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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Crise immobilière, crise financière, crise de confiance, les USA sur la mauvaise pente


Il serait temps que l’Europe prenne ses distances

 

Dans le secteur financier, tout particulièrement, l’Europe impose un alignement sur les USA, sous l’influence active du Royaume-Uni, dont l’économie repose sur la finance et le commerce planétaires. C’est la raison pour laquelle l’Union européenne est étroitement liée au capitalisme financier et au développement du libre-échange. La tentative de Tony Blair d’en prendre la présidence (dans le cadre des dispositions du traité de Lisbonne) est significative de la volonté des Britanniques de continuer cette politique européenne libérale.

 

L’actualité est riche d’informations sur la crise financière, la dernière en date, mais pas la moins spectaculaire, est cette énorme perte enregistrée par la Société Générale, révélatrice de la défaillance d’une banque en matière de contrôle de l’action de ses agents (la Société Générale a certainement des problèmes avec ses « radars »…) mais révélatrice aussi  d’un système financier devenu fou, opaque et aveugle.

 

Première source d’informations

 

Lire la dépêche de l’AFP, 25 janvier, sur le blog de Jean-Pierre Chevènement  www.chevenement.fr. 

 

« Cette affaire montre que "c'est le règne de l'opacité la plus totale, c'est la logique d'une finance

qui n'est pas seulement aveugle, mais qui est devenue folle", a déclaré le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), interrogé par l'AFP.
"Aveugle parce que l'opacité règne, et folle parce qu'on est très loin de l'économie réelle. On est dans le virtuel pur", a-t-il ajouté.
Selon M. Chevènement, "c'est la dure loi du profit à très court terme qui est en cause, beaucoup plus que ce trader désigné à la vindicte publique. Peut-être le mérite-t-il, mais je pense que l'arbre ne doit pas cacher la forêt".
"Il est pas souhaitable qu'on s'en tire en cherchant un bouc émissaire. Il faut faire une analyse plus profonde et se méfier de la méthode Coué. C'est quand même le sixième des capitaux de la Société Générale qui part en fumée!

On peut quand même s'interroger sur l'origine de ces pertes abyssales", a poursuivi l'ancien ministre, dont la fondation Res Publica vient de publier les actes d'un colloque sur "les crises financières à répétition" ».

 

Voir, à ce sujet, sur ce blog, l’article paru le 12 janvier dernier (catégorie Capitalisme) et les articles parus dans cette catégorie.

Deuxième source d’informations

Etant destinataire des chroniques Agora (abonnement gratuit), j’ai puisé des explications claires de la crise. Par exemple, celle-ci, signée Isabelle Mouilleseaux, le 22 janvier, dans son édito matières premières (editomp@publications-agora.fr) sous le titre « Sommes-nous entrés dans un grand marché baissier ? »

« La situation est grave car il s'agit d'une crise financière : le système financier est au bord de l'implosion. Je vais être honnête et directe avec vous : de tout temps, les crises les plus graves ont toujours été les crises financières. Or nous vivons actuellement la plus grave crise financière depuis la Seconde Guerre mondiale. 1929 était avant tout une crise financière, qui s'est ensuite transmise à l'économie.

Que s'est-il passé en 1929 ? Les banques ont subi des revers violents en bourse. Ce qui a entraîné une hausse des coûts d'intermédiation et un credit crunch massif. C'est exactement ce qui est en train de se passer. Sauf qu'aujourd'hui, nous avons des armes monétaires, fiscales et budgétaires qui nous permettent d'atténuer les conséquences économiques. Mais pas de les éviter à mon avis.

Voici un tableau rapide de la situation financière actuelle :

1 - Les banques sont massivement embourbées dans le subprime… et ça va durer.
Elles affichent les unes après les autres des pertes monstrueuses : 10 milliards par-ci, 18 milliards par là. L'un d'entre vous d'ailleurs, dont le neveu est trader chez Calyon à New-York, m'a fait part des rumeurs qui circulent dans les salles de marché : Citigroup serait au bord de la faillite ! C'est une rumeur, certes. Mais elle donne une idée de l'ampleur des dégâts.

Regardez la Société Générale : 230 millions de provisions passées. Et selon certains il faudrait en passer jusqu'à 2 milliards !! Pire : on découvre que les banques chinoises ont, elles aussi, joué avec le subprime !

En clair : le subprime représente une masse de 500 milliards de dollars à digérer -- 100 milliards sont pour l'instant remontés à la surface, officiellement déclarés et provisionnés. Les 400 milliards qui restent sont dans le pipe et vont sortir dans les mois à venir. Accrochez-vous au cocotier ! L'iceberg va émerger…

2 – Les rehausseurs de crédit entrent dans la partie, aggravant la crise financière d'autant plus.
(…) Ils garantissent les émissions obligataires ainsi que les titres adossés aux opérations de titrisation (dont le subprime). Retenez ceci : ils sont sept et ils garantissent 2 400 milliards d'actifs ; leurs fonds propres sont très faibles. Pourquoi leur fait-on confiance alors ? Parce qu'ils sont notés "triple A" par l'agence de notation ! Sur ces sept rehausseurs de crédit, deux ont déjà perdu plus de 50% de leur valeur ces derniers jours pour cause de dégradation de la note "triple A" : leurs actifs se déprécient et ils sont dans l'incapacité de se recapitaliser -- les conditions de marché ne le permettant pas !

Cela veut dire quoi ? S'ils perdent leur "triple A", les titres qu'ils garantissent vont s'effondrer. C'est très grave. Pour l'instant, on estime les pertes potentielles pour les investisseurs et emprunteurs à quelque 200 milliards -- pour l'instant... Mais l'histoire de rehausseurs de crédit ne fait que commencer. Et rappelez-vous : lorsque la crise du subprime a commencé il y a quelques mois, tout le monde était très serein… les choses ont depuis beaucoup évolué ! »

Troisième source d’informations

Une bonne source puisqu’il s’agit de ma banque, qui avait eu la bonne idée d’organiser une réunion d’information le 22 janvier, lendemain d’un « lundi noir » boursier.

Voici ce que j’ai noté en ce qui concerne la description de la crise aux USA.

Pour comprendre cette crise, il faut remonter à la bulle Internet, en 2000-2001, de la « nouvelle économie », qui a laissé les entreprises sans capacité d’investir. Le tandem Bush - Greenspan (politique économique et politique financière) a fait un pari. Les entreprises étant « plombées », ils ont décidé de miser sur les consommateurs, par une politique monétaire agressive (taux d’intérêt très bas), ce qui a provoqué une augmentation de la consommation (+ 4% l’an) et l’achat de maisons à crédit (accroissement des crédits immobiliers).

En 2004, la Banque Centrale américaine (FED) a augmenté les taux d’intérêt, ce qui a provoqué  des difficultés de remboursement par les ménages. La réaction des banques a été la fuite en avant spéculative dans le « subprime », c’est-à-dire en prêtant à des ménages peu solvables (ou non solvables) dans des conditions facilitées à court terme (taux variables, bas pendant deux ans, remontant ensuite, différé de remboursement du capital, prise d’hypothèque afin de revendre la maison en cas de non remboursement).

En 2007, avec la montée des taux d’intérêt, les ménages « subprime » ne peuvent plus rembourser.  Le pays subit une crise immobilière généralisée, qui provoque la diminution  (50%) de la construction et de la vente de maisons. L’excès d’offre sur la demande entraîne une baisse des prix et une correction immobilière qui nécessitera environ quatre ou cinq ans.

Les établissements financiers ont revendu les crédits « subprime » en les mélangeant à d’autres sur le marché. Les instituts de crédit spécialisés les ont transformés en titres revendus à des banques d’investissement. Aux USA, le marché est globalisé, ce qui a facilité la transmission de la crise. Constatant les dégâts, les marchés financiers ont été pris de panique, la crise étant aggravée par la transmission à l’ensemble des marchés mondiaux.

Ainsi, les USA subissent trois crises : la crise immobilière, qui touche l’ensemble des ménages, la crise financière, qui est due à la pratique hyper spéculative des « subprimes », la troisième est la conséquence du choc pétrolier, qui affaiblit le pouvoir des consommateurs américains. Le tout se traduit par une crise de confiance, face à la baisse de la croissance (5% au 3ème trimestre ; 2,5% au 4ème trimestre 2007 et une quasi récession prévue au 1er trimestre 2008). Les indices convergent (commande de biens durables et vente de détail en régression, baisse des emplois privés et licenciements, diminution de la consommation…).

Le président de la FED, Ben Bernanke, constatant la baisse de la consommation des ménages, a décidé d’abaisser très fortement le taux d’intérêt directeur (- 0,75%) et le président Bush a accordé des aides fiscales aux ménages (140 milliards de dollars), ce qui a été mal perçu car inadapté à la situation de ces ménages. On verra la suite…

Pour tenter de comprendre cette succession de crises financières, celle-ci semblant plus aiguë que les autres, je rappelle que la Fondation Res Publica, présidée par Jean-Pierre Chevènement, met à la disposition de tous les internautes les actes du colloque qui a eu lieu sur ce thème le 17 octobre 2007. Voir www.fondation-res-publica.org.

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I
<br /> Cest vrai , les exces des Etats unis en tout point sont inconstables. Pour ce qui est de l'immobilier, il s'agit d'une<br /> catastrophe sans précédent. Les saisies immobilieres ont touché des milliers de famille plongeant ces derneires dans une situation tragique. C'est un triste resultat pour les etats unis qui reste<br /> un grand pays. Mais on ne peut indefiniment vivre au dessus de ses moyens. Le deficit public américain explose. Mais jusqu'ou cela pourra t il aller ?<br /> <br /> <br />
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