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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

JM Quatrepoint au colloque ResPublica : l'Etat face à la crise globale


L’Etat doit créer des agences de développement

 

Je participais, ce 14 février, au colloque de la Fondation Res Publica (voir Les conditions d'une politique économique européenne face à la crise - 30 janvier 2009).

 

Au retour, j’ai lu le fascicule édité par la Fondation pour présenter les actes du colloque du 9 décembre 2008 sur le thème L'Etat face à la crise.

 

Je vous invite à lire l’intervention de Jean-Pierre Chevènement L’état stratège mais je vais reprendre ici un extrait de l’intervention de Jean-Michel Quatrepoint, auteur du livre « La crise globale. On achève bien les classes moyennes, et on n’en finit pas d’enrichir les élites » (Mille et une nuits, septembre 2008).

 

Que peut l’Etat face à une crise globale ?

 

(…) Cette crise est la deuxième du capitalisme global. Le premier capitalisme global s’est effondré en août 1914, avec la guerre, puis en octobre 1929 aux États-Unis, avec la grande crise. Je vous invite à lire à ce sujet un livre très intéressant, (Will the global capitalism fall again ?) où Jeffrey Frieden professeur à Harvard a très bien expliqué comment ses propres excès ont entraîné la chute de ce premier capitalisme global. C’étaient exactement les mêmes symptômes qu’aujourd’hui : un libre-échangisme effréné, marqué par un dynamisme très fort, des inégalités croissantes, avec des Etats qui n’intervenaient pas, sauf pour maintenir l’ordre dans les mines ou dans les usines.

Ce premier capitalisme global s’est donc fracassé. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si ce second capitalisme global va lui aussi se fracasser ? Nul ne peut aujourd’hui prédire l’avenir. Peut être va-t-on réussir à trouver une nouvelle bulle ? Ce sera difficile.

Se contenter de dénoncer les excès, les dérives du « capitalisme financier » ne veut rien dire. Le capitalisme financier est un moment du capitalisme. Le problème n’est pas tant celui des dérives des financiers, sans parler des escroqueries, mais bien de tenter de comprendre que cela a été le fruit d’une autre dérive : celle d’un libre-échangisme effréné, totalement incontrôlé, qui a démarré en 1980 avec Reagan et qui s’est réellement envolé en 2001 avec l’entrée de la Chine dans l’OMC.

 

Rien ne serait sans doute arrivé sans une alliance qu’on peut estimer contre-nature entre le parti communiste chinois et le Big business américain. Cette alliance remonte à 1978 quand Deng Xiaoping a choisi de faire entrer la Chine dans l’économie de marché. Cette longue marche s’est faite avec l’assentiment de la diaspora chinoise (qui a joué un rôle considérable), avec un lien entre le dollar et le yuan qui explique que jusqu’à aujourd’hui les multinationales, qu’elles soient japonaises puis américaines et ensuite européennes, ont eu tout intérêt à délocaliser leur production en Chine. Le dollar et le yuan étant liés, les coûts de production des multinationales baissaient au fur et à mesure qu’on s’installait en Chine.

 

A partir de 2001, une explosion du commerce mondial et des exportations chinoises entraîna des délocalisations massives, des déficits commerciaux gigantesques, aux États-Unis, mais aussi en Europe, en Grande-Bretagne, en France (qui voit s’aggraver ses déficits commerciaux), en Espagne, aux Pays-Bas. Seule l’Allemagne échappait à la règle.

 

On a masqué la paupérisation relative (car les déficits commerciaux sont une perte de richesse) des classes moyennes occidentales par du crédit aux États-Unis. La planche à billets a fonctionné à plein, on a fait du crédit sur des mortgages, sur les maisons, du crédit à la consommation. Le système financier a fait ses propres crédits avec le LBO (Leverage Buy-Out). On a donc construit une gigantesque bulle, alimentée par les surplus chinois et japonais et les pétrodollars qui sont venus compenser les déficits américains. C’est cette bulle qui est en train de crever aujourd’hui (…).

Cet article est le 64ème paru sur ce blog dans la catégorie Capitalisme.

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