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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Hausse des prix des produits laitiers et retournement de situation agricole

 

L’agroalimentaire sous l’influence directe des marchés

 Le Monde, daté du 8 août, en a fait le gros titre de sa première page et son éditorial : le renversement du marché du lait en France et dans le monde.

 Des excédents structurels européens (la Politique agricole commune (PAC) ne savait qu’en faire), on passe à la « pénurie mondiale de lait » qui provoque la montée des prix des produits laitiers, ce qui ne manque pas d’inquiéter les consommateurs, dorlotés depuis longtemps par des conditions favorables (alors que les producteurs n’étaient pas à la fête, avec une baisse de 10% du prix du lait entre 2003 et 2006, ce qui en a découragé plus d’un - 5000 décrochent chaque année en France).

 Le cheptel laitier a diminué de 2% en 2006. La fièvre aphteuse, découverte en 2001 dans des élevages mayennais, avait été à l’origine de nombreux abattages de vaches (58 000 selon Jérôme Porier, Le Monde, 8 août).

 Il est clair que la réforme de la PAC, décidée à Bruxelles en 2003 par les ministres de l’agriculture des 15 pays de l’Union européenne, a contribué à démotiver les producteurs de lait, les aides publiques n’étant plus désormais liées à la production.

 Jérôme Porier, dans ce même article du Monde, rappelle que la France est le deuxième pays producteur de lait d’Europe (l’Allemagne l’ayant dépassé lors de la réunification, grâce aux grandes exploitations laitières de l’est) avec 3,8 millions de vaches et 100 000 producteurs qui ne parviennent pas à réaliser le quota accordé à la France jusqu’en 2015. La collecte européenne 2006-2007 a atteint son plus bas niveau depuis 15 ans (126 milliards de litres). La demande, par contre, ne cesse de croître (fromages, produits frais).

 C’est le même constat au niveau mondial

 La consommation est en forte hausse dans les pays en développement (classes moyennes à nouvelles habitudes alimentaires en Asie, en Amérique latine et en Europe de l’est, de nouveaux besoins notamment en Chine, en Inde et en Russie).

 La hausse des prix du lait à la production devrait continuer (environ 10% d’ici la fin 2008), la production mondiale ayant été ralentie par la sécheresse en Australie (amputation d’un milliard de litres, selon Luc Morelon, porte-parole du groupe laitier mayennais Lactalis, premier fabricant mondial de fromages).

 Sur 620 milliards de litres produits chaque année dans le monde, seulement 7% sont exportés. Sur le marché mondial, les hausses de prix sont spectaculaires. Depuis un an, le cours de la tonne de la poudre de lait a augmenté de 80%, celui du beurre industriel de 50%. Aux USA, le prix du lait a bondi de 50% en 5 mois. Et l’épidémie de fièvre aphteuse qui menace les cheptels anglais risque d’accroître encore les tensions…

 A ce tableau laitier, il convient de joindre ceux du blé et du maïs.

 « La sécheresse en Australie et dans le sud-est de l’Europe a fait augmenter les cours du blé. La production croissante de bioéthanol aux USA a fait flamber le cours du maïs » (Lucien Bourgeois, APCA, L’agriculture en chiffres, juillet 2007). « C’est la première fois depuis 40 ans que le prix mondial du beurre dépasse le prix européen ! D’une manière générale, la volatilité des prix ne cesse de croître à cause de la suppression du stockage et des mécanismes de régulation des marchés. On va prendre conscience avec nostalgie que les politiques agricoles étaient bien utiles aux consommateurs ! »

 Lucien Bourgeois ajoute que « les déséquilibres actuels concernent l’ensemble des échanges mondiaux. Les USA importent deux fois plus de produits qu’ils ne sont capables d’en exporter. Cela veut dire en clair que les habitants de ce pays consomment 6 à 7% de plus qu’ils ne produisent (…). Curieuse situation où l’épargne des Chinois permet aux Américains de vivre au-dessus de leurs moyens. Chaque Américain bénéficie ainsi d’un transfert de plus de 2000 dollars par an ! Privilège exorbitant des USA de faire fonctionner la planche à billets (…). La situation actuelle est tellement favorable aux USA qu’on comprend leur opposition à tout changement. Le risque de crise est croissant.

 Il serait dommage alors de regretter la disparition des outils de coordination dont on disposait dans les politiques agricoles et économiques de l’UE ».

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