Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Le monde agricole subit la volatilité des cours
Les revenus moyens agricoles sont repartis à la baisse en 2008 (-15%) après deux années de hausse (+15% en 2006 et +24% en 2007), qui avaient compensé la baisse de 30% sur 1999-2005 (voir Intervention de Michel Sorin* (MRC) sur l'agriculture - Libourne 16 mars 2007 – 1er avril 2007).
Il s’agit de revenus moyens, qui cachent de grandes différences entre productions, notamment entre productions animales et végétales. Par ailleurs, certaines productions ont été avantagées par des prix de marché élevés sur certaines périodes. Et, il convient de prendre en compte les aides publiques européennes, qui sont très différentes selon les productions.
En 2008, c’est surtout la hausse des coûts de production (énergie, engrais, aliments du bétail…) qui est à l’origine de la baisse des revenus. Les producteurs de lait et de vin ont pu compenser ces charges supplémentaires par des prix élevés en début d’année, ce qui n’a pas été le cas des éleveurs de bovins à viande et d’ovins, des maraîchers et arboriculteurs, ainsi que des producteurs en grandes cultures.
Les producteurs de lait (+23%) ont bénéficié de la forte hausse des prix, mais la situation s’est retournée depuis l’été. La bulle sur les prix du beurre et de la poudre de lait a été suivie d’une incitation à produire davantage, alors que les débouchés n’existaient pas.
C’est une folie d’attribuer de nouveaux quotas et de décider la suppression du système de maîtrise de la production après 2014, ce que fait l’Union européenne. La sécurité alimentaire doit rester un objectif stratégique pour tous les pays, y compris pour l’Europe.
L’élevage bovin pour la production de viande a subi une baisse de 32% des revenus en raison, principalement, de la hausse très forte des prix des aliments du bétail et, aussi, de l’épidémie de fièvre catarrhale ovine (non transmissible à l’homme) qui a provoqué l’interdiction de transports d’animaux vivants - ovins et bovins - sur les zones contaminées. Les revenus sont en baisse depuis trois ans et les perspectives ne sont pas bonnes (importations de viandes du Brésil à des prix très compétitifs, avec l’autorisation de l’Union européenne, celle-ci étant en déficit de production).
La situation des éleveurs d’ovins n’en finit plus de se dégrader (-10% de revenu en 2008).
Les productions dites « hors-sol » (l’alimentation principale, à base de céréales, n’étant pas produite sur l’exploitation) ont pénalisé les revenus des éleveurs concernés (-3%), davantage pour les porcs que pour les volailles. La cause se situe dans la hausse des coûts des aliments du bétail.
Les maraîchers (-16%) et les producteurs de fruits (-26%) ont été victimes de la hausse des coûts de production et de la baisse des volumes produits en raison des conditions climatiques.
Les producteurs de céréales et d’oléoprotéagineux (colza, tournesol, pois…), qui avaient grandement bénéficié des hausses de prix en 2007, subissent une baisse de leurs revenus (-37%), liée aux coûts de production plus élevés et aux cours nettement plus bas. Cependant, pour l’ensemble des grandes cultures, le niveau de rémunération reste supérieur de 14% à celui de la période 2003-2005, ce qui n’est pas le cas de toutes les productions.
Globalement, pour les paysans français, c’est un retour au niveau de revenu 2000, mais, entre temps, le nombre d’exploitants a diminué de 2,5% par an.
(Sources : L’avenir agricole, 19 décembre 2008)
Pour sa part, Laetitia Clavreul (Le Monde, 17 décembre) a décrit ainsi le bilan 2008 de l’agriculture française - cliquer sur le titre.
Agriculture française : la production augmente, les exportations ...
L'année 2008 laissera un goût amer aux agriculteurs. La valeur de la production de la "ferme France" s'élève certes à 66,7 milliards d'euros, en hausse de 3,9 %, selon les comptes prévisionnels de l'agriculture publiés par l'Insee, mardi 16 décembre. Mais le résultat net baisse de 8,9 %, à 23 milliards d'euros. La faute à l'envolée des prix du fioul et des engrais, et à la volatilité des cours.
C'est comme si le piège se refermait sur les agriculteurs français. En 2008, la production céréalière a augmenté en volume de 18 % et celle de lait de 4 %. En produisant plus, motivés par la flambée des cours et incités à redoubler d'efforts par l'assouplissement des quotas laitiers et la levée des jachères, les agriculteurs ont contribué au retournement des marchés. Au premier semestre, les prix ont continué de grimper, mais au deuxième, ils ont chuté. Les revenus par actif s'en ressentent. Après deux années de hausse, ils sont en 2008 en baisse, à – 15 %.
Si les agriculteurs se retrouvent de nouveau en difficulté, la hausse de la production va contribuer à amoindrir la croissance du déficit commercial français, qui pourrait avoisiner les 60 milliards d'euros en 2008. "Dans un contexte où tous les secteurs s'effondrent, la filière agricole française reste performante sur les marchés mondiaux", note Thierry Pouch, responsable des études économiques de l'Association permanente des chambres d'agriculture.
INCERTITUDES
En octobre, selon les chiffres publiés le 12 décembre par Agreste, le service des statistiques du ministère de l'agriculture, l'excédent des échanges agroalimentaires est resté stable, à près de 1milliard d'euros. Si les vins, champagnes et spiritueux, le gros des exportations, sont en baisse, les ventes de produits bruts augmentent. Le blé, par exemple, s'écoule bien, surtout hors de l'Union européenne.
De janvier à octobre, l'excédent s'élève à 8 milliards d'euros, ce qui signifie que le record de 9 milliards de 2007 pourrait être renouvelé en 2008, voire dépassé, car la baisse de l'euro face au dollar est positive pour le secteur.
En manque de visibilité sur l'orientation des marchés, les agriculteurs ne renouvelleront sans doute pas leurs efforts en 2009. En France, ils redoutent que la baisse de la demande alimentaire constatée en 2008 s'installe dans la durée. Un mauvais signe pour l'agroalimentaire, et donc forcément pour l'agriculture.
Sur les marchés mondiaux, les incertitudes s'accroissent aussi. Selon les perspectives de la Banque mondiale, publiées le 9 décembre, les échanges commerciaux pourraient reculer en 2009. "Les principaux partenaires de la France sont l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Italie et l'Espagne, dont les économies sont en récession", relève M. Pouch. Aux Etats-Unis, au Japon, ou pour les céréales, au Maghreb ou au Proche-Orient, les achats de produits français pourraient diminuer.
* J’ai présenté les propositions agricoles du MRC lors de la table ronde organisée par la Fondation Res Publica le 9 juin 2008 à Paris – voir Quelle politique agricole, au défi de la crise alimentaire mondiale ?
Cet article est le 111ème article paru sur ce blog. On peut le trouver en cliquant sur AGRICULTURE et PAC - Michel Sorin.
C’est le dernier article de l’année 2008, le 1000ème sur ce blog !