Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Faire reculer les intégristes du libre-échange
Le protectionnisme est la bête noire des libéraux, qu’ils sévissent dans les organismes internationaux (Strauss-Kahn craint le retour du protectionnisme, Nouvel Observateur, 13 février), ou à la Commission européenne (« si vous entendez le mot protectionnisme, c’est mauvais » selon Christian Ghymers, 4 décembre 2008 à Bruxelles - voir La crise, qui ne fait que débuter, va obliger l'Europe à se redéfinir - 31 janvier 2009).
Par bonheur, la crise a réhabilité les économistes qui, depuis longtemps, ramaient à contre-courant en critiquant l’idéologie du libre-échange. Jean-Luc Gréau était de ceux-là (lire son livre « La trahison des économistes », collection Le débat, aux éditions Gallimard, septembre 2008).
Voir Entretien de Jean-Luc Gréau à ...(accordé à Libération, 9 juillet 2007) et (site de Marianne, 10 février) une série de vidéos à vocation pédagogique.
La déglobalisation ou quand la mondialisation recule toute seule
Retrouvez les autres vidéos de la série Les mots de la crise, avec Jean-Luc Gréau.
Jean-Luc Gréau est intervenu dans de nombreux colloques de la Fondation Res Publica, dont celui du 9 décembre 2008 (voir Vers un Etat producteur de la norme).
Sur le site Pour un protectionnisme européen, on retrouve une solide documentation préparée par Julien Landfried (par ailleurs, collaborateur de Jean-Pierre Chevènement et membre du secrétariat national du MRC).
Sur le site de Marianne, le 14 février, Malakine présente une argumentation en faveur de cette théorie économique (voici l’introduction, Retrouvez cet article sur le blog de Malakine).
Il y a deux ans et demi, au lancement de la campagne présidentielle, nous étions peu à nous revendiquer protectionnistes, nous, les chercheurs d'alternative, lecteurs de Todd, de Sapir, d'El Karoui ou Gréau. Il était difficile de nous faire entendre tant le sujet était tabou, ostracisé, ignoré par tous ceux qui pensaient détenir la vérité révélée des lois de l'économie. La vérité c'était le libre échange, la concurrence, la compétitivité. En dehors de la recherche, l'innovation et la spécialisation, point de salut dans l'inévitable et salutaire compétition mondiale.
Cette époque est déjà bien lointaine. Aujourd'hui, tout le monde ne parle plus que de protectionnisme. Même Sarkozy est accusé d'en faire avec son pseudo plan de sauvetage de l'industrie automobile, qui pourtant ne la protège, ni de la concurrence extérieure, ni de l'effondrement de la demande.
Entre temps la crise est passée par là. Le centre économique du monde et son modèle se sont effondrés. Le marché autrefois jugé omniscient et infaillible est devenu synonyme de fraude, de cupidité et d'escroquerie. La mondialisation est en crise globale. Et il apparaît
chaque jour que la relance dans le cadre d'une économie ouverte est tout simplement impraticable, personne ne souhaitant avec de l'argent public stimuler l'économie des voisins (…).
Ce 15 février, sur le site Vendredi.info, on peut lire un article, signé Delphine Halgand (Voir le sujet d'origine).
Protectionnisme. Ce mot est sur toutes les lèvres, notamment dans celles des grands argentiers réunis à Rome ce week-end pour le G7. Les participants se sont engagés à ne pas céder au protectionnisme. La tentation est en effet réapparue avec la crise, notamment aux Etats-Unis à travers la clause "Buy American" du plan de relance et en France à travers le plan de soutien au secteur automobile. Il est donc temps de rappeler de quoi il est vraiment question, derrière ce mot redevenu à la mode.
Petit rappel: le protectionnisme est une politique économique qui vise à protéger l'économie nationale contre la concurrence étrangère grâce à des mesures variées: droits de douane, contingents, formalités administratives, normes, subventions, etc.
On oublie souvent que le protectionnisme moderne est né aux Etats-Unis, aujourd'hui symbole du libre-échange. Alexander Hamilton, ministre des Finances de 1789 à 1795 du premier gouvernement américain, rédigea en 1791 son Rapport sur les manufactures qui est considéré comme le premier texte exprimant la théorie moderne du protectionnisme, comme le rappelle Paul Bairoch dans son livre Mythes et paradoxes de l'histoire économique.
Dans la théorie libre-échangiste, le protectionnisme est néfaste à la croissance car il empêche une allocation optimale des ressources. Les pays se replient sur eux-mêmes et "chaque pays se voit infliger par les autres ce qu'il leur a infligé", explique l'économiste Daniel Cohen dans Le Monde du samedi 7 février.
Toutefois, les économistes et certains pays ont déjà démontré les bienfaits du protectionnisme dans certains cas. L'économiste allemand Friedrich List, a développé au XIXe siècle une théorie justifiant le protectionnisme pour "les industries naissantes". Il estimait que le protectionnisme était nécessaire à court terme pour amorcer le développement d'une industrie: "Le protectionnisme est notre voie, le libre-échange est notre but."
Cette théorie a été largement appliquée jusqu'à récemment dans les pays asiatiques* (Corée du Sud, Japon, Chine, Inde) qui ont protégé leurs industries non compétitives derrières des barrières commerciales élevées avant de s'ouvrir au marché. En revanche, la majorité des historiens économiques considèrent que la Grande Dépression a été aggravée par les mesures protectionnistes mises en place dans les années 30.
* A ce sujet, je me permets de recommander la lecture du support pdf de la conférence de Philippe Barrieu, le 28 janvier, pour l’AFLEC Association Familiale Loisirs Et Culture Saint-Berthevin ...
Cet article est le 64ème sur ce blog dans la catégorie Capitalisme.