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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

La finance mondiale libéralisée se fait plaisir et commence à inquiéter les patrons français

 

La libéralisation des marchés financiers produit ses effets

 L’année 2006 aura été fertile en informations positives pour la finance mondiale. Je propose une revue de presse qui permet de faire un tour d’horizon éclairant sur le sujet.

L’Huma : « A la santé du CAC 40 »

 Le 4 août, le journal L’Humanité titrait : « A la santé du CAC 40. Bourse : + 13% pour Total, + 20% pour Axa, + 103% pour Danone… Les très grandes entreprises françaises crèvent les plafonds de leurs bénéfices nets ». Les résultats du premier semestre 2006 étaient excellents, sauf dans certains secteurs comme l’automobile.

 Le Monde : « Le salaire des patrons est-il juste ? »

 Le 6 septembre, c’était Le Monde qui titrait « Le salaire des patrons est-il juste ? » et ajoutait « Aux USA, les dirigeants des cinq cents premières entreprises ont gagné l’an passé, selon le magazine Forbes, une moyenne de 10 millions de dollars. Pour moitié, il s’agit de salaires, pour moitié de stock-options (attributions gratuites d’options qui permettent aux dirigeants d’acheter à bas prix des actions de leur entreprise) encaissées au cours de l’année, avec quelques pointes au-dessus de 200 millions de dollars ».

 L’auteur de l’article concluait « Le salaire des dirigeants d’entreprise ne vise donc pas à récompenser leurs efforts, qui ne justifient pas de telles sommes (…). Il est le résultat d’une mise en concurrence des firmes ».

 Le Monde : « 2006, année record pour les fusions-acquisitions »

Le 22 décembre, Le Monde précisait que « les fusions-acquisitions d’entreprises ont atteint en 2006 le record de 3 610 milliards de dollars (+ 30% par rapport à 2005).

 Jamais les banquiers d’affaires n’ont touché d’aussi gros bonus qu’en 2006 (…). Assises sur des trésors de guerre, les entreprises ont profité de conditions de financement avantageuses pour grossir. La montée en puissance des pays émergents et de leurs entreprises a aiguisé les appétits de croissance de leurs concurrents occidentaux. Les fonds d’investissement sont à l’origine d’environ une opération sur cinq en valeur.

 Le record de 2006 s’explique d’abord par l’excellente santé financière des entreprises. Fortes de leur bilan assaini, elles ont pu se financer dans de bonnes conditions (taux bas, liquidités bancaires abondantes, marché d’actions porteurs, libéralisation de certains secteurs comme l’énergie et les télécommunications…) et accélérer les mouvements de concentration ».

Le Monde : « Les rémunérations dans la finance explosent »

 Le 23 décembre, Le Monde annonçait une hausse de 15% en moyenne des salaires en 2006 et titrait « Les rémunérations dans la finance explosent », ajoutant : « la polémique enfle sur les bonus des salariés de la finance, ces primes exceptionnelles et individualisées versées chaque année par les grandes banques à leurs cadres (…).

 A la City de Londres, une prime de 1,5 million € a été versée à 4000 super-privilégiés.

 En France, on se rapproche des pays anglo-saxons. L’inflation des rémunérations dans le secteur de la finance est due à la situation du marché de l’emploi dans ce secteur et à la compétition entre pays qui pousse les banques à surenchérir pour recruter les meilleurs spécialistes des marchés financiers ou les meilleurs stratèges en fusions-acquisitions ».

 Le Monde : « Penalty contre le capitalisme »

 Dans sa chronique du Monde, 9-10 juillet, Eric Le Boucher mettait en cause les fonds spéculatifs (hedge funds) qui occupent une place de plus en plus importante dans le monde financier. Ils gèrent environ 1200 milliards de dollars (x 2 en 5 ans).

 Leur méthode est particulière : ils ne détiennent pas les titres, ils les empruntent et ne réalisent l’achat qu’à la fin, au dénouement de l’opération. L’effet de levier est maximal et ils ne supportent pas l’intégralité du risque.

 Faible transparence, système de rémunération - proportionnel aux gains - qui pousse au crime, excès de risque, trou noir juridique (absence de règles), faut-il siffler un penalty contre ces avant-centre du capitalisme ? »

 La conclusion est lucide : « Depuis vingt-cinq ans et le début de la libéralisation des marchés financiers, les Etats n’ont eu de cesse  que de lever une à une les restrictions à l’innovation financière. L’adoption de lois limitant les « hedge funds » marquerait un tournant radical (…).

 Il faudrait au moins exiger plus de transparence ».

 Le Figaro : « Ces nouveaux actionnaires qui font peur aux patrons français »

 C’est sous le titre « Ces nouveaux actionnaires qui font peur aux patrons français » que, le 27 décembre, Le Figaro (Anne - Laure Julien, Service Economie) aborde cette question.

« C'est une vraie révolution qui se prépare au sein du CAC 40. Habitués à ne rendre aucun compte aux actionnaires, donc aux véritables propriétaires des entreprises qu'ils dirigent, les patrons français ont de bonnes raisons de trembler. Une nouvelle génération d'actionnaires, beaucoup plus rétive, réclame le pouvoir : ce sont les hedge funds (fonds d'investissement), les Atticus, TCI et autres. Ces requins de la finance, ces « fonds voyous » comme les surnomme Claude Bébéar, le président d'Axa, veulent rentabiliser au maximum, et dans un laps de temps minimal, l'argent qu'ils placent en Bourse. Tous les coups sont permis pour obtenir toujours plus et peu importe que cela nuise à l'entreprise dont ils sont actionnaires (…).

 Les fonds d'investissement affichent, sur les dix dernières années, de bien meilleures performances que les produits de gestion classique : 11 % en moyenne contre à peine 7 % pour l'indice boursier mondial. Alléchés par ce succès, les grandes fortunes, compagnies d'assurance et autres établissements bancaires leur confient de plus en plus d'argent. Du coup, la force de frappe des hedge funds est devenue colossale. De 1 500 milliards de dollars en 2004, elle devrait passer avant 2008 à 2 400 milliards de dollars. L'équivalent d'une fois et demi le PIB français...

 Capables d'acquérir en un rien de temps 10 % à 20 % d'une entreprise cotée, ces guerriers d'un nouveau genre s'estiment en droit d'intervenir ensuite dans la stratégie et la gestion. En France, les managers vivent très mal les intrusions dans ce qui fut longtemps leur chasse gardée. Pendant des années, personne ne les avait contredits. Ni les actionnaires, mélange de gestionnaires professionnels suivistes et de petits épargnants faciles à convaincre, ni leur état-major. Cette époque est révolue (…).

 Dans la mesure où près de la moitié des actions françaises se trouvent entre des mains anglo-saxonnes, les patrons français ont bien raison de s'inquiéter. Face à des adversaires aussi réactifs qu'exigeants, « promettre que la situation de l'entreprise s'arrangera d'ici à cinq ans » n'est plus accepté. Pour survivre, ces dirigeants vont devoir jouer selon les règles des fonds, qui rappellent celles de l'actionnariat familial du XIXe siècle : les propriétaires décident. Ce n'est sans doute pas une coïncidence si les dernières entreprises familiales cotées, Bouygues, L'Oréal, LVMH, Michelin ou Peugeot, affichent les meilleures performances de la place de Paris".

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