le libre-échange mais la sécurité (en quantité et en qualité) de l’approvisionnement alimentaire des Européens, mais aussi des pays en voie de développement, ce qui suppose de reconnaître à tous les pays du monde le même droit à la souveraineté alimentaire. Cette priorité alimentaire passe par des prix à la production suffisants pour permettre aux paysans de mettre sur le marché des produits correspondant à la demande des consommateurs. Il est de la responsabilité des pouvoirs publics de veiller à ce que la valeur ajoutée soit répartie équitablement sur l’ensemble des filières agricoles et alimentaires. Une agriculture intensive, économe et écologique L’agriculture devra être plus économe, remplacer progressivement la chimie et l’énergie par l’écologie et les sciences, sans cesser d’être intensive. Car elle devra être suffisamment productive pour relever le défi alimentaire à l’échelle de la planète. La demande alimentaire va doubler dans les 40 prochaines années, sous l’effet de l’augmentation de la population (de 6 à 9 milliards d’humains) et du relèvement du pouvoir d’achat, notamment dans les pays asiatiques qui, à eux seuls, absorberont la moitié de la croissance démographique et une part importante de l’augmentation du niveau de vie et, donc, de la demande en viande, qui nécessite davantage de productions végétales. Des aides publiques plafonnées et réorientées Au fil du temps et des réformes de la PAC, les aides publiques aux agriculteurs ont pris une part trop importante dans les revenus agricoles. Elles devront être plafonnées et réorientées vers les petites et moyennes exploitations, en lien avec des objectifs sociaux et territoriaux définis à l’échelon régional ou inter-régional. Le dispositif actuel de répartition des aides n’est plus adapté et doit être corrigé afin de le rendre plus juste et plus en rapport avec les types d’agriculture à promouvoir.
Eclipse Next 2019 - Hébergé par Overblog