L’Etat se désengage de sa mission éducative
Le Lycée agricole de Laval (Etablissement Public Local d'Enseignement et de Formation Professionnelle Agricole) offre des parcours de formation initiale, par apprentissage ou par la formation continue dans les domaines de l'agriculture, de la filière cheval, de l'industrie agroalimentaire et de l'environnement.
L’EPLEFPA de Laval est un établissement public qui délivre des formations de qualité à 700 élèves.
Moins d’heures de cours, moins d’élèves, suppression de postes : le 26 novembre 2008, une trentaine d’enseignants du lycée agricole alertaient les élus par un « avis d’obsèques » concernant la 1ère technologique, une classe de 1ère professionnelle, ainsi que 32 places en seconde et BEPA (OF, 27 novembre).
Le secrétaire départemental du syndicat national de l’enseignement technique agricole public (SNETAP-FSU), Yoann Vigner, informait que la dotation globale horaire (DGH) de l’établissement, en 2009-2010, allait baisser de près de 9%, soit 3200 heures de cours sur un total de 5000 heures en moins dans les Pays de la Loire.
Cette information était confirmée quelques jours plus tard (OF, 5 décembre). Gérard Pigois, secrétaire régional du SNETAP-FSU, rappelait les mesures de limitation d’effectifs entraînant des regroupements et fermetures de classes (il n’y aurait plus de classe de 4ème à la rentrée 2009 en Pays de la Loire).
Le directeur régional de l’agriculture et de la forêt, qui devait venir à Laval expliquer ces mesures (OF, 8 décembre), s’est décommandé « au motif qu’il n’avait pas été prévenu de la présence de parents d’élèves et de la presse ».
Ce « refus du dialogue social » avait motivé le projet de blocage de l’établissement à partir du 16 décembre. La direction a préféré fermer l'établissement pour la semaine, avant les vacances de Noël.
Ouest-France a relaté les initiatives des élèves et des enseignants de ce Lycée dans son édition du 17 décembre (voir Laval.maville.com Deux cents élèves ont bloqué le lycée agricole).
En fait, les régressions de budget se renouvellent chaque année, depuis quatre ou cinq ans. L’an dernier, les enseignants avaient présenté aux parents d’élèves et aux élus la note du ministère de l’agriculture et de la pêche, concernant la rentrée 2008-2009 (voir Le budget de l'enseignement agricole public en baisse, les personnels inquiets - 9 décembre 2007).
Ce désengagement de l’Etat s’inscrit dans une logique globale de réduction des moyens affectés aux services publics. On peut se demander si l’enseignement privé compensera ou si les parents verront une offre éducative minorée pour leurs enfants.
Le lycée agricole de Laval, soutenu financièrement par la Région des Pays de la Loire en ce qui concerne les principaux investissements, a développé les formations de la filière cheval, tout en continuant de répondre à la demande éducative en agriculture. C’est l’un des principaux établissements du grand ouest. La résistance de ses enseignants et de ses élèves à la politique de désengagement de l’Etat mérite d’être saluée comme il convient.
Cet article est le 16ème paru sur ce blog dans la catégorie L'école