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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Les hausses de prix agricoles ont des effets sur les prix alimentaires


Consommateurs et éleveurs les premiers concernés

 

La rentrée a été marquée par la montée des prix des produits alimentaires liés aux céréales et au lait. La hausse du prix du pain en septembre a sanctionné l’augmentation des coûts de production dans les boulangeries. Deux raisons :

- d’une part, la hausse des cours du blé s’est répercutée sur le prix de la farine (le blé entre pour 65 à 70% dans le prix de la farine) mais la céréale compte très peu dans le prix de la baguette (5% seulement) ;

- d’autre part, les salaires et charges ont augmenté et ils comptent pour moitié dans le coût de la baguette, soit beaucoup plus que la farine.

 

Laëtitia Clavreul, dans Le Monde daté des 26 et 27 août 2007, expliquait que, ces dernières années, le prix du pain n’a cessé d’augmenter alors que celui du blé était à la baisse. En partant d’une base 100 en 1990, on est arrivé à 154 pour le pain, à 92 pour la farine et à 62 pour le blé !

 

Lucien Bourgeois, dans la Lettre économique des Chambres d’agriculture (APCA) en octobre, s’étonne de la sensibilité de l’opinion publique française au prix de la baguette, alors que le poste « alimentation et boissons » ne compte plus que pour 13,7% dans nos dépenses totales de consommation (au maximum 22% en ajoutant la restauration extérieure, les alcools et le tabac). Pour sa part, le logement pointe à 25,2%, et même 31% en y ajoutant les équipements du logement.

Depuis 1960, les dépenses alimentaires ont vu leur prix diminuer de 20% pendant que les prix du logement ont augmenté de 45% en valeur réelle !

Mais la grande différence, c’est qu’on mange tous les jours alors qu’on change rarement de logement, ce qui explique la différence de sensibilité à l’évolution des prix.

 

De leur côté, de grands groupes industriels agroalimentaires laitiers ont annoncé des hausses significatives de leurs prix en novembre et décembre, allant de 10 à 17%.

 

Les industries de l’alimentation animale avaient tiré la sonnette d’alarme l’été dernier (Le Monde, 23 août) : cette filière absorbe les deux tiers de la production de blé, maïs et orge, écoulés sur marché français. En un an, le coût de l’alimentation animale a grimpé de 60% !

Les fabricants d’aliments ont commencé à répercuter ces hausses sur les éleveurs, notamment les producteurs de porcs et de volailles (viande blanche), lesquels voient leurs prix de revient s’accroître sans répercussion sur les prix de vente. Les conséquences les plus graves sont à leur niveau. Les éleveurs hors sol sont ainsi les premières victimes des hausses de prix des céréales.

 

En outre (Ouest-France, 28 septembre, Jean Le Douar), la filière porcine produit au-delà des besoins intérieurs (107%) mais ses exportations sont en chute libre (-10% au premier semestre). L’Europe n’est plus compétitive sur les marchés tiers. Trois raisons principales : hausse des prix des céréales, qui entrent pour 70% dans la composition des aliments ; non utilisation des farines de viandes en France ; euro très élevé par rapport au dollar. Pour ses importations, la Chine se tourne vers d’autres horizons, notamment les USA et le Canada, dont les réglementations sont plus laxistes (OGM, farines animales, hormones).

 

Dans Ouest-France, le 20 septembre, Hervé Plagnol s’appuyait sur une étude des chercheurs de l’INRA concernant l’évolution de l’agriculture à l’horizon 2013, pour confirmer la probabilité forte de grandes difficultés pour l’élevage, notamment en porcs et volailles. Les aides resteront nécessaires pour assurer le revenu aux agriculteurs. Leur avenir dépendra de la croissance mondiale, qui conditionne la demande alimentaire solvable.

 

Cette étude part de l’hypothèse que le monde sera de plus en plus ouvert. C’est, en effet, la plus probable, mais d’autres avenirs sont possibles. A condition de le vouloir (voir sur ce blog en catégorie « Agriculture et PAC » les articles parus les 1er et 2 juin 2007). Dans un autre article, j’aborderai les effets de cette nouvelle donne sur les pays pauvres.

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