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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Le maïs transgénique Monsanto sème la zizanie dans le monde agricole

 

Le pouvoir politique est responsable des troubles

 On a pu lire hier sur www.liberation.fr des articles bien documentés sur la question du maïs transgénique MON 810, commercialisé par la firme américaine Monsanto, le seul maïs OGM autorisé en France (semence considérée comme étant  résistante à certains insectes ravageurs).

 Cette autorisation a été donnée par le gouvernement Jospin en 1998 à la suite d’une décision communautaire précédée d’une évaluation démontrant l’absence de caractère nuisible pour la santé et l’environnement.

 C’est ce qu’on peut lire sur le site d’information créé par le gouvernement concernant cette question : www.ogm.gouv.fr/mise_marche/registre_cultures/registre_cultures.htm.

 Mais cette autorisation peut aussi être interprétée comme une concession faite à la firme pour implanter ses produits OGM en Europe. Les gouvernements français n’ont pas, depuis 1998, organisé la cohabitation en cultures des semences OGM avec les autres, non OGM. Ils n’ont pas assumé leurs responsabilités en légiférant ou en organisant un referendum sur la question des produits alimentaires transgéniques (selon les sondages, la majorité des Européens - environ 70% des Français - est opposée à la consommation d’aliments contenant des OGM).

 Quand le président de la République affirme qu’il tient ses engagements, ce doit être de manière sélective puisque, dans le contrat de législature 2007-2012 de l’UMP, il est écrit « Ne pas accepter les utilisations des OGM en l’état des connaissances scientifiques » (Le Monde, 14 juillet 2007, Hervé Kempf).

 Toutefois, il est vrai que l’Europe agricole n’est pas réellement maître de ses choix en matière d’aliments  pour ses porcs et ses volailles (voir Ouest-France, 22 juin 2007, Luc Vernet). Ses importations de tourteaux de soja américain (USA, Brésil, Argentine) sont incontournables, des engagements négociés ayant été pris en ce sens. Or, il s’agira, de plus en plus, de filières OGM.

 En cas d’arrêt de ces importations, il n’y a pas de plan B… L’Union européenne devra alors choisir entre les OGM et une moindre dépendance à l’importation. Ce sera le moment d’opter (enfin !) pour une politique agricole et alimentaire européenne.

 Voici des extraits de Libération, 9 août, et, d’abord, des infos utiles.

 « OGM, qu’est-ce que c’est ?  Un organisme génétiquement modifié (OGM) est créé par la modification de l’identité génétique d’un organisme existant (animal, végétal, bactérie), grâce à une technique de «génie génétique», afin de lui conférer une caractéristique nouvelle.

 Que dit la loi ?  En France, les OGM ne peuvent être cultivés qu’après une procédure d’évaluation des risques sur la santé et l’environnement. Un registre national recense les parcelles : www.ogm.gouv.fr/mise_marche/registre_cultures/registre_cultures.Htm 

 0,9%.  L’Union européenne a imposé que tous les produits alimentaires contenant plus de 0,9 % d’OGM ou dérivés soient étiquetés. Mais le lait ou la viande d’un animal nourri aux aliments génétiquement modifiés ne sont pas étiquetés.

 22.  Vingt-deux pays cultivent des OGM en 2006, soit onze pays en développement et onze pays développés. Avec en première place les Etats-Unis (54,6 millions d’hectares), suivis de l’Argentine (18 millions), du Brésil (11.5 millions), puis du Canada, de l’Inde et de la Chine.

 60%.  Le soja est le principal organisme génétiquement modifié cultivé dans le monde, puisqu’il représente 60% de la superficie mondiale de cultures d’OGM. Il est suivi par le maïs (24 %), le coton (11 %) et le colza (5 %).

 102.  Depuis la commercialisation en 1996 des cultures transgéniques, leur exploitation a très rapidement augmenté dans le monde pour atteindre 102 millions d’hectares en 2006, soit une multiplication par  50 depuis 1996 (source: ISAAA) ».

 Le gouvernement va devoir clarifier sa position vis-à-vis des produits OGM afin d’éviter la multiplication des conflits sur le terrain entre les producteurs. Des confrontations qui risquent de se produire au sein des groupements et des Coopératives, quand ce n’est pas au niveau des agriculteurs eux-mêmes, empêtrés dans des situations pas claires, ce qui peut les inciter au pire, comme on a pu le voir avec le cas de cet agriculteur du Lot qui s’est suicidé. Voici ce qu’a écrit Alexandra Schwartzbrod, hier, dans Libération.

 « Ogm : le conflit en terrain fertile »

 Le suicide d’un exploitant, dimanche, accroît les tensions entre militants écolos et agriculteurs. L’Etat attend la rentrée pour agir.

 « Personne, ou presque, dans sa commune ou son entourage, ne savait qu’il cultivait du maïs génétiquement modifié. Pas même sa femme. Seul son frère, avec qui il dirigeait son élevage de porcs, était dans la confidence. C’est dans ce climat de solitude que Claude Lagorse, 46 ans, père de quatre enfants de 13 à 20 ans, s’est donné la mort dimanche, en se pendant à un arbre de son champ de Girac (Lot), où des militants avaient prévu d’organiser le jour même un pique-nique anti-OGM.

  Bien sûr, des problèmes personnels ont peut-être ajouté au désespoir de cet homme qui sera enterré cet après-midi dans son village, sans doute accompagné d’une foule de sympathisants au vu des réactions très vives suscitées par ce drame. Mais tout indique que son geste a été en grande partie motivé par les attaques dont il commençait à être la cible de la part des militants anti-OGM.

 Amende.  Cet acte isolé pourrait constituer un tournant dans la guerre qui oppose ­depuis quelques années en France - et de plus en plus brutalement - partisans et détracteurs des organismes génétiquement modifiés. Une guerre que les pouvoirs publics n’ont rien fait pour calmer, bien au contraire, entretenant sciemment le flou sur ce dossier et ignorant les demandes de transparence avancées, année après année, par les écologistes (lire p. 4).

 Aussi incroyable que cela puisse paraître, l’agriculture française n’a en effet toujours pas de législation claire en matière d’OGM.

 Faute de pouvoir programmer avant l’élection présidentielle un vrai débat au Parlement sur le sujet - projet repoussé en raison de son caractère explosif -, le gouvernement Villepin s’était contenté de publier en mars deux décrets visant à transposer en catastrophe la directive OGM européenne de 2001. Objectif : éviter de payer l’astreinte et l’amende imposées fin 2006 par Bruxelles.

 Ces décrets, qui n’évoquent pas les problèmes de coexistence (et donc de dissémination) entre cultures - le véritable nœud du problème - avaient fait hurler les écologistes qui, depuis, ne cessent de réclamer un moratoire. La semaine dernière encore, les faucheurs volontaires étaient dans le bureau de la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, pour exiger ce moratoire. En vain. Le gouvernement a décidé de reporter tout débat au Grenelle de l’environnement qui se tiendra en octobre à Paris.

 Feu vert.  Il n’y a pas qu’en France qu’on s’écharpe sur le sujet. Si en Grande-Bretagne le consensus est quasi total contre les OGM, en Allemagne la polémique fait rage. Hier, le cabinet d’Angela Merkel a donné son feu vert à la culture de maïs transgénique, à condition que les champs d’OGM se trouvent à une distance minimum de 150 mètres des champs de maïs traditionnels et à plus de 300 mètres de champs de maïs bio. Des mesures qualifiées d’ «irresponsables» par les écologistes car, selon certains d’entre eux, «elles invitent les cultivateurs allemands à expérimenter la technologie génétique au grand air».

 Bref, la graine de la discorde est plantée. Et elle n’est pas prête d’être déterrée ».

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