Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Des riches encore plus riches, est-ce bien raisonnable ? L’explosion des inégalités de revenus en France et dans le monde n’est plus à démontrer. Une étude de l’Ecole d’économie de Paris, plus précise que les précédentes, en apporte la preuve. Cela justifierait la mise en place de politiques publiques d’intérêt général, afin d’encadrer le fonctionnement de l’économie. Chacun sait que les dérégulations sauvages sont à l’origine du dérèglement économique. Mais ce n’est pas la direction prise par les pouvoirs publics issus des élections présidentielle et législatives. La politique Sarkozy-Fillon vise à mettre la France à l’unisson du monde capitaliste libéral anglo-saxon, où la liberté économique est la seule valeur qui compte réellement. Les Français, dans leur majorité, ont fait un choix politique que certains regretteront dès qu’ils prendront conscience que le président Sarkozy est là pour permettre que se perpétue l’enrichissement des plus riches. Et aussi pour mettre en pièces le modèle social et républicain issu du Conseil National de la Résistance en 1944. Pour le moment, l’illusion continue mais va se dissiper dès cet été avec la session parlementaire qui commencera mardi. Le « paquet fiscal » du gouvernement est fait, pour l’essentiel, de cadeaux fiscaux à la minorité de contribuables les plus aisés. Voici l’article paru le 29 juin sur www.liberation.fr sous la signature de Grégoire Biseau. « Une étude de l’Ecole d’économie de Paris révèle l’envolée des revenus des Français les plus aisés depuis 1998 ». « On subodorait que les riches se portaient plutôt bien. Même en France, pays que la droite aime caricaturer comme le dernier îlot d’Europe continentale qui incite nos belles fortunes à s’exiler. Grâce au travail de l’économiste Camille Landais de l’Ecole d’économie de Paris, on sait désormais que les riches Français n’ont pas grand-chose à envier à leurs homologues anglo-saxons. Plus ils sont riches et plus ils s’enrichissent. Et dans des proportions inédites dans l’histoire sociale française. Reprenant à son compte les sources fiscales déjà exploitées par l’économiste Thomas Piketty, mais cette fois sur une période récente (1998-2005), Landais s’est concentré sur l’évolution des revenus de la petite population française la plus fortunée (allant même jusqu’au 0,01 % des plus riches). Et que constate-t-il ? Un fort «accroissement des inégalités de revenus depuis huit ans». Ça n’a l’air de rien, mais c’est la première fois qu’un économiste peut établir un tel diagnostic, sachant que les travaux de l’Insee avaient jusqu’à présent conclu à une réduction des inégalités en France. Bref, un travail universitaire qui ne tombe pas très bien pour le gouvernement de François Fillon, juste au moment où il va devoir expliquer aux députés l’impérieuse nécessité de voter des cadeaux fiscaux pour une population qui s’est déjà considérablement enrichie. Davantage d’inégalités Les très, très riches Français (disons les 1 % les plus riches, soit un bataillon de 350 000 foyers) ont vu leurs revenus augmenter de 19 % entre 1998 et 2005. Et ce chiffre explose littéralement quand on monte encore plus haut dans la hiérarchie sociale : + 32 % pour les 0,1 % les plus riches (35000 foyers), et carrément + 42,6 % pour le petit club des 0,01 % les plus fortunés (3500 foyers). Il semble que les riches Français vivent sur une autre planète économique. Car, pendant la même période, le revenu moyen par foyer a connu lui une hausse modeste de 5,9 %, soit une croissance moyenne annuelle de 0,82 %. Soit moins que la croissance du PIB ou même du PIB par habitant. Ce tableau remet partiellement en cause le diagnostic des inégalités françaises établi par l’Insee. Jusqu’à présent, l’institut national se contentait de mesurer l’écart entre les 10 % les plus riches avec les 10 % les plus pauvres. Et que constatait l’Insee ? Une réduction importante et constante du fossé depuis la fin des années 70. Sauf depuis le début des années 2000, où la réduction semble marquer le pas. «On ne sait pas encore si cela annonce une remontée des inégalités ou juste un palier», précise Pascal Chevalier, chef de la division revenu et patrimoine de l’Insee. L’institut a tout de même affiné ces mesures en comparant les 5 % les plus riches avec les 5 % les plus pauvres. Et alors ? «On n’a rien trouvé de significatif qui prouverait une explosion des inégalités en France», poursuit Chevalier. Pour autant, l’économiste estime que les conclusions de Landais restent compatibles avec le diagnostic de l’Insee. «Simplement parce qu’on est jamais descendu dans un niveau aussi fin d’analyse chez les hauts revenus», explique l’économiste de l’Insee. Salaires, revenus du capital : tout augmente Assez classiquement, plus on est riche, plus la part de son patrimoine placé en valeurs mobilières (actions et autres produits financiers) est importante. Pour les 3 500 des plus riches, la part du revenu du patrimoine peut ainsi représenter jusqu’à 40 % de leur revenu total. «L’évolution de la Bourse n’y est pour rien. Cela s’explique par le fait que les entreprises versent des dividendes de plus en plus importants à leurs actionnaires», assure Camille Landais. En sus, les très riches ont vu leurs salaires exploser sur la période : entre + 13,6 % et + 51 % pour le top du top de ces happy few. Deux explications justifient ce feu d’artifice. D’abord, les modes de rémunération de cette population intègrent de plus en plus de zakouski du genre bonus de fin d’année, stock-options, actions gratuites et autres joyeusetés indexées sur le cours de Bourse. L’autre élément d’explication est sectoriel : le versement des primes faramineuses de fin d’année dans le secteur financier et bancaire a boosté la moyenne des plus riches. «Avec cette hausse des salaires, on est en train de rompre avec trente années de stabilité dans la hiérarchie des salaires en France, estime Camille Landais. Notre modèle est en train de glisser vers le modèle anglo-saxon.» Certes, on est loin des inégalités de revenus de la France des rentiers du début du siècle. Mais, si on regarde ce qui a pu se passer aux Etats-Unis, estime l’économiste, il faudrait peu de temps pour retrouver de tels écarts de revenus et de patrimoine. D’ailleurs, les mesures fiscales que veut faire voter début juillet le gouvernement ne devraient pas contrarier cette course en avant des plus riches contribuables français. Cette analyse est à rapprocher d’un entrefilet dans le même journal, hier, reproduisant une information de l’agence Reuters concernant l’évolution des grandes fortunes mondiales. « L’internationale des riches se porte bien » « Les grandes fortunes financières mondiales ont vu le total de leurs actifs progresser de 11,4 % en 2006, selon une étude réalisée par la banque d’investissement Merrill Lynch et le cabinet de consultants Capgemini. Le total des actifs de ces «super-riches» devrait progresser de 6,8 % par an jusqu’en 2011 pour atteindre 51 600 milliards de dollars, selon le rapport. En 2006, les patrimoines financiers ont progressé à un rythme plus de deux fois plus rapide que la croissance de l’économie mondiale (5,4 %) ».