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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Crises financières : les USA et la finance mondiale vont devoir redescendre sur terre


La France a résisté à la déréglementation généralisée

 

Je suis destinataire des messages d’information gratuits de La Chronique Agora et lecteur du Monde Diplomatique. C’est complémentaire. Avec les premiers, je suis informé au jour le jour de l’évolution de la finance mondiale par ceux qui sont dans le système et l’observent. Avec le second, je dispose d’une analyse critique approfondie du système qui domine le monde (avec la complicité de l’élite politique qui a réussi à accéder au pouvoir d’Etat par la voie démocratique, bien aidée par les dirigeants des grands médias).

 

Voici le message de Bill Bonner, co-fondateur de La Chronique Agora, 13 mars 2008.

« LE MONDE EST EN TRAIN DE SE REEQUILIBRER »

« (…) Les matières premières sont à un sommet historique. Le pétrole aussi. Et les preuves du malaise des consommateurs s'accumulent ; ils sont de plus en plus sous pression... forcés de réduire leurs dépenses -- ce qui endommagera plus encore les profits des entreprises. Alors que la hausse des prix rabote les budgets des ménages, et la baisse des prix des actifs rabote la richesse mondiale. La majeure partie de l'économie semble ralentir. L'immobilier baisse. Les revenus des ménages baissent (…).  

Le tableau montre toujours la même scène : les Etats-Unis s'appauvrissent. Leur devise achète moins de choses. Leurs travailleurs gagnent moins d'argent. Leurs actifs ont moins de valeur que par le passé.

La question n'est pas de savoir s'il y a une récession ou non... s'il s'agit d'inflation ou de déflation. Il s'agit de la réévaluation des Etats-Unis -- à la baisse (…). Les Etats-Unis ont profité d'une part disproportionnée de tout pendant trop longtemps -- valorisations boursières... épargne mondiale... énergie mondiale... calories mondiales... puissance militaire mondiale. C'est en train de changer. Le monde est en train de se réajuster. Il ne se déséquilibre pas, au contraire : il retrouve l'équilibre. Ce sera un monde où les Etats-Unis jouent un moins grand rôle... et accaparent une moins grande part des ressources mondiales.

L'Asie se développe bien plus rapidement que les Etats-Unis. Les salaires grimpent de 10% par an en Chine... et de 15% en Inde. Les marchés boursiers sont en plein boom. Dans de nombreux pays étrangers, la croissance du PIB atteignait en moyenne le triple du chiffre américain ces 10 dernières années. Maintenant que l'économie US ne se développe plus du tout... les Asiatiques font la course en tête.

Cela ne nous pose pas de problème particulier. Les Etats-Unis ont eu une veine extraordinaire. Ils avaient de l'énergie bon marché... l'armée la plus puissante au monde... et la devise de réserve planétaire. A présent, ils ont les plus grosses dettes de la planète... les déficits les plus profonds... et le problème financier le plus colossal de tous les temps. En deux mots, les Etats-Unis ont fait circuler leurs reconnaissances de dettes un peu partout, et doivent désormais plus d'argent à plus de gens que quiconque dans toute l'histoire de l'humanité.

Ils ont plus d'engagements financiers que n'importe quel pays au monde (avec un déficit de financement de 60 000 milliards de dollars -- sans tenir compte du coût de la guerre en Irak, qui pourrait se monter à 5 000 milliards de dollars)... et des désavantages compétitifs par rapport à une bonne partie du reste de la planète. Les Asiatiques fabriquent des choses moins chères. Les Européens fabriquent des choses de meilleure qualité.

Comment des personnes si sympathiques se sont-elles retrouvées dans un tel pétrin ? Les Américains sont-ils plus bêtes que les autres ? Plus paresseux ? Plus imprudents... plus irresponsables ? Non... ils sont simplement victimes de leur propre bonne fortune. Les choses étaient trop faciles pendant trop longtemps. Un ensemble de circonstances uniques en son genre a permis aux Américains d'emprunter et de dépenser plus qu'il n'avait jamais été possible. Et c'est bien ce qu'ils ont fait ».

De son côté, ce 13 mars, Le Monde Diplomatique commente ainsi l’actualité financière sur son site  www.monde-diplomatique.fr

« Les bourses trinquent, le dollar flanche »

« Hier la Société générale, demain qui ? Avec le fonds Carlyle Capital Corporation (CCC), une nouvelle institution financière essuie les conséquences de la crise des prêts immobiliers américains consentis à des ménages trop lourdement endettés pour rembourser leurs créanciers.

Comme prévu (lire l’article détaillé de Frédéric Lordon* dans le numéro de mars du Monde diplomatique), l’effet domino se poursuit : le défaut de paiement du CCC, qui vient de provoquer sa mise en liquidation, porte sur 16,6 milliards de dollars ; or cette institution est liée à Carlyle Group, un autre fonds d’investissement particulièrement connu aux Etats-Unis dans la mesure où l’ancien premier ministre britannique John Major, l’ancien secrétaire d’Etat américain James Baker et le père de l’actuel président des Etats-Unis, George Herbert Walker Bush, en sont ou en ont été conseillers.

La mise en liquidation du CCC intervient alors que les marchés financiers sont particulièrement agités, évoluant brutalement d’un jour à l’autre (…).

La commission Attali veut imposer la logique libérale anglo-saxonne

 

* Dans cet article du Monde Diplomatique, Frédéric Lordon évoque, d’abord, la nationalisation par le gouvernement britannique d’une grande banque en difficulté (« transfert temporaire de propriété au secteur public). Après assainissement par l’Etat, la banque retournera dans le secteur privé faire des bénéfices.

L’Allemagne a volé au secours de la IKB Deutsche Industriebank. Aux Etats-Unis, Citigroup et Merrill Lynch ont dû faire appel à des fonds souverains d’Asie et du Proche-Orient.

Ces bourrasques financières ne sont pas inédites. Prévisibles, elles s’inscrivent dans un mouvement de déréglementation qui, en France, a démarré il y a tout juste vingt-cinq ans.

 

L’auteur fait remonter à la courte période 1983-86, non seulement le tournant de la politique économique de la France, mais aussi, et surtout, « le grand déverrouillage idéologique ».

C’est en 1984 que le gouvernement Fabius demande « aux entreprises publiques de n’avoir plus que le profit comme objectif (préparant, de fait, les privatisations). Ensuite, c’est le sommet européen de Fontainebleau, antichambre de l’Acte unique et du « grand marché », c’est-à-dire « la concurrence libre et non faussée ». En 1986, c’est la déréglementation financière.

 

Il est vrai que la société française n’a cessé d’être rétive à cette perspective tracée pour elle par les gouvernants. Parce qu’elle met une pression permanente sur les prix, donc sur les coûts, notamment les coûts salariaux, la concurrence instaure un régime prix-salaires renvoyant la discussion sur le pouvoir d’achat à la seule question des prix. Mais la baisse des prix fait baisser les salaires, contraignant les salariés à acheter dans les magasins « hard discount ».

 

C’est un enchaînement pervers, la basse pression du pouvoir d’achat contribuant à déprimer la consommation et la demande globale. Le modèle libéral propose une solution : l’endettement ! Aux USA et au Royaume-Uni, le taux d’endettement des ménages par rapport à leur revenu disponible est respectivement de 120 et 140%.

 

En France, nous n’en sommes pas là, mais la politique Sarkozy y mène, le chemin étant balisé par la commission Attali, qui propose de déréglementer à l’anglo-saxonne.

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