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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

La Coopérative agricole TERRENA a consulté ses adhérents sur les OGM


Les paysans disent non aux semences OGM

 

Le 24 juillet 2007, le collectif « Nos campagnes sans OGM » avait rencontré des responsables de Terrena (union des coopératives Cana et Caval) et n’avaient pas été rassurés « Ils veulent étudier une filière semences OGM alors que 66% des paysans ne souhaitent pas semer d’OGM. Ils ont semé avant d’organiser des débats avec les adhérents, c’est incohérent ». Ce collectif voulait informer les citoyens et faciliter la relation avec les entreprises. Un pique nique est organisé à Thouarcé (49), dans un canton où ont été semés 20 hectares de maïs OGM (Avenir agricole, 27 juillet).

 

TERRENA : « Nous lançons une expérimentation avant décision »

 

L’Avenir agricole (www.aveniragricole.net), dans son édition du 10 août 2007, donnait la parole à Olivier Kriegk, directeur scientifique du groupe coopératif, dont le siège est à Ancenis (44).

« Il s’agit d’une expérimentation afin de disposer de nos propres observations sur notre capacité à maîtriser la traçabilité des semences OGM et à gérer la séparation stricte des OGM par rapport aux filières conventionnelles sans risque de contamination croisée. Nous voulons aussi voir comment ce maïs OGM peut vaincre les toxines et les insectes. Ces semences ne seront pas commercialisées ». Ce responsable de Terrena annonce que les résultats de ces expérimentations seront communiqués aux adhérents à l’automne, lors des débats qui précéderont la décision de commercialiser, ou non, ces semences OGM. En vue de la production de semences, 35 ha de maïs OGM Mon 810 (Monsanto*, le seul autorisé en France) ont été semés au printemps 2007 par Terrena.

 

La Confédération paysanne : « Terrena doit stocker et consigner sa récolte OGM »

 

Dans L’Avenir agricole paru le 24 août, Patrick Baron, agriculteur en GAEC, adhérent Terrena, président de la Confédération paysanne de Loire-Atlantique, mettait en garde la Coopérative devant les conséquences de cette décision de semer des maïs OGM pour l’expérimentation, dont le caractère « explosif » avait probablement été sous-estimé par ses dirigeants. Il lui conseille de faire machine arrière, de stocker et consigner les semences récoltées. Il demande que les débats soient étendus aux salariés de la Coopérative, aux organisations syndicales et de consommateurs. La décision, ensuite, devra être bien pesée, car il y a un risque de mettre en péril l’équilibre de la Coopérative. Il pense que la meilleure décision pour Terrena serait de refuser les OGM.

 

11 ha de maïs OGM détruits par les faucheurs volontaires dans le Maine-et-Loire

 

Selon L’Avenir agricole daté du 14 septembre 2007, le fauchage a eu lieu dans une ferme du Maine-et-Loire, dans la nuit du 7 au 8 septembre, trois jours après une réunion, au siège de Terrena, avec les représentants du collectif interrégional rassemblant les opposants aux OGM du Grand Ouest de la France. Un accord n’avait pu être trouvé entre les deux parties. Les opposants aux OGM expliquaient que ce fauchage avait pour but de limiter l’expansion des surfaces OGM et d’alerter l’opinion publique.

La FDSEA s’insurge contre cette action : « Les faucheurs viennent de démontrer leur opposition à toute tentative de dialogue et de transparence ».

Christophe Couroussé, directeur de la communication de Terrena, estime « urgent que les élus de la nation s’expriment, débattent et décident de l’avenir de ces cultures en France ».

Dans un article du 9 novembre du même journal, on apprenait que la récolte de 8 ha de maïs OGM, rescapé du fauchage, avait été effectuée « sous haute surveillance » à Charcé-St-Hellier. « La récolte va être stockée et ne sera pas commercialisée pour le moment en attendant la suite des débats autour des OGM », précisait Terrena.

 

4 adhérents sur 5 ne veulent pas d’OGM sur leur exploitation

Gwénaël Demont, dans Ouest-France (6 mars 2008), et Antoine Humeau, dans L’Avenir agricole (7 mars), ont rendu compte de la décision prise par Terrena, après les débats organisés en janvier dernier (26 000 adhérents consultés par questionnaire, 34 réunions-débats organisées).

 

Les adhérents de la Coopérative sont très prudents face aux OGM. Sur les 3 100 réponses aux questionnaires (12%), deux sur trois considèrent que les cultures OGM ne sont pas nécessaires pour répondre au besoin croissant de produits agricoles, un sur deux (54%) estiment que les OGM sont « un vrai danger pour la diversité des filières et des productions », deux sur cinq (42%) refusent absolument le principe des OGM sur leur exploitation, un sur trois (37%) n’en refuse pas le principe mais n’en voit pas l’utilité. Un sur cinq (20%) dit être prêt à semer des cultures OGM si la législation le permet.

 

Terrena ne commercialisera pas de semences OGM avant 2010

 

Les résultats de cette enquête, qui portaient aussi sur les pesticides et les agrocarburants, ainsi que le Grenelle de l’environnement, ont permis aux administrateurs de définir une position sur les semences OGM et de préciser l’orientation vers « une agriculture écologiquement intensive », c’est-à-dire « préservant les écosystèmes et un haut niveau de productivité ».

 

Le conseil d’administration a décidé de mettre en place une veille technologique active sur l’ensemble des recherches en matière de biotechnologies. Des partenariats seront établis avec les instituts de recherche publics et les entreprises.

 

Concernant les semences OGM, il a décidé de ne pas en commercialiser à ses adhérents en 2008 et 2009 et de « renouveler cet engagement au-delà si les conditions d’une cohabitation pacifiée de ces cultures avec le reste de l’agriculture ne sont pas réunies ».

 

Terrena s’engage à favoriser les bonnes pratiques agricoles

 

Terrena veut accompagner le mouvement initié par le Grenelle de l’environnement, par une information claire et pratique (santé et environnement) auprès des utilisateurs de produits phytosanitaires. L’objectif est de réduire très fortement l’utilisation de pesticides. La production bio sera soutenue par les services de la Coopérative, ainsi que les énergies renouvelables.

 

Premier groupe coopératif agricole français

 

Ces décisions sont importantes, s’agissant de la première coopérative polyvalente française, qui a toujours été en pointe en matière de démocratie interne. Le rapprochement entre la Coopérative d’Ancenis (CANA) et celle d’Angers (CAVAL), puis leur fusion en 2004, a donné naissance à un groupe coopératif (11 500 salariés, dont 2 000 dans la Coopérative, les autres dans 150 sociétés filiales, 26 000 agriculteurs adhérents) très implanté sur la région des Pays de la Loire (essentiellement Loire-Atlantique et Maine-et-Loire).

 

Deux visions stratégiques se sont affrontées en 2005 et 2006, l’une très libérale, issue de la CAVAL par son ancien président, Benoît Lamy, céréalier et éleveur dans le Saumurois, qui a été le premier président issu de la fusion mais écarté rapidement en raison de ses positions en rupture avec l’idéologie coopérative, et l’autre dans la continuité historique de la CANA, plus solidaire et ancrée dans les territoires, représentée par son actuel président, Hubert Garaud, éleveur de volailles et producteur de lait en Loire-Atlantique.

 

La fusion entre deux entités, de cultures très différentes, n’allait pas de soi. Le choc a failli se produire lors de l’assemblée générale, en juin 2006, mais la sagesse l’a emporté, la logique des clans a été dissoute. L’intérêt général l’a emporté. « Terrena est avant tout une entreprise économique qui doit maîtriser ses filières et pouvoir rapidement prendre des décisions à la hauteur des enjeux des marchés », résume le président Garaud.

 

* Monsanto : firme américaine productrice de semences OGM, qui mérite être mieux connue. Le 11 mars dernier, Arte a diffusé un film documentaire à charge, « Le monde selon Monsanto », réalisé par la journaliste Marie-Monique Robin, auteur également du livre, sous-titré « De la dioxine aux OGM, une multinationale qui vous veut du bien » (éditions La Découverte).

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