Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
Libéralisme et baisse des prix agricoles à l’origine de la pauvreté et des inégalités croissantes dans le monde Dans le prolongement des réflexions de Michel Griffon, présentées hier, le livre de Marcel Mazoyer et Laurence Roudart (janvier 2006, éditions Universalis) exprime la même préoccupation, qui est « nourrir l’humanité aujourd’hui et demain ». D’ailleurs, Michel Griffon est partie prenante de cette publication, avec une contribution intitulée « La planète pourra-t-elle nourrir dix milliards d’hommes » ? Les deux auteurs posent bien le problème dans l’introduction, que je vais reprendre ici brièvement. Le Sommet du millénaire organisé en 2000 par l’ONU en présence de la quasi-totalité des chefs d’Etat et de gouvernement avait fixé des objectifs ambitieux afin de lutter contre la pauvreté et la faim. C’était reconnaître « que le développement de l’économie mondiale et les politiques économiques et sociales au cours des dernières décennies ont été incapables de répondre aux besoins fondamentaux de l’humanité. Aujourd’hui, en effet, d’après la Banque mondiale, près de la moitié de la population mondiale vit avec moins de deux dollars par jour. Un tiers de l’humanité souffre de malnutrition et 850 millions de personnes de sous-alimentation chronique ». Par ailleurs, « selon la FAO, les trois quarts des pauvres vivent en milieu rural et la majorité de ceux qui souffrent de la faim sont des paysans des pays en développement, c’est-à-dire des producteurs et des vendeurs de nourriture ». Le secteur agricole fournit emplois et revenus à 40% environ de la population mondiale. Or, partout, « le revenu moyen des paysans est très inférieur à celui des habitants des villes, et même inférieur au salaire moyen des travailleurs non qualifiés ». Le livre a pour objet de mettre en évidence « les causes profondes de cette pauvreté paysanne de masse », elle-même au cœur de la pauvreté et de la faim dans le monde. Laurence Roudart montre « comment les politiques agricoles des pays membres de l’OMC ont évolué depuis le début des années 1990 sous l’influence des négociations internationales qui ont poussé à la libéralisation du commerce entre pays ». Les prix agricoles dans les pays ont été tirés à la baisse pour les rapprocher des prix sur les marchés internationaux. L’auteur montre « à quel point sont grandes les divergences d’intérêt entre les pays participant aux négociations actuelles sur l’agriculture ». Des centaines de millions de paysans sont restés en dehors des révolutions agricole (pays industriels) et verte (pays en développement) de la seconde moitié du XXème siècle. Seuls 2% des actifs agricoles utilisent un tracteur et à peine 20% des animaux de travail. 80% des paysans n’utilisent que des outils manuels. 40% n’utilisent pas d’engrais, ni de pesticides, ni de semences génétiquement sélectionnées (500 millions de paysans). Les inégalités sont énormes entre les différentes agricultures du monde. D’un côté, quelques millions d’agriculteurs dans les pays développés ou en développement peuvent produire plus de 1000 tonnes de céréales (ou équivalents) par travailleur et par an. De l’autre côté, des centaines de millions de paysans qui ne peuvent pas en produire plus d’une tonne. Les gains de productivité obtenus par la mécanisation ont été à l’origine de baisses très importantes de prix agricoles réels dans les pays concernés et sur les marchés internationaux. Ces baisses de prix ont été répercutées dans presque tous les pays, grâce à la diminution des coûts de transport et suite à la libéralisation du commerce international et des politiques agricoles. Elles ont appauvri des centaines de millions de paysans peu équipés et peu productifs. Elles ont poussé à l’exode des dizaines de millions d’entre eux, chaque année, vers les bidonvilles. Tout accident climatique, sanitaire ou politique (encore plus dans les pays non démocratiques) risque de les conduire à la famine, ce qui se produit dans de nombreuses parties du monde.
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