Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
L’économie dématérialisée s’effondre d’un coup
L’économie réelle était sous l’emprise de la finance mondiale et de ses intérêts à court terme. Cette crise va lui permettre de respirer à nouveau, dans un monde qui change à grande vitesse.
Plusieurs articles sur ce blog ont fait référence à des informations de La Chronique Agora, par exemple l’un des articles les plus lus depuis quelques jours Crise immobilière, crise financière, crise de confiance, les USA sur la mauvaise pente - 26 janvier 2008.
Isabelle Mouilleseaux est spécialisée dans les marchés de matières premières. Ce 30 septembre, sa chronique commençait ainsi :
Un ami américain vient de m'envoyer un graphique impressionnant. Ce graphique détonne parce qu'il rapproche le poids du marché des dérivés (abstrait et dématérialisé) de deux grandeurs bien réelles :
1. Le PIB mondial, c'est-à-dire la richesse générée par tous les pays de la planète en un an.
2. La capitalisation boursière mondiale, c'est-à-dire la valeur de toutes les actions et obligations (d'Etat et d'entreprises) cotées sur toutes les places, partout dans le monde.
La valeur des produits dérivés pèse 10 fois plus lourd que la richesse réelle créée par l'économie mondiale dans sa totalité ! Et plus de 5 fois la valeur les actions et obligations cotées sur les marchés mondiaux ! Trouvez l'erreur...
Le volume des marchés de produits dérivés sur les six dernières années a explosé de 500% ! Pouvons-nous continuer ainsi ?
Couvrir ses positions est une chose, faire des arbitrages en est une autre. La spéculation est nécessaire, elle fluidifie les marchés. Ce qui ne va pas, c'est le rapport de 1 à 10 entre la richesse réellement produite et les dérivés. La dérive est là.
L'arme financière de destruction massive est à l'oeuvre
Comme le disait Warren Buffett : les dérivés sont une "arme financière de destruction massive" ("financial weapons of mass destruction"). La bombe à retardement est sur le point d'exploser. Le rejet du plan Paulson sera l'étincelle qui mettra le feu aux poudres s'il n'est pas adopté jeudi ou vendredi.
Il va falloir inventer un nouveau modèle de croissance
J'échangeais des mails avec Thomas Chaize (que vous connaissez) jusque très tard dans la nuit. Son analyse est la suivante : "les banques ont fabriqué la croissance que l'économie ne pouvait plus donner, personne ne s'est posé de questions parce que, directement ou indirectement, cela arrangeait tout le monde. Que la croissance soit artificielle ou pas, cela importait peu, tout le monde voulait en profiter."
Il va falloir inventer un nouveau modèle de croissance : la croissance par l'endettement et la créativité financière pour doper les gains financiers, c'est fini !
Lire aussi la chronique de son collègue, Philippe Béchade, Après le rejet du plan Paulson, le krach boursier.
Le président de la République, Nicolas Sarkozy, a présenté sa stratégie face à la crise, lors d’une réunion publique à Toulon. Lire l'intégralité du discours sur Le Monde.fr.
Selon son conseiller, Henri Guaino : la France est en «quasi-récession». Voir aussi l’intervention de celui-ci lors du colloque de la Fondation Res Publica, le 17 octobre 2007, sur le thème Crises financières à répétition : quelles explications ? quelles réponses ?
Pour le PS, le gouvernement ne "contrôle rien".
Est-ce la fin du capitalisme financier de type anglo-saxon ? La question a été posée par le quotidien Le Monde à six économistes : Daniel Cohen, Nicolas Baverez, Nouriel Roubini, Dominique Plihon, Pascal Salin et Pierre-Alain Muet.
Voici les propositions de Pierre-Alain Muet, député PS du Rhône.
Il est essentiel de réintégrer, dans le champ de la réglementation et du contrôle, les activités de crédit effectuées par des organismes non bancaires, car ce sont ces fonds spéculatifs non régulés qui sont à l'origine des crises financières récentes.
Il faut imposer une obligation de transparence sur les produits financiers et sur le niveau des fonds spéculatifs détenus par les banques.
Il faut enfin, comme c'était le cas autrefois, séparer les activités de banques de marché de celles des banques commerciales.
La titrisation, c'est-à-dire la possibilité laissée à un créancier de se défaire de la totalité de sa créance, entraîne une forme d'irresponsabilité. Les fonds spéculatifs ont prêté sans tenir compte du risque sachant qu'ils arriveraient à se défausser de ce risque sur un tiers. Pour éviter cette dissémination du risque, il faut, d'une part, appliquer les règles définies dans les accords de Bâle II de la Banque des règlements internationaux en réintégrant la titrisation dans le bilan des banques et, surtout, obliger le premier créancier a conservé pour lui-même 30 % à 40 % du risque sur le prêt initial. Tout organisme autorisé à prêter serait ainsi obligé d'évaluer son risque comme un banquier doit le faire.
En bref, il faut revenir en partie à une économie d'intermédiation et sortir d'une économie de marché financier où les effets de levier sont trop importants.
Les agences de notations ont certes une responsabilité, mais la régulation et le contrôle relèvent aussi de l'Etat vers qui tout le monde se tourne quand ca va mal. Le contrôle des organismes de marché, c'est le retour de l'Etat.
Voir l'ensemble des articles parus sur ce blog, concernant le Capitalisme.
Eclipse Next 2019 - Hébergé par Overblog